Les Loups de Portland { TERMINER }

Chapitre 8

Je profitais de l'absence d'Emeline pour piquer un somme sur le canapé.

Cet espèce d'entretien avec les Archanges m'avait épuisé. Je caressais sans m'en rendre compte mon poignet, là où la veine ressortait. Du sang d'Ange...comment c'était possible ? Aucune réponse ne me vint à l'esprit. Puis à quoi pouvais bien me servir cette puissance ? Je n'avais jamais rien ressenti d'autre que la louve qui était en moi. Je ne trouvais vraiment aucune explication. Et si ma mère savait quelque chose ?

Je tressaillis à cette idée. Je préférais ne pas y penser et la laisser là où elle était. Ça vaudra mieux pour tout le monde.

Je me relevais, sentant que mes pensées m'empêcheraient de dormir. Je redoutais aussi de tomber dans de sombres cauchemars...

Edwin aussi m'avait épuisé. Des souvenirs de nous plus jeune m'assaillirent. Il n'était plus le jeune garçon plein d'ambitions d'il y a quatre ans. Le statut d'Alpha, ça vous change un homme je vous le dis !

Sa menace me restait en travers de la gorge. Je comprenais qu'il tenait à sauver sa vie mais il le faisait à mes dépends. Je ne le reconnaissais plus. Il était aujourd'hui fourbe et d'une intelligence aiguë. Et aussi très rancunier quant à ma fuite. Je savais que ça avait dû le toucher autant qu'à moi mais je ne voulais pas faire autrement. Puis ma présence n'aurait rien changé. J'étais une solitaire parmi une meute. C'était incompatible. J'étais donc partie. Tout simplement.

Je déposais mes armes sur la table et partis me chercher quelque chose à grignoter dans la cuisine. J'avais mis la main sur un délicieux paquet de chips quand la sonnette retentit. Je reconnus l'odeur de la Fae guérisseuse.

— C'est ouvert, Laurel ! criais-je.

Elle entra dans le salon et avisa immédiatement mon poignard et mon mini-GAP.

— Qu'est-ce que tu fiches avec ça ?

Ses yeux si étranges s'écarquillèrent avant que je ne puisse répondre.

— Par le pouvoir des Faes ! Tu veux tuer quelqu'un ?

— Ne le répète pas surtout, dis-je d'une voix mystérieuse.

— Tu m'enverras le corps de la victime ?

Je réprimais un sourire devant l'air presque heureux de Laurel.

— Tu aimes tellement le sang qu'on pourrais presque te comparer à un vampire. Quel genre de Fae es-tu ?

— Du genre qui aime s'occuper des organes sanglants.

Elle avait de la chance d'être une Fae guérisseuse sinon ça pourrait porter à confusion.

—Je t'offre quelque chose à boire ?

— Tu as de quoi préparer un thé à l'orchidée magique ?

Je restai interdite.

Sérieusement ?

Je lui tendis mon paquet de chips avec lenteur.

— C'est mieux ça

Elle replaça machinalement ses lunettes sur son nez.

— Non merci. Je préfère mon thé, c'est plus bénéfique pour mes pouvoirs.

— Je ne comprendrais jamais ton jargon de Fae, Laurel.

Elle sourit.

— D'ailleurs, qu'est-ce que tu fais là ?

Toute trace d'amusement disparus de son visage.

— J'avais besoin de te poser une question.

— Et donc tu as quitté tes patients juste pour ça ? Tu n'as pas des animaux dont tu dois t'occuper, toi ?