Chapitre 8

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Installée face à sa coiffeuse, Marinette toisait l'adresse du bar à chat laissée par Chat Noir comme s'il s'agissait d'un paquet d'explosifs. Le rendez-vous était dans une heure et demie. Si elle voulait se préparer et prendre le métro pour arriver à l'heure, elle devait se décider maintenant.

Elle avait la fâcheuse impression que le poster d'Adrien à côté du miroir, seul rescapé de son ancien appartement, la fixait autant que le message signé d'une patte de chat – la signature caractéristique de Chat Noir - posé devant elle.

Chat Noir. Adrien. Marinette enfouit son visage dans ses mains en poussant un grognement dépité.

« Je ne comprends pas ce qui t'affoles autant, Marinette. Si ce rendez-vous t'embête autant, n'y va pas ! dit Tikki, installée pile entre les deux figures qui déchiraient actuellement le cœur de l'adolescente.

-Tu ne comprends pas ! J'ai envie d'aller à ce rendez-vous. Mais si j'y vais, ce sera en tant que Marinette, et pas en tant que Ladybug, et Chat Noir aime Ladybug, et moi, j'aime Adrien ! Alors si j'y vais, je trahis Adrien pour rien vu que Chat Noir est amoureux de Ladybug et pas de moi, et si je n'y vais pas, j'abandonne Chat Noir alors qu'il a l'air de penser que je l'aime bien et... Enfin, tu as saisi l'idée.

-...Non. »

Marinette eut l'envie subite de cogner son front contre la coiffeuse, histoire de s'y assommer une bonne fois pour toute. A défaut de trouver le courage de le faire, elle se contenta de s'affaler de tout son long sur la petite table, renversant au passage quantité de maquillage et autres produits de beauté.

« Je ne sais plus où j'en suis, Tikki. J'aime Adrien. Il est beau, intelligent, sensible, sportif...

-...drôle, gentil et romantique, je sais. » énonça son Kwami, habituée à ce genre de litanie amoureuse interminable.

Elle marqua une pause en voyant Marinette enfoncer son visage entre ses bras, comme pour volontairement éviter le regard du poster.

« ...Mais ?

-Mais... »

Marinette fut interrompue par le bruit de la porte de sa chambre que l'on ouvrait. Alors que Tikki bondit à l'intérieur du petit sac où elle avait l'habitude de se dissimuler, le père de Marinette déboula dans la pièce avec plusieurs cartons entre les bras.

« Bonne nouvelle, ma chérie ! Notre bon vieil appartement au-dessus de la boulangerie va pouvoir reprendre du service !

-Hein ? C'est vrai ? s'écria Marinette.

-Les travaux sont terminés et on y retourne dès lundi ! Tu es contente, pas vrai ? » se réjouit Tom.

Devant l'air jovial de son père, Marinette ne put s'empêcher de sourire. Dire qu'elle retrouvait dans à peine deux jours le confort de sa chambre ! Avec son petit balcon personnel et ses guirlandes avec vue sur Notre-Dame, son matelas moelleux et les oreillers si confortables de son grand... de son grand...

La simple pensée de son lit, que Chat Noir avait quitté seulement quelques heures plus tôt et sur lequel Tom venait de poser ses cartons, lui suffit pour faire s'effacer l'expression ravie qui était apparue sur son visage.

« Qu'est-ce qui ne va pas, ma puce ? Tu n'as pas hâte de rentrer à la maison ?

-Je... heu... »

Son regard glissa sur l'invitation de Chat Noir, et tout à coup, elle se leva de sa chaise.

« Si, si, je suis très contente, Papa ! Est-ce que tu pourrais sortir, s'il te plaît ? Je dois me préparer pour... heu... pour une sortie au musée avec Alya !

Dans le noir - Miraculous LadybugOù les histoires vivent. Découvrez maintenant