Assassins 1 - Les Reliques noires

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La nuit était tombée depuis un bon moment lorsque les cavaliers trouvèrent enfin une auberge, en retrait de la route. Neriah et Alucard, trempés jusqu'aux pressèrent l'allure jusqu'à la porte du bâtiment plutôt imposant dont la pancarte indiquait "Le cheval d'argent". Les odeurs de nourriture, mirent l'eau à la bouche des deux voyageurs qui n'avait pas osé s'arrêter pour manger depuis leur altercation avec le voleur. La pluie avait cessé depuis un bon moment, mais l'air restait humide et froid et ils avaient besoin de se réchauffer. Le prince grelottait, il n'avait pas l'habitude d'une telle promenade. Quant à l'assassin, malgré la rudesse de son entrainement de voleuse et bien qu'elle n'en montra rien, elle n'en menait pas large. Les rires et les bruits de conversations qui leur parvenaient de l'intérieur les incitèrent à s'approcher d'avantage. Cet endroit avait l'air convivial. 

A l'arrière du bâtiment principal se trouvait un autre, plus petit, dont s'échappaient des hennissements. Une écurie. Les deux voyageurs se regardèrent dans les yeux, lisant chacun un accord dans ceux de l'autre. Le prince rabattit sa capuche sur sa tête, prenant garde de masquer une bonne partie de son visage et entra à la suite de Nériah, laissant les chevaux devant la porte. Quelqu'un irait bien s'en occuper. Personne ne fit attention à eux, les rires s'intensifièrent pendant que la serveuse faisait le tour des tables pour récupérer les choppes et assiettes vides et en reposer des pleines. La chaleur du lieu les fit agréablement frissonner. L'assassin se dirigea droit vers le comptoir, derrière lequel, un homme de grande taille et à la chevelure grisonnante discutait avec des clients assis face à lui. 

Lorsqu'elle s'arrêta à sa hauteur, l'aubergiste leva les yeux vers elle et fut choqué de son état et de celui de l'homme encapuchonné qui l'accompagnait. Leurs vêtement dégoulinaient littéralement d'eau, créant des flaques sur le sol en pierre. Il n'eu pas besoin de poser la question pour savoir ce que souhaitaient ces personnes. Bien que l'homme qui gardait sa capuches lui inspirait de la méfiance, il n'allait pas tourner le dos à une femme qui demandait un hébergement. Et avant même qu'elle n'ait pu ouvrir la bouche, l'aubergiste héla la serveuse, une femme à forte poitrine et aux hanches bien développées.

— Annissa ! Trouve une chambre à ces personnes et apporte-leur des vêtements sec pour la nuit !

La femme blonde s'approcha d'eux avec un sourire accueillant qui se crispa légèrement devant l'étranger qui gardait toujours sa capuche sur le visage. Impressionnée par sa grande taille, elle détourna le regard pour se concentrer uniquement sur sa compagne dont le regard neutre n'était pas beaucoup plus rassurant.

— Venez, dit-elle en les menant vers un escalier en bois, à côté du comptoir. Vous avez de la chance, il reste encore une chambre.

Ils gravirent les marches et arrivèrent au premier étages où ils se dirigèrent vers le fond du couloir. La jeune femme s'empara d'une chandelle, posée sur un guéridon et les conduisit jusqu'à une petite porte dont le bois était usé. Cependant, elle était entière et c'était bien plus que ce qu'ils pouvaient trouver dans la capitale. La serveuse ouvrit et laissa passer les voyageurs avant d'entrer à son tour. La pièce était très propre pour ce que c'était. Il n'y avait pas de poussière qui volait dans l'air, ni sur le sol ciré. Les draps du grand lit étaient blanc, légèrement délavés par les nombreux lavages et utilisations, mais aucune tâche ne paraissait... Attendez ! Un seul lit ? Neriah n'allait certainement pas dormir avec cet imbécile arrogant.

— N'auriez-vous pas une autre chambre ? s'enquit-elle vivement.

Leur hôtesse l'observa avec surprise, tendit qu'Alucard dissimulait tant bien que mal son sourire hilare.

— Comme je viens de vous le dire, répondit-elle, contrite. C'est la dernière chambre. Vous ne souhaitez pas rester avec  votre compagnon ?

La jeune femme avait l'air perdu et le prince, de plus en plus de mal à se retenir de rire.