effet papillon | namgi

Chapitre 4

    Je sens les prunelles de Namjoon descendre le long de mes jambes avant qu'elles ne remontent vers mon visage. Qu'est-ce que Namjoon fait ici ? Pourquoi n'est-il pas au bar ?

    — Oh, je... salut, Namjoon, bégayé-je en rougissant encore plus.

    — Bonjour Yoongi, répond-il avec un léger sourire.

    Sa voix délicieusement rauque fait remonter un frisson le long de ma colonne vertébrale. C'est étrange mais, à cet instant, je ne pense pas du tout à Taehyung.

    — Q-qu'est-ce que tu fais ici ? lui demandé-je d'une voix hésitante.

    — Sehun m'a vu passer devant la vitrine et m'a interpellé. Et quand il m'a dit que tu étais en cabine, je suis resté pour te dire bonjour aussi. Au fait, ton jean te va très bien, rajoute-t-il avec un clin d'œil.

    — Tu trouves... ?

    Il hoche doucement la tête.

    Si je pouvais disparaître dans le sol, ça m'arrangerait. Les joues écarlates, j'essaie de faire comme si de rien n'était, mais la couleur écrevisse de mon visage me trahit.

    — Ça te dirait pas d'essayer cette chemise avec ce pantalon ? intervient diaboliquement mon meilleur ami en me tendant un cintre.

    Je me mords la joue intérieure en le foudroyant du regard, tandis qu'il s'amuse encore plus de la situation. Namjoon croise les bras sur son torse musclé et moulé à la perfection par un sous-pull noir. J'essaie de ne pas trop le détailler, mais mission impossible quand je vois sa carrure. Ses épaules sont carrées, son dos semble particulièrement musclé, et je suis prêt à parier qu'il a de jolies tablettes de chocolat que je me ferais un plaisir de dévorer.

    Mais qu'est-ce qui m'arrive ?

    Sehun me pousse dans la cabine et me jette le vêtement en voyant que je ne prends pas la chemise. Je suis terriblement faible face à lui. Impossible de lui dire non.

    — Dépêche-toi ! me presse-t-il. Namjoon n'a pas le temps.

    — Je peux attendre le temps qu'il faut s'il s'agit de Yoongi, dit le concerné sur un ton doux.

    Oh mon dieu.

    Je tire le rideau, les yeux écarquillés. C'est moi où il me drague ouvertement ? Je ne me suis jamais fait draguer par un dieu vivant. Je crois que je vais m'évanouir.

    Je change rapidement mon haut et découvre la chemise choisie par Sehun. Elle est noire, en coton, et les deux premiers boutons du haut n'existent tout simplement pas. Dans le miroir, le haut découvre ma clavicule et le haut de mon torse. Je la borde dans mon pantalon, et mordille l'ongle de mon pouce quand je découvre mon reflet dans le miroir. Je n'ai jamais porté des vêtements aussi sexy, et je dois avouer que cela me va bien, même si c'est assez étrange de me voir habillé comme ça. D'habitude, je préfère les vêtements larges pour couvrir un maximum mon corps.

    Mon meilleur ami est un vrai démon.

    — Yoon' ? T'as fini de te changer ? J'ouvre, hein ! rajoute-t-il sans même avoir mon accord.

    Sehun tire le rideau, et je me retourne surpris. Je vois la mâchoire du serveur se décrocher et ses yeux s'écarquiller, alors qu'ils m'observent avec une lueur indéchiffrable. J'ai envie de m'enterrer six pieds sous terre pour échapper à cette situation. Les yeux du rose ne cessent de faire des aller-retours entre mes cuisses et ma clavicule, ses joues prenant une teinte rouge clair.

    — Tu es... Ça te va super bien, murmure-t-il.

    Il se fige soudainement, son regard rivé vers le bas, avant de nous sourire maladroitement et de s'excuser, la voix tremblante :

    — Désolé, je suis malpoli mais... Seokjin va être très... en colère.

    Le jeune homme sort rapidement de la boutique, sous mon regard étonné. Je crois que j'ai raté un épisode. Ou une saison entière, à la rigueur, parce que je ne comprends vraiment pas sa réaction. Mais Sehun semble visiblement la comprendre, puisqu'il me dévisage avec de grands yeux.

    — T'as remarqué ? fait-il en s'approchant, comme une commère.

    — Remarquer quoi ? soufflé-je en haussant un sourcil, les mains enfoncées dans mes poches arrières.

    — Le chapiteau était levé ! crie-t-il en chuchotant.

    — Quoi ? m'exclamé-je à moitié en criant. Impossible, t'as dû rêver.

    — Je sais ce que j'ai vu ! répond-il sur le même ton en me prenant les mains. T'as une touche, Yoon' ! rajoute-il en sautillant sur place. Je vais te les payer, d'accord ? Demain tu les mets, et tu repars avec lui !

    Je le frappe gentiment sur l'épaule avant de retourner une nouvelle dans la cabine pour me changer avec mes vêtements de la journée. Sehun paye rapidement mes habits et les siens, malgré mes protestations, et nous sortons de la boutique, nos bras entrelacés. Mine de rien, on a quand même passé une petite heure dans le magasin, et il fait maintenant noir dans les rues.

    — On va quand même au bar ? proposé-je.

    — Ça va pas être un peu gênant ? Avec Namjoon ? ricane l'autre en me faisant un clin d'œil.

    — Arrête d'en parler ! soufflé-je, les joues rouges.

    — Tu sais quoi ? On va y aller, et tu vas aussi le draguer ! Qu'il sache que t'es intéressé aussi.

    Il pose son bras sur mes épaules, étant donné qu'il fait exactement neuf centimètres de plus que moi, et que ce petit con en profite. Avec un petit rire diabolique, il frotte mon crâne avec son poing tandis que je me débats faiblement.

    Nous arrivons devant le petit café et, comme hier, Seokjin vient nous accueillir avec un grand sourire. Mon regard balaie rapidement la pièce et je perds mon sourire en ne voyant pas la moindre trace de Namjoon. Peut-être est-il dans la cuisine ou dans une pièce à l'arrière ? Je suis assez déçu.

    — La même tabler qu'hier ? pouffe-t-il en nous emmenant à celle-ci.

    Je vois mon meilleur ami mater ouvertement les fesses du serveur devant nous sans même prendre le soin de se cacher. Mon coude heurte ses côtes pour qu'il arrête d'être impoli. Nous nous asseyons à la table et le remercions. Je prends la carte entre mes doigts, même si je sais déjà ce que je vais prendre. Comme d'habitude, un café noir fait l'affaire, alors que Sehun va, évidemment, prendre quelque chose de pétillant. Je n'ai jamais compris son amour pour les boissons pétillantes. À vrai dire, je déteste ça.

    Trop obnubilé par les livres nous entourant, je n'entends même pas la clochette tintant annonçant la venue de nouveaux clients, et je vois encore moins les deux silhouettes qui s'avancent vers notre table.

    — Salut, Yoongi, fait une voix narquoise.