Assassins 1 - Les Reliques noires

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La nuit allait tomber pour la troisième fois depuis leur arrêt à l'auberge. Les cavaliers ne s'étaient arrêtés que deux heures par jour pour manger et dormir. Pourtant, ils n'arrivaient toujours pas à rattraper le prince et l'assassin.

Dans l'espoir vain de gagner du temps, ils avaient emprunté la route la plus sûre. Pour eux, le prince ne se serait jamais risqué à traverser les marécages, ils le connaissaient trop bien. N'étant pas un habitué de voyage, il aurait eu besoin de faire de nombreuses pauses. Alors pourquoi ne les avaient-ils pas rattrapés ? 

Cette traque épuisait chacun des hommes d'Ordos et l'empereur devait s'impatienter de ne pas voir son fils revenir. Où était-il passé  ? A cette allure, les soldats atteindraient le sanctuaire des mages le lendemain. Il était impossible de les avoir manqué. A moins que... 

Alucard et Neriah devaient savoir qu'ils étaient suivis. Ce qui était peu surprenant quand on savait que le prince avait quitté le château et la ville sans l'accord de son père. L'héritier se serait-il vraiment aventurer dans les marécages pour ensuite traverser les montagnes ? Et ceux, juste pour échapper aux hommes de l'empereur ? Non il y avait autre chose. Son informateur avait peut-être été repéré, mais cela, Ordos en doutait également. 

Quoi qu'il en soit, deux choix s'offrait maintenant à lui. Soit ils savaient que les soldats de Valerion les suivaient, soit ces derniers n'étaient pas les seuls à vouloir  mettre la main sur eux. Les rebels avaient-ils décidé de passer à l'action ? Le capitaine en doutait sérieusement, il en aurait entendu parler. 

Cela faisait plusieurs mois que ce groupe d'hommes et de femmes qui luttaient contre l'oppression se montrait silencieux. Bien sûr ce calme était suspect aux yeux de tous. Ces terroristes - comme aimait les qualifier l'empereur - préparaient quelques choses dans l'ombre. La question était de savoir quoi. Ordos avait sa petite idée là-dessus. Son informateur lui répétait tout ce qui se disait dans leur repère, mais cela, le Puissant ne le saurait jamais.

La petite troupe fit une dernière pause près d'un petit ruisseau. Ils ne prirent pas la peine d'installer un campement puisqu'ils s'en iraient bien avant le levé du jour. La terre était encore chaude de la journée ensoleillée et les brins d'herbes chatouillaient les oreilles de ceux qui s'étaient déjà allongés. Les hommes mangèrent du bout des lèvres, bavardèrent un moment et s'endormirent les uns après les autres. Seul le capitaine resta éveillé, à l'affut. Bien qu'une grande fatigue pesait sur ses épaules, il ne réussi pas à fermer l'œil. Il devait arrêter Neriah et le prince avant qu'ils n'atteignent le village des magiciens. 

Un bruit attira son attention sur sa gauche. Prenant garde de ne pas réveiller ses frères d'armes, Ordos se leva, et s'éloigna sereinement. Il n'avait pas à avoir peur de ce qui se cachait dans l'ombre.

La soirée avait été plutôt festive dans la demeure du chef du chef du village dans lequel Alucard et Neriah s'étaient arrêtés. Comme l'avait prédit l'homme, son épouse était ravie de faire à manger pour plusieurs. L'homme et ses invités s'étaient installés dans la pièce principale pour discuter, pendant que madame s'activait devant une énorme marmite, pendue par l'anse au dessus d'un foyer embrasé. La délicieuse odeur de viande qui y cuisait avec quelques légumes était très alléchantes pour les deux voyageurs qui n'avait pas mangé de vrai repas depuis leur départ de la ville. 

— Alors, commença leur hôte en les invitant à s'asseoir autour de la grande table en bois qui occupait une grande partie de la pièce. Parlez-moi un peu de ce que vous faites. Quel est votre prochaine destination ?

— Et bien, nous allions traverser les montagnes maudites pour découvrir ses secrets et révéler la vérité sur ce qui s'y cache, révéla Alucard. Ensuite, nous nous rendrons à Menestol pour y rencontrer les magiciens.