Chapitre 7 :

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            Point de vue d'Ambre :

Au bar, Ken m'a raconté comment il avait commencé le rap grâce à ses meilleurs amis et à quel point il avait pris une place importante dans sa vie.
Quand il en parlait, il avait des étoiles dans les yeux. Il m'a aussi raconté quelques anecdotes de quand il était au studio. On a bien rigolé.

De mon côté, je lui ai parlé des cours au lycée et du métier que je voulais faire.

Ken :

- Nan sérieux ? Tu veux devenir soldat ?

Ambre :

- Ouais je sais que c'est un rêve un peu fou mais ça m'attire comme métier.

Ken :

- Bah le truc c'est que c'est dangereux. T'as pas peur de mourir au front ?

Ambre :

- De toute façon on doit bien mourir de quelque chose. J'ai envie de mourir en servant mon pays.

Il me regarda avec un léger sourire comme s'il était fier de ma réponse.

Ken :

- Tu sais manier une arme ?

Ambre :

- Mon grand-père était lui-même soldat et il a conservé une de ses armes en partant en retraite. Il me faisais des séances de tirs après l'école quand j'étais petite. Il m'a appris à viser et à me cacher correctement dans une forêt.
- Je m'en rapelle, ma grand-mère n'aimait pas ça. Elle disait qu'il ne devait pas m'enseigner ces méthodes parce que j'étais trop jeune et que la guerre était terminée depuis belle lurette et...

Il se mit à rigoler.
J'ai dis une bêtise ?

Voyant mon visage rougir, il dit :

- Ah non je me moque pas de toi mais c'est juste que l'expression "belle lurette" bah ça fait justement belle lurette que je l'ai pas entendue.

Je me mis à rire avec lui.

Après deux ou trois autres verres de jus d'ananas, on quitta le bar. On marcha un moment dans les rues de Paris. Je ne sais pas où on allait mais il avait l'air tellement déterminée dans sa marche qu'il avait sûrement déjà choisit un endroit. À un moment il s'arrêta devant un petit parc, il n'y avait qu'une structure de jeu et un banc pas très large. Il était encadré d'un grillage sur lequel des roses rouges poussaient.

Ken :

- Les dames d'abord.

Je lui souris avant de m'assoir sur le banc. Il fit de même et on comtempla la ville silencieusement. La lumière des lampadaires laissait voir quelques passant de temps en temps qui redisparaissaient aussitôt dans la pénombre de la nuit.

Ambre :

- C'est pareil que la musique, non ?

Il me regarda avec un air interrogateur.
Je désigna la scène et poursuivi :

- Au départ, t'es personne,on te voit pas. Ensuite, tu brilles, tu passes sous les feus des projecteurs puis à un moment quand tout le monde t'as vu, tu redissparaîs, tu redeviens un inconnu.

Ken :

- C'est l'image que t'as de la musique ? Une sorte de montagne que tu peux gravir mais où tu redescendras une fois arrivé au sommet ?

Ambre :

- Si t'arrives à faire des métaphores, c'est que mon point de vue est correct.

Il réfléchit un instant avant de répondre :

- Et l'armée ?

Je le regarde.

- Tu sers ton pays, tu te mets en danger, tu surpasses tes limites et personne retient ton nom.
- Tu dois partir loin de ta famille pendant, des fois, des années et t'as aucune certitude de revenir vivant.
- La musique peut te faire briller comme te faire oublier certes mais l'armée te fera oublier quoi qu'il arrive.

Je me suis tue devant tant de vérité. Je n'avais jamais adopté ce point de vue.

Après un long moment de silence pesant, il remplaça une mèche derrière mon oreille.

Je le regarda puis fronça les sourcils en souriant.

Ken :

- Je voyais pas bien ta fossette.

Je me mordis la lèvre avant de sourire.
Il perd pas le nord, lui.

Mon téléphone vibra à cause d'une notification de live sur Instagram. Je l'ignora mais l'heure me fit réagir. Il était 4h55 !

Ambre :

- Je suis désolée mais je dois y aller, mon grand-père va me tuer.

Ken :

- Je te raccompagne, hors de question que tu rentres seule.

Je souris.

Ambre :

- D'accord mais dépêchons-nous alors.

Je sortis la première du parc suivis de Ken. On pris la route et 10 minutes plus tard, j'étais devant chez moi.

Ambre :

- Je te remercie de m'avoir raccompagnée et d'ailleurs je te remercie pour cette soirée. C'était cool.

Ken :

- C'est normal t'inquiètes. J'ai passé une très bonne soirée aussi.
- Et je sais que je vais te manquer ducoup tiens.

Il me tendit une magnifique rose rouge.

- Je l'ai prise au parc avant de partir. Comme ça à chaque fois que tu vas la regarder, tu penseras à moi.

Ambre :

- Elle est superbe, merci beaucoup.

Il déposa un bisou sur mon front avant de s'éloigner légèrement.

Ambre :

- Bonne nuit Ken.

Ken :

- Bonne nuit princesse.

Puis il se tourna et partit.

Mon cœur battait la chamade et je repensa à cette soirée toute la nuit.

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Princesse [Terminé] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant