Chapitre 30

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Tu peux me dire ce qui t'as pris autant de temps, me souffla Edwin quand je fus à leur hauteur.

— Et toi, tu peux me dire pourquoi ton grand-père habite sur une espèce de colline ? Je te signale que c'est vachement en pente, lui répondis-je sur le même ton. Pourquoi on a laissé la bagnole en bas ?

L'allée était bien en pente mais ce qui avait le plus ralenti mon parcours était la vue des muscles puissants de Welgan roulant à chaque pas sous sa peau. Oui, parce que monsieur l'Archange n'avait pas jugé utile de se rhabiller après avoir découvert ses ailes et traînait le plus simplement du monde torse nu devant la moitié de la meute qui nous examinait depuis leur cachette.

— Contentes-toi de presser le pas, m'ordonna Edwin en continuant son chemin.

Voyant le groupe me devancer de plusieurs mètres je décidais de presser le pas. C'est alors que j'entendis un bruissement de feuilles venant du bosquet qui nous entourait. Je su tout de suite que j'étais en danger. Ce genre d'instinct, il ne faut pas l'ignorer quand il se présente à vous. Il vous suffit d'une seconde pour que tout tourne à votre avantage. Quand deux loups sortirent de la broussaille, mon idée se confirma. Je me figeais aussitôt. Ma tête tourbillonna en même temps que mon cœur s'accélérait. Je fis un retour de six ans en arrière...Ils m'avaient attaqué de la même manière, ils n'étaient que deux au début puis les autres sont arrivés par derrière. Je regardais lentement derrière moi, il n'y avait pas d'autres loups et le groupe avait disparu.

Respire, ça n'a rien à voir avec le reste, concentre-toi et ne les quitte pas du regard !

Vu leur taille, ils ne devaient s'agir que de louveteaux. Si l'un avait une fourrure d'un blond maculé l'autre n'était qu'une boule de poils entièrement noirs avec une petite tache blanche au niveau du museau. Si je me mettais à courir cela ne les inciteraient qu'à me suivre à vive allure, pensant que je jouais avec eux. Leurs muscles bandés me certifiaient qu'au moindre mouvement de ma part ils me sauteraient dessus.

Bon, Maïlyn. Commence par te calmer et réfléchis posément.

Je n'allais pas crier à l'aide, ça n'aurait que pour seul effet de les rendre nerveux. Pas la peine de vous dire ce que donne un loup nerveux, alors imaginez un peu quand ils sont deux.

— Edwin ? appelais-je.

Le loup noir, que j'appellerais Black, s'avança lentement vers moi, la tête entre les épaules tandis que son copain restait à sa place. Il paraissait plus méfiant que menaçant mais il était malheureusement curieux.

— Edwin ? appelais-je un peu plus fort.

A cette écoute, Black s'avéra plus intéressé et s'avança franchement vers moi. J'eu le mauvais instinct de reculer d'un pas, aussitôt le loup s'immobilisa.

Devais-je déjà dégainer mes armes ? Ce serait plutôt une mission suicide. Le temps de tirer sur l'un que l'autre serait déjà sur moi. Je pouvais toujours muter mais c'était là aussi une question de temps, ils m'auraient bien avant que je n'ai fini.

Je refoulais ma peur naissante et laissais Black m'approcher. Il renifla ma main plusieurs secondes, secoua la tête puis éternua.

Sympa.

Après s'être affecté de mon odeur, il se piqua soudain d'intérêt pour mon entrejambe. Wow, il ne faut pas exagérer mon grand. Je tentais de le repousser mais il forçait sur mes mains qui le dégageaient de mon anatomie. Le second loup aboya mais Black ne lui répondit que par un lourd grondement venu de son ventre. Quand il contracta ses tendons je sus que j'étais vraiment foutue. Au moment où il bondissait vers moi, je projetais mon poids sur ma jambe gauche et pivotais faisant une marge sur le côté au dernier moment. La bête tomba lourdement au sol, surpris, et s'ébroua, soudain énervé.

Les Loups de Portland { TERMINER }Où les histoires vivent. Découvrez maintenant