Assassins 1 - Les Reliques noires

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Lorsque le soleil fit son apparition sur le petit village, tout le monde était déjà réveillé dans la demeure du chef. Neriah n'avait pas fermé l'œil contrairement à son compagnon et à en juger par les yeux de leurs hôtes, eux non plus n'avaient pas dormi. La jeune femme se doutait bien que les ronflements d'Alucard n'étaient pas innocents dans cette histoire, mais elle ne fit aucune remarque. Pour l'heure, les deux voyageurs devaient se préparer à reprendre la route. Ils avaient beaux craindre ce qui les attendait, c'était inévitable.

L'épouse de celui qui les avait accueilli tenta à nouveau de les dissuader de traverser les montagnes maudites, sans plus de succès et fini par laisser tomber face à leur entêtement. Avec un regard voilé de tristesse, elle leur offrit quelques fruits et un peu de viande sécher pour le voyage. Après de rapides adieux, le prince et l'assassin reprirent la route, sur le dos de leurs montures, le cœur lourd de craintes.

Il ne leur fallu pas moins de deux heures pour atteindre les pics. L'une des raisons étant la longue pause qu'ils avaient pris près de la rivière qui coulait plus loin. En chemin, tous deux s'étaient mit d'accord : ils devaient ressortir de là le plus vite possible. S'attarder plus qu'il ne le fallait pouvait leur être fatal. Les deux voyageurs ne prendraient donc qu'une toute petite pause dans la journée pour faire manger et boire les chevaux avant de reprendre la route.

L'ascension fut plutôt simple, bien que fatigante. Le duo ne rencontra pas âme qui vive. Le silence qui régnait dans ces lieux avait toutefois quelque chose d'angoissant. Pas un seul chant d'oiseau, ni même une trace du passage d'un animal. L'homme et la femme échangeaient fréquemment des regards inquiets, mais jamais un mots ne sortit de leur bouche. Seul le martèlement des sabots résonnait contre le sol rocailleux.

Les sens de Neriah étaient tous en alerte. Ses yeux furetaient dans tous les sens et ses oreilles étaient à l'écoute du moindre son. A la tombée de la nuit, aucun incident ne fut à déplorer et si Alucard se détendit peu à peu, l'assassin ne baissa pas sa garde. D'un commun accord, ils se reposèrent une heure à tour de rôle pendant que l'autre montait la garde avant de reprendre la route. Heureusement, la lune était pleine cette nuit-là et même s'il était difficile de se repérer dans l'obscurité, ils purent avancer.

Plus tard, aux première lueurs de l'aube, ils refirent une halte pour manger avant de repartir très vite. Ce rythme de vie n'était pas des plus faciles, surtout lorsque l'on y était pas habituer. Alucard avait beaucoup de mal à suivre. Le manque de sommeil accumulé à la douleur que commençaient à lui faire sentir ses jambes engourdies ne l'aidaient pas. A plusieurs reprises, il jeta un coup d'oeil à sa compagne de voyage qui ne semblait pas souffrir autant que lui. En tout cas, elle n'en montrait rien et l'homme se senti frustré de sa propre faiblesse.

La matinée passa lentement, le soleil leur semblait plus lent que d'odinaire à atteindre son zénith. Il n'y était pas tout à fait lorsque Neriah arrêta brusquement sa monture, sans un mot, les sens en alertes. Alors que le prince lui demandait silencieusement ce qu'elle faisait, cette dernière lui fit simplement signe de se taire et montra de son autre main son oreille et un point derrière elle. Depuis un moment déjà, elle se sentait épiée et n'y avait pas prêté attention. Cela aurait pu être un animal, mais ils n'avaient croisés aucun signe de bête quel qu'elle fut. Puis elle avait entendu un son au delà de celui des sabot de deux chevaux. Une pierre qui ricochait sur le sol quelque par derrière eux, un sifflement discret qu'elle n'aurait jamais entendu si elle n'avait pas apprit à développer ses sens... Plus subtil encore, un son bien particulier qu'aucun animal ne pouvait produire. Ce bruit qui assurait une mort certaine à des personnes n'ayant aucune connaissance en combat : le frottement d'une lame lorsqu'on la sortait de son fourreau. Bien que très discret, il n'avait pas échappé à la jeune femme. Ce qui voulait dire qu'ils étaient bien plus près que ce qu'elle pensait, mais où étaient-ils ?