Second opposé [Fremione]

4. retour à Poudlard

Si on enlevait l'absence de ses meilleurs amis, du changement de directeur, des nouveaux professeurs de métamorphose, une jeune femme venue d'Allemagne et de défense contre les forces du mal, Strugis Podmore, un ancien membre de l'Ordre du Phénix, du nombre de premières années qui avait doublé, et du faible de septièmes années, Hermione pouvait dire que sa rentrée était des plus normales. Le château avait été rebâti à l'identique, et l'on ne voyait les différences qu'à l'état des boiseries des meubles. 

Elle passait le plus clair de son temps en compagnie de Neville lorsqu'ils étaient en cours, et Ginny et Luna les rejoignaient lors des repas ou de leurs pauses. Les sixièmes et les septièmes années partageaient le même dortoir à présent. Nombre d'entre eux avaient été blessés durant la bataille ou s'étaient fait tuer en se battant pour défendre leur école. Lavande Brown, au grand soulagement d'Hermione, n'était pas revenue à Poudlard. La blessure que Greyback lui avait infligée lui avait imposé une nouvelle condition de loup-garou, et la jeune femme était trop honteuse pour revenir étudier. Elle suivait donc des cours à distance, bichonnée par ses parents d'après Parvati Patil. Cette dernière était devenue bien plus calme et réservée depuis le décès de sa soeur jumelle, et se concentrait sur ses études, en hommage à Padma qui avait elle était envoyée à Serdaigle lors de leur répartition. L'indienne passait depuis pas mal de temps à la bibliothèque avec Hermione, qui avait été particulièrement surprise au départ, mais avait finalement apprécié de ne pas se retrouver seule trop souvent.

La journée, la sorcière se focalisait sur ses cours, prenant deux fois plus de notes que le reste de ses camarades. Lorsqu'elle n'était pas en classe, elle était à la bibliothèque pour ne penser à rien d'autre que ses études. Elle s'autorisait tout de même quelques pauses, Ginny et Neville l'arrachant de son antre régulièrement. Elle était particulièrement touchée par cette attention. Si Harry et Ron la laissaient travailler sans oser la déranger, ils lui apportaient toujours de quoi manger lorsqu'elle sautait les repas. Mais pour Ginny, hors de question qu'elle passe autant de temps dans la bibliothèque : il fallait qu'elle aère sa tête de temps en temps, et la grande salle était l'endroit idéal pour penser à autre chose que les cours d'après la rouquine.

Cependant, bien qu'elle adora les repas que servaient les elfes de maison, Hermione ne pouvait s'empêcher de repenser à Ron qui se goinfrait à chaque fois face à elle, toujours affamé en sortant de cours. Les premiers jours avaient été particulièrement difficiles pour elle, si bien qu'elle écourtait ses repas, n'avalant presque rien, et partait se réfugier dans son dortoir avec des livres de cours. Parfois le soir, elle se donnait le temps pour répondre aux jumeaux qui n'avaient pas menti sur leur désir de prendre des nouvelles de la jeune femme régulièrement. Le lendemain de son arrivée à Poudlard, elle avait déjà reçu une lettre de leur part, la touchant plus qu'elle ne l'aurait cru. Ils racontaient dramatiquement à quel point ils s'ennuyaient sans Ginny et elle à embêter, mais ils promettaient de remédier à ça rapidement. 

Elle avait emporté pas mal de lectures personnelles pour se détendre le soir, comme elle le faisait chaque année, mais elle était incapable d'ouvrir un livre. Elle culpabilisait de prendre du bon temps alors que Harry se sentait seul dans sa formation d'Auror, tout le monde le voyant en héro et non comme un jeune homme qui voulait simplement profiter de la vie à présent. Alors elle travaillait sans relâche, en ne pensant pas non plus à Ron et à sa douloureuse absence.

- Tu devrais arrêter de réviser autant Hermione, lança Ginny alors qu'elle rejoignait le dortoir après une partie de bataille explosive avec Seamus. 

- J'ai les ASPIC à la fin de l'année, et j'ai perdu un an avec tout ce qu'il s'est passé l'année dernière, il faut que...

- Il faut que tu te détendes surtout ! Tu vas finir par exploser à la fin. Je veux bien comprendre que tu sois stressée, mais les examens ne sont que dans neuf mois ! Alors tu vas me faire le plaisir de ranger cet affreux livre d'études des runes et me prendre un roman.