Un passé... Son passé...

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    -Emy ! criais-je, aussi surpris que heureux.

    -Ouais c'est mon nom...   tu peux me dire où je suis ... ?

    Aucuns mots ne sortent de ma bouche à ce moment. Face à mon silence s'éternisant, Tiphaine décide de prendre les devant pour la rassurer d'une voix douce.

    -A l'infirmerie... Je t'y ai emmenée avec l'infirmière...  Tu vas mieux ?

    -Tiphaine ? qu'est-ce qu...  Attends ... t'as dis l'infirmière ?! AÏE !!

    La douleur tord alors son visage comme une feuille que l'on froisse. Mais malgré ça, elle tente de se redresser, ne s'arrêtant qu'à peine pour la souffrance que lui cause ses blessures. 

    -Eh ho ! Fais gaffe, t'es déjà assez amochée comme ça !...

    -Tais-toi Maxime ! J'suis là depuis combien de temps Tiphaine ?! 

    -Euh... Je dirais quinze ou vingt minutes  pou... ?

    -Ils ont déjà appelés chez moi ?

    -Non, l'infirmière est partie avertir le proviseur de ce qui s'est passé.

    -Ok parfait ! Bon, faut que je parte maintenant !

    Sa voix est pressante, limite paniquée tellement les mots se déversent tel un torrent. On aurait dit que quelque chose l'effrayait. Et de ce que je sais pour le moment, il en faut beaucoup. Ce n'est que lorsqu'elle pousse un autre cri de douleur que tout le monde finit par sortir de sa léthargie. Elle a de nouveau essayé de se lever. Mais cette fois, la souffrance était si forte qu'elle s'affaisse sur le lit, réduisant ses précédents efforts en poussière, une expression de frustration peinte sur son visage. 

    -Putain de merde...

    -Evite ce genre de connerie... T'es déjà assez mal en point. 

    -C'est toi qui dis ça frangin ? lui répondit Tiphaine, visiblement étonnée.

    -C'est pas moi qui suis allongé au bord des larmes.

Sa réponse, bien que véridique, déclenche chez Emy une réaction immédiate. Son semblant de sanglot avez disparut aussi vite qu'il était arrivé. Ne laissant qu'un regard de mépris et de colère fixé sur notre clown sérieux. 

    -Tu veux que ce soit le cas ?

    -Désolé... C'était déplacé pour le coup.

    Cette étrange rancœur dans son regard se dissipe aussi tôt. Visiblement satisfaits de leur effet.

    -Bon pas grave. Les gars j'ai besoin que vous m'aidiez sans poser de questions. Il faut absolument que je sorte d'ici. Est-ce que l'un d'entre vous peut rester pour dire que j'allais mieux et que je suis reparti en cours. Les autres, j'ai juste besoin de soutient pour marcher le temps de m'habituer à la douleur.

    Décontenancés par ces absurdités, nous sommes à nouveau restés figés jusqu'à sa énième tentative pour se relever.  Face à ce stupide effort réédité, Simon et moi l'avons de nouveau plaquée contre le lit sous ses yeux reflétant son incompréhension. Ces moments seront bientôt aussi nombreux que tous les blancs depuis le début de cette journée.

    -Mais qu'est-ce qui vous prend bordel ?

    -C'est plutôt à nous de dire ça ! Tu nous demandes de mentir pour que tu puisses filer en douce !! fulminais-je

    -Non je vous le demande pas car je retourne vraiment en cours !

    -Ah bah me voila rassuré alors ! C'est vrai que t'es assez en forme pour retourner en cours l'air de rien !

L'ai je tuée... ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant