☆ Chapitre 1

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Mes dessins sont étalés sur le sol, ils sont magnifiques et ils renferment tout ce que je ressens, tout ce que j'aime, tout ce que je déteste, tout ce que mon esprit me dicte de dessiner, mes désirs, mes peines, mes larmes. Ils sont tous là, devant moi et moi.. je cherche. Je cherche des réponses à toutes mes questions. Quelles questions ? Celles qui m'emprisonnent depuis un moment. Je sais que je peux trouver mes réponses ici, je dessine tout pourtant j'ai l'impression de ne rien voir, comme ci toutes mes œuvres n'étaient que poussière, comme ci toutes les sensations que j'avais éprouvé auparavant n'étaient plus rien aujourd'hui. Il faut que je sorte de chez moi, c'est certain, il faut que je sache pourquoi soudainement. Je rangerai tout ça plus tard, de toute façon c'est déjà sacrément le bordel ici, que ce soit ma chambre ou mon esprit. Je suis perdu et les sensations dans mon corps le sont encore plus. Depuis quelque temps, mon cœur ne cesse de battre fort, mon estomac me joue des tours et ma tête.. j'ai cette impression qu'elle risque d'exploser à tout moment. C'est trop et les vacances viennent tout juste de commencer. Me voilà parti pour trois longs et beaux mois d'été à faire du dessin et à écouter ma musique, beaux, c'est ce que je pensais du moins avant que tout ça m'oppresse. Cette fois je ne pars pas hors de la ville comme chaque été, d'habitude on fait toujours un petit voyage mais maman doit travailler et puis ce n'est pas si grave ? Je vais profiter de ces vacances parce que je vais probablement partir ensuite trouver une école d'art ou simplement un petit boulot le temps de tout mettre en place, j'ai pas encore trop de projet pour mon avenir et franchement je m'en fout un peu et puis j'ai besoin de me ressourcer après cette longue année au lycée. Ma dernière, dure, longue et épuisante, l'enfer est fini donc je peux enfin être moi. J'ai 18 ans, je veux m'amuser et l'été sert à ça. En enfilant mon t-shirt blanc mon esprit se remet à partir loin, j'ai l'âme divaguante, le cœur lourd et surtout les cheveux en bataille. Seigneur mes cheveux ont trop poussés et c'est en me fixant dans l'énorme miroir de ma chambre que je le constate clairement, d'ailleurs je constate aussi avoir pas mal prit des cuisses .. ou c'est l'effet de mon slim peut-être.. c'est okay ça me va, j'aime beaucoup. Pour rendre toute cette tignasse plus jolie, je pose délicatement ma petite couronne de fleurs dessus, un doux sourire aux lèvres, l'été, quelle merveilleuse invention.

En vue de l'heure sur mon téléphone je soupire, il faut que j'y aille, que je sorte de chez moi. Peut-être que je peux demander à Aisa de m'accompagner et on irait chercher des glaces. Elle au moins elle arrive à me faire penser à d'autres choses, avec ses grand yeux gris je vois le monde encore différemment. Je sais que j'ai besoin d'explorer pour me comprendre dans tous les cas, j'ai besoin de voir des choses, d'éprouver des sensations.. pour réussir à découvrir ce qui me met dans cet état. Ces derniers jours ont été assez étrange, j'ai d'ailleurs pensé que j'étais entrain de tomber malade ? Mon corps entier se mettait parfois à trembler sans raison apparente et maintenant me voilà avec l'angoisse de sortir. Mon esprit ne m'a pas semblé être si loin de moi depuis longtemps.. tout ça c'est déjà arrivé, tous mes sens chamboulés, toute mon âme en alerte.. ouais disons qu'on apprend à vivre avec, après avoir perdu notre plus grande source de tout, le monde paraît fade. Alors j'angoisse, parce que j'ai mis beaucoup de temps à m'en remettre et d'ailleurs c'est parfois encore fort douloureux, cette sensation de ne pas pouvoir contrôler ses pensées, son être. Mais c'est normal.. on vit tous de cette façon je suppose, moi je le ressens plus fort que tout le monde, je sais ce que je suis, ce dont j'ai besoin et ça fait mal.

