Je rêve du temps où j'avais le temps.Les ombres s'enlaçaient puis dansaient comme une évidence, pas une seconde de question ou de simple doute. Comment en avoir quand la chaleur envahit ton corps à chaque instant t'enivrant d'un bonheur inconditionnel. Mais vous savez, comme moi, que tout n'est qu'éphémère et que la vie rattrape l'euphorie. Le temps est passé depuis notre dernière rencontre, assez pour qu'il avance. Les oiseaux tournaient autour de lui, comme une fatalité guettant l'horloge prêt à le dévorer l'heure venue. Que voulez-vous, nous pouvons simplement observer le passé.
16 juin 2017.
Comme à chaque matin des rayons lumineux faisaient l'éloge des ombres sur le corps à ses côtés, ça faisait 5 ans qu'il vivait avec sa nouvelle famille, il était arrivé à 12 ans, après avoir erré dans les rues recueillit par les pires ordures du monde, abusifs et dangereux. Mais comme à chaque matin depuis 5 ans, ça allait. Non en réalité, il était heureux. Il s'étendit allongeant ses membres tout en grognant sur le soleil, des insultes mais dictée par des lèvres souriantes. Le corps à côté de Chat s'agita, il l'avait réveillé, il s'était retourné face à son vis à vis. Il l'observait d'un œil entre ouvert, un petit rire discret s'échappait aux travers des draps qui couvrait une bonne partie de son visage, en un instant Chat se fît éjecté du lit, heurtant le sol sur le dos.
« Dès le matin tu veux que je te mette une raclée toi ! » Le roux s'était relevé aussitôt prêt à bondir pour passer à l'attaque.
Le blond se redressa rapidement et se mit debout sur le lit, prêt déjouer n'importe qu'elle attaque.
« Certains sont morts pour moins que ça mon cher ! » Comme toujours sa voix était enjouée, prêt à transformer n'importe quelle situation en moment amusant.
Le plus jeune avait attrapé une chaussette blanche trouvée par terre et la remuait en signe de drapeau blanc, achevant la guerre qui était à peine déclarée. De son autre main il créa le code que seulement lui et Miel connaissaient, c'était en réalité comme un jeu d'enfant idiot, un signe, mêler à des gestes signifiant beaucoup pour eux, mais incompréhensible aux yeux des autres. Je pourrais vous les décrire par : se montrer sois même du doigt, lever l'index et l'auriculaire, puis finir par nommer celui en face de nous en le pointant à son tour.
Les gestes en apparence si futile arrêtaient immédiatement les hostilités enclenchées. Les éclats de rire envoûtaient la pièce, puis des mains apparurent sur ses joues encore rosées, malgré le temps qui passait, Chat gardait son visage d'enfant, si innocent, ça devenait impossible de deviner son âge. Miel voyait en lui le même garçon qu'il avait rencontré à l'époque, exactement le même, il était pareil à chaque jour, parfois plus silencieux, mais il savait terriblement bien faire semblant qu'il allait bien. Oh oui, le plus âgé savait bien que l'être le plus précieuse qu'il avait, était parfois hanté par des songes, il ne savait pas quoi, ni leur nature. Qui pourrait le savoir, il n'en avait parlé à personne. Une fois leur père, avait rapidement observé sa cicatrice qui recouvrait son flan, terriblement grande et envahissante. Il ne savait pas d'où elle venait, mais il savait qu'elle était encore fortement douloureuse pour lui et qu'elle le serait probablement toute sa vie. Même si quelques mots avaient été échangés entre eux, ils avaient simplement déclenché un sanglot dévastateur. Depuis ce jour Chat s'était fermé, refusant catégoriquement d'en parler, c'était son ultime secret.
Quand leurs bouches s'apprêtaient à se frôler un coup sur le bois massif de la porte les stoppât, Miel soupira et dit à la personne qui avait asséné le coup d'entrer, une femme de taille moyenne faisait alors face aux deux garçons, elle devait avoir une trentaine d'années, ses cheveux étaient court et lisse, d'un châtain claire que seule les plus belles filles du monde possède, celles qui ont le teint foncé et les yeux claires, des yeux bleu mélangé au vert, une frange courte camouflait son front.
Elle les saluait chaleureusement, ils se connaissaient bien, elle les aimaient au fond comme ses propres enfants, malgré sa jeunesse elle avait toujours été la figure de mère en ses lieux. Finalement elle était bien plus logiquement une sœur, elle même adoptée par leur père, mais ce n'était que des mots et il n'y avait aucune frontière, c'était simplement inée.