Incompatibles

𝗖𝗵𝗮𝗽𝗶𝘁𝗿𝗲 𝟬𝟴

Aloïs

Malgré le fait qu'il m'ait assuré qu'il avait simplement envie de se nourrir au moment du baiser, je n'arrive pourtant pas à y croire. Mes pensées restent figées sur cette foutue marque.
Ah... Aloïs ! Arrête ! Tu te fais du mal pour rien ! Vous ne vous connaissez pas... ! Il t'a embrassé sur le moment, certainement pour voir comment tu réagirais pendant tes chaleurs. Rien de plus.
Je bougonne quand j'arrive dans la boutique.

- Bonjour mon petit !
- Bonjour, je marmonne.
- Eh bien ? Qu'est-ce qu'il y a ?
- Kaul, je grogne.

Le vieil homme sourit.

- Tu as accepté d'être son ami. Tu dois tenir cet accord.

Je soupire lourdement.

- Peut-être que je devrais arrêter... Après tout, plus j'y pense et plus... j'ai l'impression de tomber dans ses filets. C'est dingue ça ! Je ne le connais presque pas.
- Tu sais, tu n'as pas besoin de connaître une personne pour être attirée par elle.
- Mm... Il m'a appris un truc.
- Hum ?
- Sur les morsures...
- Oh, les fameux trois types de morsures ?
- Vous... les connaissez ?
- Bien évidemment. C'est vieux comme le monde.
- Et... C'est réel ?
- Oui, c'est bien réel.
- Mais... vous en êtes sûr ?
- Ah mon petit, à mon âge... on sait des choses, il dit en souriant.

Je fronce les sourcils, blasés.

- Ah ? Vous avez quel âge ?

Il rit en secouant la tête.

- Ah... j'ai bien peur d'être plus âgé que ton vampire...
- Ah... bon ? Mais vous...
- Êtes vieux ? La nature est étrange mon petit. Mais pour répondre à ta question... Je viens bientôt mourir. Certainement dans les années à venir.

Je le regarde complètement ahuri.

- Hey mais ce n'est pas ce que je voulais savoir, le vieux ! Pourquoi tu me dis ça ! Je suis trop jeune pour vous perdre moi !

Il sourit.

- Ah... Ne t'en fais. Je reste encore un peu. J'ai un peu plus de 2400 ans.

Là encore, je le regarde, blasé.

- Vraiment ? Un humain peut tenir aussi longtemps ? je lâche de manière ironique.

Un rictus s'installe sur ses lèvres alors que je fronce les sourcils.

- Qui a dit que j'étais humain ?

Ah ! D'accord oui en effet... ça change tout.... !

- Mais...

Je suis interrompu par la clochette qui émet un petit son. Une vielle dame entre et regarde un peu les différentes fleurs. Je souris et m'approche d'elle.

- Vous cherchez quelque chose en particulier madame ? j'interroge.
- Oh... Eh bien... Je cherche une fleur avec une grande senteur. Mon odorat n'est plus ce qu'il était.

Je ris gentiment avant de lui introduire l'une des fleurs qui me fait souvent éternuer dû à son trop grand parfum. La dame me remercie et commande un bouquet de dix de ces fleurs. Je le lui confectionne directement avant qu'elle ne paie et s'en aille. Je me tourne à nouveau vers le vieux.

- Donc.... Vous n'êtes pas humain ?
- En effet.
- Vous êtes quoi alors ?

La clochette retentis encore une fois et je soupire. Je me muni de mon meilleur sourire et me retourne. Mais mon sourire me quitte alors que je prends conscience de qui se tient devant moi.
Je me recule tandis que le vieux vient directement se placer devant moi.