Chapitre X

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Les excuses du père d'Archie les avaient tous deux perturbés. Venant de la part de ce dernier, cela était très étrange. Alors, il suffisait simplement qu'il soit à l'article de la mort pour changer subitement d'opinion et vouloir à tout prix se faire pardonner ?

Archie et Robbie n'avaient guère reparlé de cette histoire, bien qu'exprimer leur point de vue et connaître l'avis de l'autre, leur brûlaient horriblement les lèvres.

Quoiqu'il en soit, les deux hommes, après ce très court séjour à la demeure des Lilis, étaient rapidement repartis vers leur Enfer éphémère. Ils ne voulaient point y retourner, mais ils étaient obligés. Tel était leur devoir de soldat à présent.

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Juin 1940 :

Un autre long mois s'écoula à nouveau. Les fêtes étaient terminées, et le calme survenu dans le pays avait disparu, pour le plus grand malheur de tous. La désolation et l'angoisse avaient, quant à elles, refait apparition, prenant en otage, le quotidien et l'humeur des hommes.

La bataille contre l'ennemi continuait chaque jour, faisant de plus en plus de victimes. Beaucoup virent leur camarade agoniser dans leur bras et mourir sous leurs yeux. Certains durent même abréger leur souffrance.

Les deux amants, ne se quittant plus, faisaient tout leur possible, pour protéger l'autre.

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Ce fut le 1er juin de l'année 1940, après des jours de marche, à traverser villages, champs et plaines, que Robbie relevant la tête, se mit soudainement à courir. Archie, le suivit et lui demanda alors ce qu'il faisait. Ce dernier avait répondu, d'un ton joyeux et soulagé "Je sens la mer !". Et il avait raison.

À quelques mètres d'eux, se trouvait une immense plage, où divers débris de véhicules et d'armes étaient présents, mais aussi nombre de cadavres ensanglantés, démembrés et éparpillés jonchaient aussi le sable. C'est en voyant leur uniforme, qu'ils purent découvrir qu'il s'agissait, pour la plupart, de soldats anglais et français

Les deux hommes retirèrent alors leur casque, signe d'un ultime hommage à ces derniers.

Plusieurs avions passèrent brusquement au dessus d'eux, les faisant sortir de leur moment de considération.

- On ferait mieux de partir ! lança Archie.

Ils se mirent donc à courir aussi vite qu'ils pouvaient mais furent arrêtés quelques mètres plus loin par un soldat allemand. C'est avec un regard empli de rage, qu'il pointa son pistolet sur le couple. Ils n'osaient point bouger. L'adversaire semblait seul mais, contrairement aux deux hommes, son arme était chargée.

Dans un élan de courage, en dépit de la crainte de n'être pas assez rapide, Archie se jeta sur son assaillant, qui lâcha prestement l'objet meurtrier.

Robbie se précipita alors sur eux, mais l'allemand réussit, en quelques secondes, à récupérer son pistolet. Un bruit de balle tirée le fit alors lentement reculer. Il porta les mains sur son ventre, lâchant quelques petits grincements. Ses doigts furent tâchés de sang, ainsi que ses lèvres, d'où le liquide avait trouvé sortie. Ses jambes se mirent à trembler, le faisant s'écrouler à terre.

Archie, le vit et hurla, les larmes aux yeux. Il lâcha le soldat et accourut vers le jeune homme à terre. Il posa doucement sa tête sur ses genoux et lui caressa le visage :

- S'il te plaît Robbie, ne m'abandonne pas. Par pitié, j'ai besoin de toi !

Souhaitant l'embrasser une dernière fois avant la fin, une affreuse douleur s'empara de son corps. Il baissa instinctivement le regard vers son abdomen. Une tâche rouge apparut, grossissant de plus en plus. Quelques grincements sortirent de sa gorge.

Dans un dernier soupir, il posa ses yeux sur son grand amour et lui dit, avant qu'ils ne tombent tous deux dans le sommeil éternel : - Je t'aime Robbie.

𝑫𝒆 𝒕𝒐𝒖𝒕 𝒎𝒐𝒏 𝒆̂𝒕𝒓𝒆 𝒋𝒆 𝒍𝒆𝒔 𝒂𝒊𝒎𝒆 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant