Incompatibles

𝗖𝗵𝗮𝗽𝗶𝘁𝗿𝗲 𝟬𝟲

𝐀𝐥𝐨𝐢̈𝐬

On n'en a pas reparlé. Depuis mes chaleurs et qu'il m'a embrassé, on n'en a pas reparlé. À vrai dire... C'est un peu comme s'il ne s'était rien passé. On continue de sortir, de se voir, de parler. Mais cet épisode-là est comme effacé. Et c'est tant mieux.
Le problème... C'est que je ressens encore ses lèvres contre les miennes et ses doigts sur mes hanches. Mon dieu le soir-même j'ai rêvé de lui et... j'ai eu une de ces triques ! M'enfin... il ne semble pas vouloir en parler, et moi, jamais ô grand jamais j'oserais.
Et puis de toute façon, c'est un vampire, je suis un loup. Nous sommes littéralement incompatibles. J'ai besoin d'un alpha. Il n'y a qu'un alpha qui me comblera.

      —  Aloïs ! Tu es encore dans la lune !
      —  Pardon ! je réponds en me redressant.
      —  Dis-moi... qu'est-ce qu'il y a mon petit ? Tu as des problèmes ?
      —  Pas vraiment... je souffl
      —  Explique-moi.
      —  Vous pensez... que n'importe qui peut se mettre en couple ?
      —  Aah... tu es en pleine réflexion amoureuse.
      —  Je ne dirais pas ça comme ça...
      —  Qu'est-ce qu'il y a ? C'est Kaul, il ne veut rien, c'est ça ?
      —  C'est un peu plus compliqué... je soupire.

Il me regarde longuement et croise les bras. Je souris.

      —  JR... ce n'est rien.
      —  Dis-moi tout !

Je ris avant de secouer la tête.

      —  Eh bien... hum... on s'est embrassé, je souffle en rougissant quelque peu.
      —  Et donc ?
      —  On n'en a pas reparlé depuis, j'indique.
      —  Mais ça fait combien de temps ?
      —  Une semaine... ?
      —  Une semaine ?! Mais il faut mettre ça au clair si tu te poses des questions !
      —  Le truc c'est que... on n'est pas fait pour être ensembles...
      —  Qu'est-ce que tu racontes ? C'est des conneries ça !
      —  Non vraiment... On n'est pas... je m'interromps et me racle la gorge.

Merde... Il est humain, je ne peux pas me dévoiler comme ça.
Il lève un sourcil.

      —  Peu importe... merci le vieux.

Il roule des yeux tandis que je me détourne.

      —  Aloïs, ce n'est pas parce que t'es un loup et qu'il est un vampire que votre relation n'est pas possible, il dit.

Je fais volte-face et le fixe, surpris. Et peut-être un peu effrayé aussi.

      —  Tu ne crois pas non plus que j'allais embaucher n'importe qui ! Mais tu n'as pas à te méfier de moi mon petit. De toute façon, je n'ai plus de forces pour me défendre. Il doit me rester quelques petits tours, mais sans plus.
      —  Alors... vous le saviez depuis le tout début ?
      —  Bien évidemment.
      —  Mais pourquoi n'avez-vous rien dit ?
      —  Ce que tu es n'as aucune importance. C'est qui tu es qui m'importe.

Je me mords la lèvre inférieure avant de m'esclaffer.

      —  Merci...
      —  Bah... ne me remercie pas pour si peu et arrange-toi pour parler avec ton Don Juan.

***

J'achète de l'eau, du pain et du jambon avant de sortir du magasin. Je me dirige vers mon appartement tranquillement, appréciant l'ambiance festive qui se dégage de plus en plus des rues. Je fronce les sourcils en sentant une odeur familière. Doucement je tourne la tête vers la droite. Je me tends à peine quelques minutes avant de m de mes yeux mais je me force à fuir.