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Mandy

Les yeux de Daryl se sont assombris de désir, je le vois et ça me fait jubiler. J'esquisse un sourire en coin et attrape le bras de son frère pour m'y coller davantage. Matt se retire pour entourer mes épaules et je vois la mâchoire de son aîné tressaillir. J'ai envie de le rendre fou, autant d'envie que de jalousie et ça a l'air de fonctionner.

– Vous voulez boire quelque chose, nous propose Joe, doit bien y avoir des bières quelque part.

– Oui, s'il te plaît, je réponds en minaudant, ça va me rafraîchir, il fait une de ces chaleurs.

J'agite ma main libre devant mon visage comme si j'avais un éventail sans lâcher Daryl du regard. Je le vois promener, sur mon corps, des prunelles brûlantes, s'attarder sur les courbes les plus attrayantes avant de lâcher un petit rire.

– Tu peux toujours retirer quelques vêtements, débute t-il avec ce foutu rictus en coin, après tout, t'es la seule qui est encore avec autant de fringues.

J'observe les environs et remarque qu'il a raison. Toutes les autres sont en petite tenue, en train de se déhancher sur la musique sourde ou dans les bras de leur conquête d'un soir. Lentement, je m'éloigne de mon collègue pour retirer ma veste, dévoilant un dos nu de couleur noire possédant également un décolleté plongeant. J'aperçois, du coin de l'œil, que Matt et Joe m'observent également avec une mine amusée. Derrière moi, un sifflement admiratif se fait entendre mais je ne me retourne pas alors que mon vis à vis serre les poings.

– Y'a pas mal de bombasses mais je les connais déjà toutes, sauf toi, Poupée, déclare une voix mielleuse.

Je pivote pour faire face à l'homme tout en posant mon blouson sur la moto de mon ami. Je le détaille de la tête aux pieds : sous un costume d'un blanc immaculé, il porte une chemise noire et ses pieds sont enfermés dans des chaussures coûteuses. Il a une barbe de quelques jours et des cheveux châtains.

– A qui ai-je l'honneur ? Je demande en souriant.

– Maccini, Giorgio Maccini, dit-il en me tendant la main, et toi, ma belle ?

– Mandy, je suis une amie et collègue de travail de Matt, je réponds en levant la main vers la sienne.

Mon binôme semble agacé, son corps s'est tendu depuis l'arrivée de ce type. Celui-ci se penche pour déposer ses lèvres contre le dos de ma main que je retire précipitamment, surprise.

– Excusez-moi, mais je n'ai pas l'habitude de ce genre de manière, je souffle, gênée.

– Aucun problème, et que vient faire une business-woman par ici ? S'enquiert-il.

– Je...

– Elle était juste curieuse mais on va s'en aller, me coupe Matt en m'attrapant le poignet.

Maccini rigole, visiblement amusé par la situation alors que je regarde mon camarade, perdue.

– Mais enfin, Matt, on ne va pas partir alors qu'on vient à peine d'arriver ! J'ai dû te forcer pour venir, laisse-moi au moins assister à...

– Giorgio, tout est en place, on va pouvoir commencer ! Crie un inconnu en lui faisant signe.

– Eh bien, il semblerait qu'ils t'aient entendue, Poupée. Tu pourrais peut-être nous rejoindre sur la piste ?

– Pas question ! S'exclame en chœur les deux jumeaux.

Nouveau ricanement de ce mec et un frisson de dégoût me parcourt lorsque je sens l'une de ses mains glisser sur ma fesse.

– Dommage qu'il y ait des chaperons, je t'aurais bien emmenée dîner après la course, me susurre t-il à l'oreille, une prochaine fois, peut-être.

Soudain, on me tire par le bras pour m'éloigner de ce gars : Daryl. Il passe un bras possessif autour de ma taille et me colle à son torse tandis que Maccini semble glousser.

