𝗖𝗵𝗮𝗽𝗶𝘁𝗿𝗲 𝟬𝟭

6.3K 426 34
                                    

𝑲𝒂𝒖𝒍

Qu'est-ce que je m'ennuie...
Et cette forêt ! Je la connais par cœur à force d'y venir tous les jours. Si seulement j'avais quelque chose à me mettre sous la dent. Si seulement...
Mais quelle odeur ! Qu'est-ce que ça... sent bon... ?
Ouh ! De la nouveauté ?

Malgré moi, mon odorat me rapproche de la senteur si délicieuse. Je fronce le nez en constatant qu'il s'agit... Je grince des dents. Des lycans. Qu'est-ce qu'ils viennent faire par ici ?
Ils sont cinq. Deux d'entre eux semblent être de haut rang tandis que les trois autres ne doivent simplement qu'être des gardes ou un truc dans le genre. Ils ne semblent pas chercher des noises. Plutôt sont-ils en train de se... balader ? Par ici ? Vraiment ?
Quelle drôle d'idée.
Je souris. Enfin, ma journée va ressembler à quelque chose. Je vais pouvoir en apprendre davantage sur ces foutus loups. Tiens, tiens, le grand bonhomme semble apprécier le plus petit. Oh... sont-ils sur le point de copuler ?
Je roule des yeux. Quelle idée de venir jusqu'ici pour se lier. Ce n'est pas très commun. Ne doit-il pas y avoir une cérémonie ou un truc dans le genre d'abord ?
Ah non, ils continuent de marcher. Au bout d'un moment, ils s'arrêtent au lac. Je m'installe bien confortablement sur ma branche, et les regarde du haut des 30 mètres d'où je suis.
Ils ne semblent pas très complices. C'est assez bizarre.
Le plus grand se rapproche dangereusement du petit et passe l'une de ses mains sur sa hanche. Le jeune s'éloigne légèrement avant de s'asseoir.
Dis-donc, je ne comprends plus rien.
La baraqué s'assoie donc et essaie tant bien que mal une approche.

      —  Arrêtez de me toucher, grogne le plus jeune.
      —  Ne me parle pas sur ce ton, oméga.
      —  Je m'appelle Aloïs, pour la millième fois !
      —  Change de ton ! Petit insolent !

Je ne savais pas que les loups étaient aussi mal polis. Quel pauvre garçon que d'avoir un alpha si peu attentionné.
D'ailleurs, celui-ci pose sa main sur la cuisse du garçon qui sursaute avant de se relever tout en retirant brutalement la main de l'homme. L'alpha ne met pas beaucoup de temps à répondre à cet acte, le dos de sa main venant claquer fortement sur la joue de ce Aloïs, lui faisant tourner la tête.
De mon perchoir, je vois le rouge se colorer sur la joue du jeune garçon tandis que des larmes perlent aux coins de ses yeux.
Je réagis au quart de tour et fond sur l'alpha, l'envoyant valser à travers la forêt. Tout de suite les trois molosses se jettent sur moi. Cependant, ils n'ont le temps de rien qu'ils se retrouvent à l'autre bout de la terre.
Je me tourne vers le garçon.

      —  Est-ce que ça va ?

Il me regarde complètement perdu... Et effrayé aussi. Oui en même temps, je ne pense pas qu'il s'attendait à voir débarquer un vampire à la rescousse. M'enfin...
Je ne fais pas trop attention à sa réaction et lui tourne délicatement le visage, pour examiner sa joue. Dis-donc, il n'y a pas été de mains mortes le petit con.
Je soupire fortement et me détourne, regardant en direction de l'alpha qui a pris forme animale. Il se rue vers moi, tous crocs sortis. Lorsqu'il me saute dessus, je lui attrape le cou. Il se débat de toutes ses forces mais étant de sang royal, il n'a aucune chance avec moi. S'il avait été de la royauté, peut-être aurait-il pu faire le poids.

      —  Écoute-moi bien alpha de mes deux, vous n'êtes bien que des chiens à avoir si peu d'estime pour vos propres semblables. De plus... vous êtes sur NOS terres. Cassez-vous avant que je ne décide de vous arracher la tête !

Je le balance vers leurs terres et essaie de reprendre une respiration normale.

      —  Ne viens pas rechercher le garçon. Il est à moi maintenant.

L'alpha semble hésiter mais finit par s'en aller. Je soupire et ferme les yeux.
Rah quel imbécile d'avoir pris la fuite celui-là ! Il veut vraiment mourir ou quoi ! Et il se dirige droit vers le château en plus !
Je soupire encore mais saute et me retrouve sur ma branche. Grâce à mon odorat je retrouve rapidement l'oméga et passe d'arbres en arbres afin de le rejoindre. Je finis par atterrir pile devant lui. Il a un sursaut et un mouvement de recul.

IncompatiblesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant