— J'ai du mal à croire que cet homme soit un assassin professionnel, commenta le prince.

Neriah s'affairait à le fouiller, à la recherche de toutes ses armes. Lorsqu'elle les eut toutes récupéré, elle le regarda sous toutes ses coutures, cherchant un signe distinctif. 

— Il nous a prit pour des cibles faciles, répondit-elle. Une erreur de débutants.

Elle trouva enfin ce qu'elle cherchait à l'intérieur de son poignet droit. Un œil gravé au fer rouge. Elle ne l'avait jamais vu auparavant pourtant, il était bien trop vieux pour n'être qu'un novice. Il aurait dû se montrer bien plus méfiant et difficile à avoir. Il devait avoir la quarantaine bien entamée, ses cheveux commençaient à grisonner sur ses tempes.

— Qu'est ce que c'est ?

Alucard s'approcha et observa le dessin, clair sur sa peau légèrement tannée par le soleil. Il n'avait vu qu'une seule fois cette marque. Il avait accompagné son père dans les cachots pour assister à la torture de l'un de leurs prisonniers. Il n'avait jamais oublié ce jour où, complètement nue et le dos ensanglanté par les nombreux coup de fouet, Neriah avait accepté de servir son père en sanglotant. Il regarda gravement la jeune femme près de lui. Elle ne le remarqua pas, plongée dans ce qu'il pensait être des souvenirs de son ancienne vie.

— La guilde, fini-t-elle par dire, en reprenant ses esprits. Ils me suivent à la trace.

Cela n'avait pas l'air de la surprendre, mais Alucard n'eu pas le temps de le lui faire remarquer, leur poursuivant commençait à se réveiller. Ils devaient repartir. Neriah s'avança vers sa monture, mais au lieu de grimper dessus, elle chercha quelque chose dans sa sacoche.

— Que fais-tu ?

Elle sembla enfin trouver son bonheur, puisqu'elle sorti un autre flacon, rempli non pas de poudre, mais d'un liquide jaunâtre, peu rassurant. Elle retourna vers le prisonnier qui commençait à ouvrir les yeux et dégaina son poignard. L'assassin de l'Empereur fit une toute petite entaille dans la cou de son adversaire et y versa quelque gouttes du liquide, le faisant gémir sous la petite brûlure. 

— Neriah ! Allons-y maintenant avant qu'il ne soit en possession de tous ses moyens.

Le prince s'impatientait, légèrement inquiet. Même s'il était désarmé et en infériorité numérique, ces gens là étaient redoutables. 

— Avec ce que je viens de lui infliger, nous ne risquons plus grand chose.

Elle resta auprès de l'homme à terre, qui avait maintenant les yeux grand ouverts. Elle agita la fiole et son contenant devant son visage, comme pour se moquer de lui et une lueur de peur s'afficha dans son regard. Elle l'avait empoisonné. La jeune femme se délecta de son effet avant de se pencher à l'oreille de son assassin pour lui murmurer des mots que lui seul pouvait entendre.

— Tu diras à Vector que si je vois encore le moindre de ses chiens, je les enverrai un à un dans l'autre monde, jusqu'au dernier et je terminerai par lui.

Sa voix était si froide, son calme apparent faisait peur à voir, mais cela ne faisait ni chaud ni froid à son poursuivant. La colère qui prit place dans ses yeux était uniquement dû au fait de s'être fait avoir par une fille qui avait la moitié de son âge. Malheureusement pour lui, il ne pouvait exprimer sa fureur. Il ne sentait plus son corp.

Satisfaite, Neriah se releva, ramassa les armes qu'elle lui avait retiré et les jeta dans la rivière, dons les forts courants emportèrent les plus légères et le poids des plus lourdes les firent couler  à quelques mètres de profondeur. Elle rangea la mixture dans son sac et grimpa en scelle sous le regard intrigué de son compagnon.

Assassins 1 - Les Reliques noiresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant