Chapitre 4

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« Une soirée pyjama entre mecs. »

Adrien tressauta alors que Nino plaqua ses deux mains sur la table, balançant ces quatre mots comme s'il avait découvert l'idée du siècle.

« Une soirée pyja-quoi ? marmonna le blond.

-Pyjama ! Comme celui que tu as failli porter pour aller à l'école ce matin. »

Nino pouffait encore à ce souvenir tandis qu'Adrien posa lourdement le menton sur son pupitre sans même trouver la force de répliquer.

A force de vouloir aider sa Lady à trouver le sommeil, il en perdait le sien. Et pour cause : sitôt qu'il était détransformé, il sentait l'assurance qu'il avait en tant que Chat Noir s'évaporer. Sans le masque, il n'était plus qu'Adrien Agreste, presque quinze ans, tenant entre ses bras la chose la plus précieuse au monde à ses yeux, aussi fragile qu'un des vases de Chine de son père. Ils valaient des millions, mais elle en valait bien plus et son sommeil n'avait pas de prix.

Voilà pourquoi il avait passé cette nuit, et la précédente, dans la plus inconfortable des positions, pour éviter de réveiller Ladybug qui dormait paisiblement entre ses bras. S'il avait supporté une première nuit blanche sans problème en chipant un peu de café dans les réserves de Nathalie – qui, précisons-le, carburait à cinq nuits sans sommeil par semaine par pure dévotion professionnelle -, à partir de la deuxième, son corps commençait à accuser le coup. Il était aussi courbaturé que s'il avait passé trois jours entiers à faire de l'escrime, et il était tellement fatigué qu'il en avait oublié d'enfiler ses vêtements d'école après être rentré de chez Ladybug – partant de ce fait, en pyjama. Heureusement que Nathalie avait toujours une tenue de rechange pour lui dans la voiture.

Est-ce qu'il se sentait prêt à revivre ce supplice cette nuit, quitte à refaire connaissance avec la désormais familière Pantoufle de Ladybug ? Totalement, songea-t-il avec un demi-sourire béat.

« Mais les soirées pyjama, c'est pour les filles, non ? fit Kim, installé à côté d'Adrien.

-Mais non, mon pote, tu ne comprends rien. Je réinvente un concept, là ! » affirma Nino en agitant les bras comme s'il avait découvert l'eau chaude.

Il attrapa Kim par l'épaule en plissant les yeux d'un air visionnaire.

« Des jeux vidéo du soir au petit matin. De la musique. Après, on mate des films d'horreurs jusqu'à ce qu'on n'arrive plus à garder les yeux ouverts. Et quand c'est le cas, on se raconte des histoires qui font peur pour tenter de prolonger le plaisir ! »

Nino avait décrit son fameux « concept réinventé » comme le plus beau des voyages au bout du monde, et il enfonça le clou lorsqu'il ajouta en réajustant ses lunettes d'un air conspirateur :

« Et évidemment, on pourra parler filles.

-C'est totalement novateur, Nino ! s'exclama Max. D'après mes statistiques, ce concept est à 99% réinventé.

-, intervint Ivan, mais Mylène m'a toujours dit que lors de leurs soirées pyjamas, les filles parlaient toujours de gar...

-Ré-in-ven-té ! » appuya Nino, fier comme un pou et certainement pas prêt à admettre qu'il avait piqué l'idée à Alya.

Le garçon était bien loin de se douter que sa petite amie avait, comme d'habitude, des oreilles partout. Un peu plus loin dans la classe, Alya, assise à côté de Marinette, ricanait :

« Non mais tu l'entends ? Quand je pense qu'il leur faut « réinventer » un concept pour assumer de faire des choses de filles... Enfin, je suis contente de lui avoir soufflé l'idée, et... Hé, Marinette, tu m'écoutes ? »

Dans le noir - Miraculous LadybugOù les histoires vivent. Découvrez maintenant