Chapitre 3 :

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1h04 :

La fête bat son plein pourtant je ne peux m'empêcher de m'ennuyer. Les boîtes sont comme je les avais imaginé : de la poudre aux yeux.
Il y a deux catégories de personnes :
- Les habitués : ils passent sûrement tout leurs week-ends dans les clubs parisiens donc ils savent éviter les bagarres et contrôlent parfaitement le déroulé de leur sortie. Ils peuvent donc passer une excellente soirée.  Impressionnant.
- Les impressionnistes : eux, je suis prête à parier qu'il vont en boîte aussi souvent que les habitués, leur seul différence est leur comportement. Ils veulent impressionner les autres, leur prouver je ne sais quoi en se battant pour un verre renversé sur leurs chaussures ou pour un briquet demandé à leurs amis. Ce sont eux que finissent ivres sur le bord d'un trottoir à 4h00 du matin parce qu'il se sont fait virer du club. Ce sont aussi eux qui ne se souviennent plus de ce qu'ils ont fait quelques heures auparavant. Point positif, ils ne savent pas qui a tâché leur chemise.
Je souris en pensant à cela puis je sens un regard sur moi, je me tourne et découvre un garçon assis à quelques tabourets de moi.
Il est assez grand, faussement blond, yeux noisettes avec un regard très vif. Il semble très expressif surtout avec sa bouche puisqu'il se mord légèrement la lèvre en me regardant de haut en bas. Lorsque nos yeux se rencontrèrent, il détourna aussitôt le regard après avoir rougis enfin je crois, les lumières sont tellement tamisées que je deviens à moitié daltonienne. Il semble gêné du regard que je pose désormais sur lui, je le suis aussi donc je détourne vite les yeux et comtemple de nouveau le monde partagé de la nuit.

Hassan :

- P'tite, tu viens danser ?

"Petite" est le surnom préféré d'Hassan pour m'appeler. Il est vrai que je ne suis pas très grande mais bon, je n'aime pas ce surnom, il le sait et me taquine souvent avec.

Ambre :

- Non merci grand, je suis bien là.

Oui bon j'ai pas trouvé mieux pour lui. Arrêtez de juger.

Hassan :

- Oh allez, ça fait une demie heure que t'es là, on t'a pas emmené ici pour que tu fasses office de plante verte !

Il marque un point. Je soupire.

Ambre :

- D'accord mais tu danses avec moi alors, hors de question que les gars bourrés viennent me coller.

Hassan :

- Mdr oublie pas que t'es avec Antho et moi, on les laissera pas t'approcher p'tite.

Il me tend sa main droite que je saisie puis nous partons sur la piste. Mathilda sourit en nous voyant arriver.

Hassan :

- Je t'avais dis que j'arriverais à la faire venir.

Il crit dans son oreille à cause du volume sonore incroyablement bas.
La musique qui est passe est... Comment dire ?... Remplie de vide.

Pourtant en voyant tous les corps bouger dans un synchronisité inexistante, je me dis que l'alcool doit avoir des effets puissants. Personnellement le jus d'ananas me va aussi, j'ai pas envie de finir comme la catégorie numéro deux.

Hassan me prend les mains pour me faire bouger le haut du corps, je rigole parce qu'il me chatouilles les côtes par la même occasion. Puis il se laisse aller à une danse traditionnelle d'un pays imaginaire et sûrement farfelue.
Un professeur de danse, voilà ce que je vais lui offrir à son prochian anniversaire.

La musique change, un slow passe désormais dans les enceintes.
Hassan remonte le col absent de son tee-shirt et me tend la main. J'essuie les dernières larmes de rire sur mes joues et prend sa main avant de me coller contre son torse. Il place mes mains sur ses épaules et les siennes dans mon dos. On tourne lentement sur nous même lorsque mon regard est de nouveau attiré par ce mystérieux inconnu. Cette fois-ci il est avec ses amis mais pas sur la piste de danse, il est assis sur un canapé du fond de la pièce et il me regarde bouger. Je ne sais pas si c'est moi qu'il regarde mais ses yeux suivent mes moindres gestes. Je n'avais pas eu le temps de le détailler avant mais désormais je peux. Il porte un jean noir simple, des baskets, un tee-shirt blanc avec des manches courtes et une casquette noir avec une marque que je ne connais pas dessus : " Seine Zoo Records".
Un de ses amis lui parle mais il a l'air ailleurs. Je regarde ses yeux, le marron de son iris se confond parfois avec le noir de sa pupille. Ça lui donne un regard ténébreux et très mystérieux. Je peux l'observer car maintenant il me regarde, il a planté son regard dans le mien.
Une pensée me traverse d'un coup le cerveau. Et s'il trouvait ma tenue trop aguicheuse ?
Je jette un rapide coup d'œil à ma robe. Elle a des manches longues, elle s'arrête au genou et elle a un léger décolleté qui laisse voir mon pendentif.
Je ne me trouve pas belle dedans car elle est faite pour les filles qui sont bien formées et moi... Je ne suis pas maigre mais plate. Aucune formes.
Il se moque de moi, c'est sûr.

Princesse [Terminé] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant