Trois Princesses Et Un Roi ""TOME 1"": << L' élue>>TERMINÉ

26~bien des secrets...

- C'est... mère qui l'a cousue?

La voix tremblante, Anielle tournait autour de la robe qui habillait un mannequin, les larmes aux yeux. Elle n'arrivait pas à y croire. Elle osait a peine touché le bout de tissu, tant elle n'arrivait pas à se faire à l'idée que sa mère avait posé ses mains sur ce même tissu, jadis il y'a des années.

Approchant les bouts de ses doigts tremblant vers le tissu soyeux, elle se recula à la dernière minute en hoquetant. Les larmes ruisselaient déjà sur ses joues rougies. Son âme était remué de mauvais souvenirs, de l'absence de sa mère, du poids qu'elle trimballait celà faisait maintenant vingt trois années.

Vingt trois années à savoir qu'elle ne reverait plus jamais sa mère parce qu'elle était venue au monde. Vingt trois années à avoir privé une mère de ses enfants, une femme de son mari, une reine de son peuple. Et maintenant, elle apprenait que sa mère lui avait créé une robe de mariage de ses propres mains... Cela aurait dû la rendre folle de joie... Mais rien que de penser que sa mère cousait cette robe avec le sourire en croyant être présent le jour de son mariage la rendait bien plus malheureuse que heureuse.

Se reculant loin de la robe, elle détourna les yeux pour ne plus avoir à faire face à la réalité. Passant une main dans son cou ou son pou accélérait dangereusement, la jeune femme amorça une sortie de cette salle qui l'étouffait.

Arthur qui remarqua le manège de sa fille se précipita devant la porte de sortie et la bloqua de ses mains. Anielle s'immobilisa alors, les yeux baissées.

- Qui y-a-t-il donc ma fille ? Demanda Arthur, inquisiteur.

Anielle détourna le regard, alors que des larmes salés continuaient à acheminer leur routes de ses joues, jusqu'à goûter le sol de la salle mal éclairé.

- Je veux sortir père. Déclara seulement Anielle d'une voix affaiblie par les pleurs. Elle renifla en passant une main sur sa joue avant de relever son regard anéanti vers son père.

- Je veux sortir. Supplia la jeune femme.

Arthur avait le cœur qui se brisait devant tant de peine. Il voyait toute cette souffrance que sa fille s'infligeait depuis tant d'années, il cherchait encore le moyen de lui faire comprendre son erreur de jugement... Mais comment faire sans rompre la promesse faite à sa défunte femme?

- Anielle, ma fille... Fit Arthur en essuyant les larmes de sa fille. Pourquoi donc?

- J'étouffe ici... Père. je vous supplie de me laisser sortir... Je ne veux pas de cette robe...

- Anielle... Essaya Arthur.

- Non... Anielle secoua avec force la tête en reculant. Non... Reprit-elle... Non, je n'en veux pas...non...non...

- Mais Anielle... Reprit Arthur.

- Vous ne comprenez pas père ? S'écria Anielle avec une voix emplie de souffrance. Elle m'a faite une robe...de ses mains... Fit-elle en regardant ses propres mains. Et...elle est morte...elle n'est plus là...comment puis-je porter cette robe alors que c'est moi qui l'ai tué...non...je ne la mérite pas.

- Anielle... Combien de fois dois-je te l'expliquer. Tu n'es en rien coupable de la mort de ta mère.

- C'est ma naissance qui a causé sa mort. Je le sais... Tout le monde le sait.

- Bon Dieu pourquoi tu ne m'écoute pas Anielle ? S'écria Arthur, plus en colère contre lui-même que contre sa fille.

Anielle ferma les yeux  pour essayer de s'évader. Mais la tristesse fut plus grande. La jeune femme s'effondra par terre en éclatant en sanglots. Ses pleurs se répercutaient dans la salle créant un écho de peine. Anéanti par la mine de sa fille, Arthur s'approcha et s'assit à même le sol pour la recueillir dans ses bras. Anielle se laissa aller à cette étreinte en pleurant toutes les larmes de son corps.