- XII -

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Mandy

 Les hommes du mafieux m'emmènent je ne sais où, ils m'ont bandé les yeux, après que je sois entrée dans la voiture, afin que je ne puisse rien voir au cas où l'on me demanderait d'éventuels indices sur ma position. J'essaie tout de même de mémoriser le trajet, si nous tournons à droite, à gauche, les rond-points, etc. Je les entends rire comme des imbéciles, fiers d'avoir pu mettre Daryl en rogne. L'un d'eux s'adresse à moi, me faisant perdre le fil des informations :

« Tu vas voir, chérie, on va bien te chouchouter mais il faudra que tu y mettes du tien avant, bien entendu. »

Je grimace, soudainement envahie par la panique. Que vont-ils me faire ? M'attacher ? Me bâillonner ? Ou pire comme me violer ou me tuer ? Non, Maccini ne va pas faire une chose pareille, il a besoin de moi en guise de monnaie d'échange, peut-être ? Je secoue la tête et crache :

« Je n'ai pas besoin d'attention, surtout pas la vôtre, je ne fais pas partie des poules de luxe que vous payez pour une partie de jambes en l'air !

– Elles ne sont pas si intéressantes que toi, ma beauté, et le patron ne nous en voudra pas de prendre un peu de plaisir en ta compagnie, il partage.

– Plutôt crever que sentir vos mains sur moi, je ne vous laisserai pas faire ! »

Même si je sais que je n'ai aucune chance contre ces armoires à glace, je n'ai pas l'intention de me laisser faire docilement. Le gars à mes côtés m'empoigne par les cheveux et tire violemment dessus, m'extirpant un cri de douleur.

« Tu n'as pas ton mot à dire, ma jolie, tu n'es pas en position de négocier et ou de refuser quoique ce soit. »

Les larmes me montent aux yeux et je ravale la nausée qui monte dans ma gorge avant d'être poussée sur le côté avec violence. Je reste immobile le reste du chemin. Lorsque la voiture s'immobilise, j'entends la portière s'ouvrir à ma gauche et une main emprisonne brusquement mon poignet pour me faire sortir de l'automobile. Surprise par la force de mon bourreau, je tombe sur les genoux, à-même le macadam.

« Patience, ma belle, ce n'est pas encore l'heure pour ce genre de chose. »

Je crache à côté, en espérant que le mollard ait atterri sur ses chaussures de marque. Il m'attrape par ma longue chevelure, me force à me relever et à le suivre. Un de ses collègues me force à avancer avec une arme pointée sur le bas de mon dos. Une porte s'ouvre, des voix féminines me parviennent :

« Oh, vous avez ramené une petite nouvelle ? Pourquoi a t-elle les yeux bandés ?

– C'est un jeu ? On peut participer aussi ?

– Excellente idée, Clarisse !

– Du calme, les filles. Elle appartient au patron, désolé mais elle ne se mêlera pas à vous. Par contre, on va venir s'occuper de vous, ne vous en faites pas. »

Je les entends manifester leur déception, augmentant mon agacement.

« Je ne suis à personne, une femme n'est pas un objet, bande d'enfoirés !

– Oh, mais c'est qu'elle mordrait ! Rit l'un des gars.

– Fais attention à ta queue si tu t'en sers avec elle, Richie, se moque l'autre. »

La lumière est aveuglante lorsqu'il me retire le bandeau et je bats des cils pour m'acclimater à l'environnement. J'observe le lieu en plissant les yeux, serait-ce une boîte de nuit ? Lorsque nous nous approchons, je distingue une scène et me glace sur place, mes jambes refusant de me porter plus loin.

[Is It Love - Daryl] Sulfureuse TentationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant