[Is It Love - Daryl] Sulfureuse Tentation

- Prologue -

Daryl

Après m'être étiré, je ferme l'ordinateur portable sur lequel je travaillais. Pour un directeur indépendant comme moi, les journées sont chargées mais je peux finir à l'heure que je veux et aujourd'hui, il est dix-huit heures. Joe m'a demandé de passer à son appartement, situé dans le centre-ville de New-York afin d'assister au tournage de son prochain clip vidéo. Ce rappeur, je le connais depuis bien longtemps et nous sommes toujours aussi proches depuis notre rencontre, c'est un peu comme mon frère. Justement, mon portable sonne, ça doit être lui ! Je l'attrape et après avoir jeté un œil au nom inscrit sur l'écran, décroche en soupirant :

"- Matt, que me vaut l'honneur de ton appel ?

- Daryl ! Je suppose que tu es convié à la soirée de Joe ?

- Oui, et donc ? Ne me dis pas qu'il t'a aussi invité ?

- Et pourquoi pas ? Après tout, je suis également son ami.

- Ecoute, ne tourne pas autour du pot et va droit au but, tu veux ?

- Comporte-toi bien alors."

Sans me laisser le temps de répondre, il me raccroche au nez, le bougre. Je me laisse retomber dans ma chaise de bureau et ferme les yeux, agacé. Que voulait-il dire par là ? Va t-il amener des gens importants ? Je rouvre les paupières et balaie d'un revers de la main toutes ces questions qui remplissent soudain mon esprit. Je me lève et me dirige vers ma chambre, la traverse pour rejoindre l'une des salles de bain privative de la villa, la mienne. Je me débarrasse de mes vêtements, ouvre le robinet et me glisse sous l'eau chaude qui me fait immédiatement un bien fou, détendant mes muscles un maximum. Quelques minutes plus tard, je suis de nouveau habillé de mon costume trois pièces : chemise noire, pantalon et veste crème sans oublier mon borsalino. Je m'admire un instant dans le miroir et esquisse un sourire en coin en tirant sur les pans de l'habit.

"Parfait, on peut y aller."

Je descends au salon, attrape les clés de la Lamborghini et sors, verrouillant la porte avant de me diriger vers la voiture toute pimpante. Le "bip" habituel signalant qu'elle est désormais déverrouillée retentit et je me glisse à l'intérieur, refermant la portière doucement pour ne pas l'abîmer. Je démarre, le moteur rugit prestement et après avoir ouvert le portail à distance, me dirige vers le cœur de la Grosse Pomme. Il me faut une dizaine de minutes pour atteindre l'appartement de mon pote, sans avoir à rouler vite. Je me gare sur sa seconde place privée et m'extirpe du véhicule en douceur, ce bijou m'a coûté une fortune, je prends donc soin d'elle. Le "bip" résonne tandis que je sonne. Quelques grésillements suivis d'une voix :

"C'est ouvert !"

Je pousse la grande porte et m'engouffre dans le couloir pour appuyer sur le bouton de l'ascenseur qui est, par chance, au rez-de-chaussée. J'appuie sur le numéro trente, le dernier, et attends patiemment le "ting" significatif de son arrivée à destination. La porte est déjà ouverte et la musique me parvient aux oreilles alors que j'entre d'un pas franc, refermant la porte derrière moi, au passage. Joe s'avance vers moi, le sourire aux lèvres.

"Mon pote, ça va ?

- Bien et toi ?"

Une poignée de mains.

"La forme ! La journée a été bonne ?

- Oh tu sais, des clients emmerdeurs comme d'habitude et des chiffres, toujours.

- Ouais je vois. Alors viens te détendre au salon, mon équipe n'est pas encore arrivée.

- Ils préparent déjà leur week-end ?"