𝗖𝗵𝗮𝗽𝗶𝘁𝗿𝗲 𝟮𝟳

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Kaul

Depuis un moment, j'ai remarqué que je suis un peu plus protecteur envers mon mari. Et inquiet aussi. On en est à sept mois et une semaine. Et son ventre est à peine arrondi. Il n'arrête de me dire que c'est normal. Que ce doit être la position du bébé. Mais même avec toutes les échographies déjà faites, je suis à fleur de peau et je suis en panique tout le temps.

- Kaul ?

Je sursaute et me tourne vers mon père. Il lève un sourcil. Je soupire et passe ma main sur mon visage.

- Père... désolé, je dis. C'est que...
- Tu es encore inquiet pour le bébé.

Je grimace mais hoche la tête.

- Aloïs n'a même pas le corps d'une personne enceinte. Ça me fout la trouille. Et... le bébé ne bouge pas tant que ça...
- C'est le premier fils. Vous ne savez pas encore à quoi vous attendre et c'est normal. Mais tu sais, un bébé a déjà sa personnalité. Si ça se trouve, il est de nature calme et n'a juste pas envie de bouger.
- C'était comment avec moi ? je demande doucement.

Mon père sourit.

- Ah... tu nous as foutu une de ces trouilles toi !
- Ah... bon ?

Il rit quelque peu et j'avoue que je suis curieux.

- Comment ça ? je demande.
- Tu étais minuscule. Oh oui, vraiment petit pour un premier bébé. On a même cru que tu n'allais pas tenir. On ne dormait quasiment pas la nuit, préférant te regarder, voulant absolument être sûrs que tu respirais toujours.
Sérieusement ?
- Eh oui.
- Mais du coup... ?
- Du coup tu allais très bien. Une fois que t'as ouvert les yeux, tu nous fixais, c'était assez drôle. Tu pleurais rarement. Parfois c'était un peu compliqué de savoir si tu avais faim, si t'avais assez mangé, si tu voulais être changé, ou simplement si tu étais fatigué.
- Vraiment ? je demande.
- Vraiment, oui.

Je hoche la tête.

- Et tu crois que notre enfant sera ainsi ? j'interroge alors.
- Le premier ressemble toujours au père. Et puisque dans ce cas-là, Aloïs est le porteur... je pense que tout va bien. Vraiment.
- Ok. Ok, je répète.

Je reste silencieux un instant avant de regarder mon père à nouveau.

- Est-ce que c'est normal que je sois toujours aussi inquiet ?

Mon père explose de rire avant de me regarder.

- Oui, c'est tout à fait normal.
- Ok, je lâche en soupirant. Je vais aller voir Aloïs.

Il roule des yeux et pose une main sur mon épaule.

- Va fils. Nous avons encore le temps, ne t'en fais pas pour ça.
- Désolé.
- Y'a pas de problème. Tu seras un grand roi et un très bon père.

Je lui souris avant de sortir de grand bureau, allant directement vers la chambre.

- Al ? j'appelle en entrant.

Sauf que le loup n'est pas là. Je fronce les sourcils. Mon inquiétude monte en flèche alors que je vérifie toutes les pièces. Pas là.
Je réfléchis à toute allure avant de descendre les marches, me dirigeant vers les jardins. Mon oméga est là. Accompagné d'une des bonnes, il marche, s'arrêtant parfois pour sentir le parfum des fleurs. Sa main gauche ne quitte pas son ventre, le caressant continuellement. Ce qui me fait sourire.
Je passe derrière lui et l'enlace ce qui le fait sursauter.

IncompatiblesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant