« Bakugou ? Qu'est-ce que tu fais ici ?
_Qu'est-ce que tu crois que je fais ? T'as une soudaine perte de mémoire ou quoi ? »
Il passa le bas de la porte sans un mot de plus, dépassant Natsuko pour se rendre en direction du terrain à l'extérieur, comme il en avait pris l'habitude.
Elle ne savait pas vraiment comment réagir et ne pouvait même pas ouvrir la bouche pour répliquer quelque chose. Pourtant, elle aurait voulu lui en faire, des remarques. Elle aurait voulu lui faire remarquer que ses entraînements étaient probablement inutiles puisque Bakugou lui avait pratiquement crié dessus qu'il s'agissait d'une simple excuse pour l'avoir à l'œil et s'assurer qu'elle ne soit pas en danger. Natsuko avait du mal à croire qu'il compte encore la faire s'entraîner à l'épée alors qu'il lui avait plus ou moins interdit de quitter le village. Pas qu'elle lui obéisse, mais elle ne voyait pas la logique entre ce qu'il avait pu dire et ce qu'il continuait à faire.
Elle referma la porte de la forge avant de suivre les pas du nomade, son cerveau lui donnant l'impression d'exploser d'une seconde à l'autre. La veille, elle avait eu du mal à comprendre tout ce qui avait pu sortir de la bouche de Bakugou. Lorsqu'elle avait voulu y réfléchir à deux fois, il avait été trop tard pour reprendre la conversation et elle était restée avec ses interrogations et ses hypothèses. Maintenant, elle ne savait pas ce qu'elle devait croire, si elle avait rêvé les événements de la veille ou si c'était Bakugou qui avait une brusque perte de mémoire.
« Tu ne comptes quand même pas t'entraîner dans cette tenue ? » cracha soudain Bakugou. « Va te changer ! Y'a toujours de la neige dehors ! »
Elle s'arrêta net, avant de réaliser qu'elle portait toujours son pyjama. Elle grimpa les marches deux à deux jusqu'à sa chambre pour s'habiller un peu plus chaudement. Pour sa défense, elle n'avait pas pris son café, ayant entendu des coups à la porte avant d'en avoir l'occasion, et elle avait beaucoup de mal à réfléchir. Et encore plus étant donné que les agissements étranges de Bakugou ne lui facilitaient pas la tâche non plus.
Se concentrer sur ses mouvements fut encore pire et elle passa le pire entraînement depuis que Bakugou avait décidé de s'occuper de son sort.
« Qu'est-ce que t'as aujourd'hui ? T'es complètement à côté de la plaque ! Ne me dis pas que tu t'es pas remise de tes émotions d'hier ?
_Non, c'est pas ça, c'est juste que...
_Que quoi ? »
Elle grimaça à cause de son ton visiblement agacé. Honnêtement, elle voudrait bien le voir à sa place. A cause de ce qui s'était passé hier, elle avait compris que Bakugou s'intéressait à elle d'une manière qu'elle n'aurait jamais pu envisager et elle ne pouvait pas s'empêcher d'analyser le moindre de ses mouvements pour mettre une distance raisonnable entre eux pour ne prêter à aucune confusion. Pour elle, le nomade n'était même pas le genre de personne à s'intéresser de manière romantique à quelqu'un. Après tout, c'était bien lui qui cherchait quelqu'un pour l'épouser dans le seul et unique but que sa mère ne soit plus sur son dos. Pour Natsuko, il y avait de quoi avoir un choc. Elle aurait pu croire qu'il s'agissait là d'un stratagème pour qu'elle accepte d'être avec lui mais elle le soupçonnait de ne pas vouloir s'abaisser à ce genre de comportement désespéré.
A bien y réfléchir, Bakugou n'était pas désagréable à regarder. Si seulement il faisait des efforts vis-à-vis de son comportement, il ne faisait aucun doute qu'il trouverait facilement quelqu'un voulant bien l'épouser.
Natsuko secoua brusquement la tête à ces pensées, se demandant si son cerveau allait se décider à fonctionner normalement à un moment donné de la journée. Elle était toujours assise sur le sol et elle se releva en vitesse, ramassant son épée avant de se mettre en garde. Elle n'avait jamais fini sa phrase mais Bakugou ne sembla pas s'en préoccuper, se contentant d'afficher un rictus lorsqu'il la vit se mettre en position.
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Trouver sa place
Fiksi PenggemarEn quittant sa ville natale, elle n'aurait pas pensé devoir se battre autant pour trouver un endroit où vivre. Mais peut-être qu'elle avait bien fait de quitter la famille qui lui restait, peut-être que le jeu en valait la chandelle.