Un soupire de nouveau s'échappe et enfin un semblant de courage me parvient.. je sors de ma chambre, dévalant les escaliers en tapant fort mes docs. Ma mère travaille, heureusement sinon elle m'aurait hurlé dessus pour avoir osé mettre mes chaussures dans la maison, mais elle n'est pas là et j'aime dessiner avec mes docs au pieds, enfin un peu j'adore juste les porter. Le bruit de la porte se fait entendre derrière moi quand je sors enfin, je mordille ma lèvre de stresse et la ferme bien à clé. Stoppé devant ma maison, les questions elles fusent dans ma tête et de nouveau mon cœur se laisse envahir d'inquiétude. Peut-être que je ne trouverai aucune réponse dehors, pour une fois j'ai envie de prendre le dessus sur mes pensées et remonter me cacher dans ma chambre mais chaque bruit devient murmure, je n'entend quelles, mes pensées. Je sais que j'ai l'air bête, au pas de ma porte à attendre comme un idiot, les passants doivent se demander ce que je fout ici, avec ce regard de traumatisé, j'ai l'air d'un con. Mais ici, en dehors de ma chambre, elles m'envahissent plus vite, les sensations, si vite.. si vite.. si vite alors rapidement j'attrape mes écouteurs dans ma poche et je les coince dans mes oreilles pour pouvoir mettre le volume à fond et n'entendre que ma musique. Mes doigts parcourent l'écran à la recherche d'une chanson, j'en écoute tellement que je ne sais même plus quoi écouter alors Nirvana fera très bien l'affaire pour le moment. Les yeux fermés je savoure.
Il fait beaucoup trop chaud pour le début d'un mois de juin je trouve, le soleil tape fort contre ma peau, j'ai l'impression de transpirer comme un porc mais c'est pas si grave enfaite parce que Lithium se joue dans mes oreilles et ça fait un bien fou. J'aimerai vivre en étant une musique, c'est bien bête comme pensée mais c'est si vrai. Ce douve sensation ne dure qu'une seconde, j'ouvre les yeux lorsque la sonnerie d'un appel se fait entendre et je décroche.

"- Maman ? Qu'est-ce qu'il se passe ?

-Mon cheri.. je voulais m'assurer que ça allait pour toi.. J'ai quelque chose à te dire qui va pas te faire plaisir et je voulais que tu l'apprennes avant de le voir.

-Dis moi ? je préfère le savoir tu sais ?

Bien sûr qu'elle sait, elle me connaît par cœur.

-Je sais mon chéri, je te connais par cœur.. , elle marque une pause et moi j'angoisse parce que je la connais par cœur également et ça c'est pas bon. Il est de retour en ville mon chéri.. je l'ai croisé ce matin, je ne sais pas ce qu'il fait ici mais il est bien là et .. enfin il est chez sa mère.. Louis.. Il est revenu.."

Je relève la tête, mon regard s'ancre dans cette maison jaune dans la rue d'en face, je la fixe un long moment pour trouver un petit quelque chose qui me prouverai que oui Louis Tomlinson est de retour en ville, qu'il est réellement revenu, c'est juste ça, la première chose qui me vient à l'esprit, trouver un détail qu'il n'aurait pas pu cacher mais rien de bien particulier.. à par tout ce que mon cœur a tenté de me dire depuis ces quelques jours.. c'était une évidence et moi j'ai rien voulu entendre, il est là ? Non il n'est pas là, c'est encore dans ma tête tout ça. Mes yeux me brulent.. je les ferme fort pour ne plus sentir ça et j'entend maman m'appeler encore.

"- Mon ange il fallait que je te le dise.. pour que tu sois prêt dans le cas où tu pourrais le croiser.. est-ce que tu m'en veux ?

-Non maman.. Je l'aurais forcément croisé alors merci.. je vais te laisser je devais aller me promener mais ne t'en fais pas tout va bien, tu sais bien que c'est du passé maintenant.

-Je sais Harry.. fais attention à toi d'accord ? on se voit ce soir, je t'aime

-Oui d'accord .. moi aussi très fort."

Est-ce qu'on peut juste me frapper ? J'aurais préféré ne rien savoir. Ou peut-être que si. Je suis le genre de garçon qui aime vivre comme le temps passe et maintenant, je sais que je le verrai, alors ça me fait me poser mille questions et je n'aime pas ça. Je me demande si maman a compris que ça n'allait pas vraiment, à force de mentir sur ce que je ressens peut-être que je deviens bon. Je retire mes écouteurs pour les ranger dans ma poche de nouveau, je crois que je vais retourner dans ma chambre c'est sûrement mieux comme ça et au moins je sais que là je ne pourrai pas voir sa tête, ni entendre sa voix, ni sentir son parfum.. ou même voir son sourire.. ce sourire..! Nom de dieu je ne veux pas que ça recommence. Je comprend mieux pourquoi toute mon âme divergeait, pourquoi mon cœur battait plus fort qu'à son habitude et pourquoi mes sensations étaient étranges ces derniers temps. Je me tourne rapidement pour ouvrir la porte mais mes clés s'écrasent au sol, bordel, mes mains tremblent bien trop, inspire et expire.. Je souffle et m'abaisse pour les récupérer mais malheureusement je reste bloqué ainsi, accroupi, fixant le sol avec une douleur dans la poitrine, je dois me reprendre toute suite.

"-Fait chier.."

Je me relève doucement, et enfonce la clé dans la porte. Et cette voix, cette douce voix, sa voix. Elle s'incruste dans tout mon corps et c'est bien trop tard pour l'arrêter.

"-Harry ? Oh merde j'étais pas sûr de te revoir ici.. Ça fait un sacré bail."

Putain de merde, un sacré bail Louis, c'est la première chose qui te vient à l'esprit ?



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