– Doucement Ortega, tu pourrais lui faire mal, ce n'est pas comme ça que l'on traite les demoiselles.

– Je sais très bien comment m'occuper d'une femme, grogne l'interpellé en resserrant sa prise.

– Pourtant, elle n'a pas l'air d'apprécier cette soudaine proximité, lui fait-il remarquer alors que j'essaie de me détacher.

Amusée et provocatrice, je lui marche sur le pied mais il ne bouge pas d'un pouce et je laisse échapper un soupir de mécontentement.

– Lâche-moi, Daryl. Je suis assez grande pour me débrouiller seule, je tonne, je n'ai pas besoin d'un macho comme toi.

– Ferme-la un peu, fait-il à son tour, tu connais pas ce monde et tu la ramènes sans savoir ce que peuvent être les conséquences.

Je l'observe et il tourne la tête vers moi. Son regard a changé et je pense y lire de l'inquiétude, me poussant à me taire.

– Giorgio, je te conseille de ne pas t'approcher d'elle, reprend Daryl.

– Tu oses me menacer ? Fait le concerné en souriant.

– Ce n'est pas une menace, un simple conseil.

– Bon sang, je suis là, je vous rappelle et je ne suis pas de la marchandise !

J'ai élevé le ton, ce qui amuse davantage Maccini qui finit par nous tourner le dos.

– On se reverra, Mandy, fais-moi confiance.

Je sens la main de l'aîné de la fraterie presser ma hanche et je lâche un petit cri de douleur. Matt le pousse et me serre dans ses bras.

– Bon sang, Daryl, tu lui fais mal. Tout va bien, Mandy ? Me demande t-il, inquiet.

– O-Oui... Ne t'inquiète pas, je réponds, un peu sonnée.

– On va rentrer, c'est mieux ainsi.

– Non ! S'il te plaît, Matt, j'aimerais assister à cette course.

Il soupire et me caresse le bras avant de déposer un baiser sur mon front.

– Ok, Princesse. Mais si ça tourne mal, on se tire, d'accord ?

J'acquiesce et me dégage de son étreinte pour m'approcher. Ils me suivent et nous nous faufilons parmi la foule jusqu'à atteindre un bon endroit pour pouvoir suivre ça de près. Je jette un œil aux alentours et repère Maccini qui ne me lâche pas, ses yeux parcourant mon corps si bien que je me sens rougir, mise à nue.

– Tenez, les gars, s'exclame Joe en nous tendant des canettes de bière.

– Merci, dis-je en l'ouvrant, j'en ai bien besoin.

Je bois une gorgée et la savoure, tout en me concentrant sur la musique qui n'a cessé de se diffuser. Je ferme les paupières et me laisse entraîner dans une danse lascive sans m'en rendre compte, jusqu'à ce que Daryl se faufile derrière moi en posant ses mains sur mes hanches pour suivre mon rythme.

– Rentre les griffes et profite, du moins, tant que Maccini nous observe, me chuchote t-il à l'oreille.

J'esquisse un sourire en coin alors que mon corps réagit positivement lorsque son souffle atteint ma nuque. J'ai envie de me divertir et de le surprendre à son propre jeu. Je pose mes mains sur les siennes pour le guider, elles glissent sur le cuir de mon leggings, sensuellement. Quelques minutes passent et je me retourne pour lui faire face tout en lançant un regard vers la voiture qui se trouve à côté, une très belle Lamborghini de couleur rouge. Je le pousse contre ce magnifique véhicule, ce qui le déstabilise un peu mais, très vite, je le rejoins et décèle que le désir est de retour dans ses prunelles.

– Amusons-nous un peu, dans ce cas, tu sembles adorer ça, je susurre à son oreille avant de lui mordre le lobe.

Je sens le regard désapprobateur de Matt dans mon dos mais je m'en fiche, il sait que j'aime jouer avec le feu, quitte à me brûler.

[Is It Love - Daryl] Sulfureuse TentationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant