Chapitre 3

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Edwin avisa sur le corps inerte de Neil.

— Il a perdu trop de sang.

Il s'approcha du cadavre et le tira légèrement de sorte à ce qu'il soit près de son ami. Quant à moi je m'étais figée, les mains tendues dans le vide, là où était la tête de Neil quelques secondes plutôt. Edwin attendit tranquillement que je lui dise ce que je savais, se rendant compte de mon trouble.

Et voilà que ça recommençait. La mort avait toujours fait partie de ma vie et alors que je m'en étais débarrassé ces dernières années, elle semblait revenir telle une tornade prête à tout décimer et à me pourrir de nouveau l'existence.

Je secouais la tête pour m'éclaircir les idées.

Si Edwin était aussi touché que moi par cette mort il n'en laissait rien paraître et je l'enviais pour ça. Il m'invita à passer dans la pièce d'à côté et je le suivis sans broncher.

— Il s'appel...s'appelait Neil et son ami, Barney, déclarais-je au bout d'un moment. Ils chassaient il y a deux heures à peine, je dirais. Ils ont été attaqués. Par qui, je n'ai pas eu le temps de le savoir. Il semblerait que Neil n'était pas censé survivre. C'est tout ce que j'ai pu voir.

Je croisais les bras autour de ma poitrine. Ouais, il n'était pas censé survivre. Alors pourquoi les avaient-ont trouvé si facilement, au bout de la rue ?

— Il s'agissait donc de cabots.

Ce n'était pas une question mais j'acquiesçais tout de même.

— Il va falloir se débarrasser des corps.

— Ne compte pas sur moi Edwin. Je suis à deux doigts de partir en courant.

Il me regarda presque avec pitié. Je me fichais de ce qu'il pouvait penser de moi, je voulais juste me tirer d'ici.

— Je ne te demande rien de tel, ne t'inquiètes pas, tu peux y aller.

— Préviens-moi si tu trouves quelque chose.

— Très bien mais réponds à une question avant de partir.

— Laquelle ? demandais-je tout à coup méfiante.

— Pourquoi as-tu pris si longtemps à venir ?

Je serrais les dents. J'aurais dû m'en douter.

— Un petit contretemps.

Il me regarda avec un dédain qui m'insupporta.

— Tu n'as même pas le courage de l'avouer.

— Je crois avoir assez de courage pour te dire de garder ce genre de conneries pour toi, Edwin.

— Réponds à la question dans ce cas !

— Tu me rappelles en quoi ça te regarde, Prescott ?

Il passa une main sur ses lèvres et hocha finalement la tête.

— Tu as raison. Ça ne me regarde pas. Mais si il reste une once d'honnêteté en toi, même infime, alors tu répondras à ma question.

Il pouvait en conclure que j'étais loin d'être honnête.

Ce qui me rendait furieuse c'est qu'il connaissait déjà la réponse à sa question. Je détestais ce que j'étais devenue depuis toujours et reportais aussi loin que possible ma prochaine mutation. Ce qui donnait chaque fois plus de contrôle à mon loup sur moi. Voilà pourquoi j'étais en retard. Il le savait très bien. Il voulait seulement l'entendre de ma bouche.

Les Loups de Portland { TERMINER }Où les histoires vivent. Découvrez maintenant