- II -

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Daryl

Une des charmantes danseuses engagées par Joe pour son clip est venue m'apporter un verre que n'ai pas pu refuser. Nous discutons tranquillement quand j'aperçois un éclair rouge se faufiler à travers les nombreuses personnes de l'équipe. Je me lève rapidement après m'être excusé auprès de la bimbo et m'approche doucement pour l'apercevoir.

- Bon sang, elle va également faire partie du clip ?

- Ouais !

J'ai prononcé ça tout haut et, évidemment, Joe m'a surpris.

- Qu'est-ce qui te prend ? C'est la collègue de Matt.

- Qui lui n'en a pas fait tout un cinéma. Je te rappelle que c'est lui qui me l'a conseillé.

Je lève les yeux au ciel.

- Tu lui fais confiance sans avoir fait d'entretien au préalable ?

- J'ai eu un aperçu de son déhanché en boîte et crois-moi, tu ne seras pas déçu.

Je retiens ma respiration tandis qu'il m'adresse un sourire en coin.

- Bordel, tu l'as fait exprès ?

- Absolument pas ! Mais j'ai vu comment tu l'observais tout à l'heure. C'est une femme bien, ne lui fais pas de mal.

Pour qui se prennent-ils ? Ses parents ? Je soupire d'exaspération alors que mon ami s'éloigne après m'avoir pressé l'épaule de façon assez virile, comme pour me mettre en garde. J'attrape une tequila au passage de l'une des serveuses et m'assis sur une table. D'ici, j'ai une belle vue sur la scène qui se remplit rapidement tandis que le metteur en scène se place derrière la caméra.

- Et... Action !

Je l'aperçois derrière, elle laisse les danseuses professionnelles lui montrer le rythme, pas idiote la petite. Je la vois les observer et, petit à petit, elle ferme les paupières, se laissant emporter par la musique. Ses mouvements sont plus fluides, son déhanché plus franc et son regard se fait prédateur. Enfin, elle lève les yeux vers moi et ce sourire provoquant qu'elle affiche, n'est que le premier d'une longue série. Elle fait glisser ses mains le long de son corps, passant de ses cheveux à son cou, sur ses seins parfaits, son ventre athlétique et ses hanches parfaitement dessinées. Je vois, elle a décidé de me chercher et ça fonctionne, elle risque de me trouver mais je ne compte pas lui laisser de répit. Elle ondule, s'accroupit et se relève d'une façon féline sans que ses mirettes ne me quittent.

- Alors, qu'est-ce que t'en penses ?

Je sursaute, comme un enfant pris sur le fait et lance un regard noir à mon jumeau qui rit comme un idiot.

- Imbécile ! Elle bouge bien.

- C'est tout ? J'ai vu comment tu la dévores du regard.

- Et ? Je le fais avec toutes ces femmes bien roulées qui ont un minimum de classe.

- Justement, c'est différent avec elle alors ne tombe pas dans le piège et laisse-la tranquille.

Je ne l'écoute plus, de nouveau absorbé par la demoiselle. Soudain, je me tends, Joe s'est rapproché et fait glisser ses mains sur elle sans vergogne. Je serre les dents et les fais grincer alors que les paroles deviennent explicites. Mes poings se referment tandis qu'elle s'est retournée pour lui faire face et le caresser à son tour. Malgré le sang qui pulse dans mes tempes, je ne peux m'empêcher de mater ses fesses rebondies et il me faut faire un effort surhumain pour ne pas bander, merci aux exercices de respiration et aux images que je m'inflige. J'aimerais être à la place du rappeur en cet instant et il a l'air de me provoquer puisqu'il regarde désormais dans ma direction avant de se concentrer de nouveau sur la caméra. Le clip se termine et je la vois rejoindre Matt en trépignant de joie. Je m'approche lentement mais elle n'est pas très discrète à l'heure actuelle, ou peut-être le fait-elle encore exprès.

- Alors, j'étais comment ?

- Très sexy, Princesse. T'as vraiment un don pour la danse.

- Et aussi pour faire baver les chiens en chaleur visiblement.

- Daryl !

Mon ton est glacial et même si mon frère me lance un regard noir, je m'en moque.

- Tu t'inclus dedans, évidemment ?

Le sien est tranchant.

- Je ne suis pas idiote, j'ai bien vu comment tu me matais sans retenue et même si tu nies, tu n'as pas été indifférent lors de cette danse.

- N'importe quelle fille bien foutue peu provoquer une telle réaction chez un homme alors ne te prends pas pour l'exception.

- Tu confirmes donc que tu as la queue à la place du cerveau, merci.

Et elle tourne les talons, sûrement pour aller se changer.

- Mec, tu t'es fait avoir en beauté.

Matt est hilare tandis que Joe m'observe avec son sourire en coin et je grimace.

- En plus, elle a bien précisé que c'était uniquement toi et non les hommes en général.

Le rappeur rejoint mon frangin dans son hilarité tandis que je cherche à m'échapper sur le balcon. La brise me fait du bien et j'observe les building nombreux de New-York. J'entends la musique reprendre à l'intérieur et ne peux m'empêcher de repenser à elle. Bon sang, elle a un corps à se damner et des prunelles d'un bleu océan dans lesquelles on se perd facilement. Je suis seul dehors et j'en profite pour laisser libre cours à mes sens, laissant le champ libre à mon désir pour elle se manifester. J'entends la baie vitrée s'ouvrir et soupire, quel timing ! Je fais cependant mine de rien tandis que je sens des mains glisser sur mes fesses puis lentement vers ma braguette, me poussant à lâcher un râle tout en me retournant.

- Non mais...

Un doigt se pose sur mes lèvres et je frissonne en découvrant ce regard de braise. C'est elle, Mandy.

- Tu fais preuve de sang-froid mais je savais bien que tu n'étais pas insensible et que tu cachais bien ton jeu. Tu sais, tu peux me traiter de la pire des manières, sache que j'ai vécu et encaissé beaucoup pour me laisser atteindre maintenant.

Elle se retourne et se colle, dansant lascivement contre moi au rythme de la musique qui nous parvient légèrement. D'abord surpris, je laisse ensuite courir mes mains sur ses hanches avant d'onduler à mon tour contre elle. Chacun essaie de provoquer l'autre et la température monte d'un cran lorsqu'elle se retourne pour ouvrir les boutons de ma chemise, caressant mon torse sensuellement avant d'y laisser courir sa langue tandis que ses mains descendent sur mon derrière. Bon sang, quelle douce torture ! Alors que je suis en mesure de la plaquer contre le mur pour échapper aux regards indiscrets, elle se dérobe en riant.

- Je te l'ai dit, je ne suis pas comme ces filles que tu mets dans ton lit d'un claquement de doigt ou que tu baises quand ça te chante. J'aime m'amuser mais pas comme toi tu l'entends.

Elle retourne à l'intérieur et je me rhabille, rageur. C'était quoi ça ? Elle me chauffe et elle se casse ? On ne fait pas ça à l'aîné des Ortega et tu finiras bien par l'apprendre, Chérie.

[Is It Love - Daryl] Sulfureuse TentationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant