Debout sur la chaire, le pasteur prêche son homélie du jour. De temps en temps, il essuie avec un mouchoir de grosses gouttes de sueurs qui tombent sur son visage ovale à force de gesticuler.
L'Assemblée semble toute ouïe et réponde Amen à chaque phrase qu'il prononce.La prêche se trouve dans Jean le verset 18*:"N'aimez point le monde ni les choses qui sont dans le monde si quelqu'un aime le monde, l'amour du père n'est point en lui.''
Dieubon le pasteur nous explique que pour avoir le salut éternel, on doit se détacher du monde et de ses principes. Car on ne peut servir deux maîtres à la fois soit on est partisan de Dieu ou du diable. Il contourne la chaire, se place devant l'Assemblée et dit:
- le pire mesdames et messieurs, c'est que de nos jours même des ados de 14 à 18 ans se disant chrétiens ont des petits amis païens et entrent dans des plaisirs charnelles avant le mariage. Nous sommes appelés à prier pour eux afin que le tentateur s'écarte sur leur route...- Amen !!! Crie la foule en applaudissant.
Je risque un coup d'œil vers ma tante assise au troisième banc à gauche avec les dames mariés. Celle ci secoue sa tête positivement en fronçant ces sourcils puis se tourne vers ma direction et pointe son index sur moi ensuite sur son oreille me signifiant que je dois écouter. Je hoche la tête puis détourne les yeux de son champs de vision.
J'écoute pour ne rien entendre car toutes mes pensées se concentrent sur Ricardo et notre rendez vous de cet après midi. Je me demande que vais je dire à ma tante? D'ailleurs c'est sûr que suite à cette prêche, on aura pas une conversation aimable finissant par une réponse positive.
Pourtant Dieu seul sait à quel point j'ai envie d'y aller. Je dois avouer qu'entre Ricardo et moi les choses semblent prendre une tout autre tournure. Que j'aime parler avec lui!
Suite aux résultats positifs des examens, on est devenu beaucoup plus attaché l'un à l'autre. On se dit pratiquement tout et se comprend mutuellement. Il est mon appui et dés fois je me demande si je l'utilise pas pour combler l'absence de ma mère et celui D'Esther avec qui ce n'est plus la même chose depuis notre récente dispute. Mais pour l'instant, je laisse mes doutes de côté pour vivre le moment présent celui d'une belle amitié qui semble avoir une suite surprenante.
Dés fois je me demande si je deviens sa copine, vais je le cacher à ma tante comme le fait Esther à ses parents ou non?
Je sors de ma réflexion lorsque je vois les fidèles se lever pour se serrer la main en signe de paix. Je sursaute en constatant que la cérémonie s'est terminée sans que je m'en rends compte. Je me lève puis fais comme tous les autres le plus vite possible afin d'aller chez moi pour mettre au point certaine chose et me préparer pour le rendez vous si toute fois j'ai la chance d'y aller.
Arrivée à la maison, je m'empresse de faire tous mes travaux afin d'avoir l'après midi libre. De temps à autre, je regarde mon téléphone pour voir si j'ai pas de nouveau message. Mais y avait rien sinon celui que j'ai reçu ce matin me disant de ne pas oublier notre rencontre. Déçue, je dépose mon portable et retourne à mes besognes.
Je ne cesse de cogiter pour trouver un bon moyen de demander la permission à ma tante. J'ai peur qu'elle refuse la connaissant. Assise sur le lit de ma chambre, j'avais fini de me coiffer et de tout préparer lorsque la porte se met à frapper.
- Oui, j'arrive ! Pareusement je me lève du lit pour ouvrir.
- wey kounya ou finn granmoun ou fèmen pòt ou ?*( maintenant tu es adulte tu fermes ta porte?) me demande t- elle les sourcils froncés.
- non.
- Antouka, m pral nan yon sèvis legliz la lèm vini poum jwenn ou la.* ( de toute façon je vais à l'église dans un service, à mon retour je dois te trouver ici)
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L'amour de mes rêves( En Cours D'écriture)
RomanceDésorientée et apeurée, Julie se sent perdue suite à la mort de sa mère. La réalité la frappe de plein fouet et met brusquement fin à ses rêveries. Et alors qu'elle tente à joindre les deux bouts et à retrouver jadis sa vie paisible, une chose survi...