Pensées Bancales (RB)

West Star

Elle arrive et son pas est inquiet, ses yeux cherchent dans tous les recoins dans la pièce. Même mon étreinte ne parvient pas à la réchauffer.
Je suis si inquiet. J'ai peur que cette lueur encore une fois, comme toutes les autres ne m'indiquent une mauvaise route et ne finissent par s'éteindre dans la nuit, étouffée piétinée. J'ai si peur ce soir, je veux hurler.

On s'isole, la lumière derrière son regard s'obscurcit.

Ça va ?
Oui

Non, ça ne va pas, je le sais, tu ne peux pas mentir. T'as perdu ce beau sourire que tu avais, tu te réfugies derrière des faux-semblants et tu penses que tu dupes la tristesse.

Non, ça ne va pas.

Tu vois. Et puis tu déballes tout, d'un seul trait tout coule en cascade. Et je crois, je crois ce soir, que nous sommes deux dans ce torrent d'anxiété et de douleur, je crois qu'on se retrouve et soudain, c'est une onde d'espoir qui scintille entre nos deux chaises. Peut-être, j'ose l'espérer qu'elle ne faiblira jamais. J'apprends sur toi et c'est dingue, j'aurais envie de t'exposer toute ma vie et toutes mes terreurs, là, juste maintenant. J'aurais envie de te dire que je ne veux pas te perdre, que je ne veux pas la perdre, que je ne veux pas nous perdre. Je voudrais te dire que toute ma vie, on m'a appris des tas de choses que je remets en question, ces trucs comme l'amour, ce concept du bonheur, je voudrais t'expliquer mon anxiété, ma psychologie à chier, mes traumas, la violence, mon agression sexuelle, le chantage, le suicide, la dépression, mon manque de courage, ma peur de l'abandon, mes troubles psychiques, mes larmes qui perlent, les étoiles et le soleil.

Mais c'est comme le vent, emportait nos cheveux dans la chaleur de cette fin mai, où on était pieds nus dans l'herbe, 2h avant de monter sur scène, cette brise qui nous fait repartir de zéro, nous élancer, dans le vide. Ça fait peur, West. Mais tu me rassures, et tu trouves les mots justes.

Je t'aime.
Très fort.

Étoile de l'Ouest.