Chapitre 3

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Une semaine est déjà passée sans que je n'adresse la parole à Emylia. Je crois qu'elle aussi m'évite un peu. Nos secrétaires se transmettent nos dossiers puisque nous ne le faisons pas de vive voix. Il est vrai que j'ai pas mal réfléchi ces derniers jours concernant mon semblant de relation avec elle. Notre départ pour New York est dans quelques minutes et je ne sais pas comment est-ce que je dois me comporter avec elle. Ce serait égoïste de tout faire pour qu'elle soit de nouveau mienne mais en même temps, c'est ce que je souhaite le plus au monde. Je sais que c'est la femme de ma vie. Notre histoire n'est tout simplement pas terminée. Lorsqu'Emylia arrive, elle sourit faiblement. Elle semble un peu fatiguée. Elle dit bonjour à tout le monde et me fait un signe de la main. C'est déjà ça. Monsieur Donovan nous fait tous signe de rejoindre le tarmac. Tout est prêt. Je fais rouler ma petite valise jusqu'à Air Force 1 avec le reste de l'équipe. Nous montons tous dans cet impressionnant avion.

A l'intérieur, elle est assise face à moi et ne m'adresse aucun regard. Il est temps de briser ce silence.

—Quel est le problème ?

Elle me regarde d'un air si innocent que je pourrai croire qu'elle ne voit pas le moins du monde ce que je veux dire par-là. Malheureusement, je la connais trop bien pour ça. Je penche ma tête sur le côté, attendant qu'elle crache le morceau.

—Bon, très bien. J'appréhende de me retrouver seule avec toi pendant tout le week-end avoue t-elle. J'aime Louis et ne veux pas tout gâcher.

Les grands esprits se rencontrent.

—Tu ne risques rien avec moi.

Elle me regarde, peu convaincue.

—Oh que si et tu le sais qui plus est.

Elle n'ajoute rien et mets ses AirPods dans ses oreilles tout en relisant ce que je suppose être le discours présidentiel. Là, je suis surpris. C'est donc pour ça qu'elle m'évite aussi depuis des jours ? Elle ne sait pas la tournure que les événements pourraient prendre. Je suis un peu flatté. J'ouvre ma mallette et me plonge à mon tour dans mon travail. D'ici une demi-heure, nous serons arrivés et ce séjour pourra alors commencer.

En descendant de l'avion, toute la presse est là. Pour une arrivée en totale discrétion c'est raté.

Monsieur le Président s'il vous plait.

Voilà la phrase que nous entendons de tout part. Celui-ci s'éloigne avec sa garde rapprochée.

—Le président ne fera aucun commentaire pour le moment dit son porte-parole face aux nombreux micros.

Je me suis souvent dis que ce devait être un métier vraiment compliqué. Vous vous adressez au nom du gouvernement. Le moindre faux pas peut avoir de nombreuses conséquences sur votre carrière ainsi que sur la vie politique. C'est la pression assurée.

En arrivant à notre hôtel près de Central Park, les réceptionnistes nous donnent à chacun le pass de notre chambre. Je serai à la 2308 et elle a la 2310. Même étage c'est déjà ça. Non pas que j'ai eu secrètement envie de partager ma chambre avec elle. Bien sûr que si me dicte mon inconscient.

Au moment où je passe le pas de ma porte, mon téléphone se met à vibrer. C'est mon père. Je décroche immédiatement.

—Allô, papa ?

—Joyeux anniversaire fils !

Il n'a pas pu oublier je m'en doutais.

—J'espère que je suis le premier dit-il.

When it all resurface tome 2 (TERMINÉ)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant