Chapitre 11

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PDV Rye

Nerveusement, je me suis assis sur la chaise devant le bureau. La chaise avait des pieds inégaux et vacillait légèrement. Je fronçais les sourcils en essayant de m'asseoir bien droit sans faire osciller la chaise d'avant en arrière.

"Superbe début d'entretien d'embauche !" me suis-je dit.

"Bonjour monsieur... Ryan Beaumont" a dit le gars à l'accueil, en lisant paresseusement la lettre de candidature.

"Alors, monsieur Beaumont, pourquoi devrais-je vous engager ?", a-t-il dit.

"Eh bien, je peux faire plusieurs choses à la fois, et je peux gérer des endroits très fréquentés..." ai-je commencé.

J'ai levé les yeux vers le type qui avait déjà sorti son téléphone et qui le faisait défiler, sans faire la moindre attention à moi.

"Ouais ouais, continuez", dit-il les yeux toujours collés à son écran.

"... Ok... Je peux très bien écouter et j'ai une écriture claire..." ai-je continué.

"Ça a l'air plutôt bien", m'a-t-il interrompu. "Maintenant, j'ai encore une question. Comment gérez-vous le fait de travailler avec quelqu'un que vous n'aimez pas ?" a-t-il demandé, me regardant droit dans les yeux à travers ses lunettes carrées.

J'ai commencé à transpirer alors que mon esprit se dirigeait droit vers Andy, plus précisément cette nuit-là chez Brooklyn. Je ne voulais pas, mais je ne pouvais pas m'empêcher de penser à lui.

"Je... Euh... Je..." ai-je bégayé, en essayant de me concentrer à nouveau sur la question.

"Je peux y faire face. Je peux séparer le travail des questions personnelles", dis-je, soulagé d'avoir réussi à garder une voix stable.

Le type m'a regardé d'un air pensif, et au bout d'une douzaine de secondes, il a pris la parole.

"Très bien, Monsieur Beaumont, vous êtes engagé. Félicitations, vous êtes maintenant serveur au restaurant "Willys wet wellies". Vous travaillerez de quatre à six heures du matin les mardis et jeudis et vous vous habillerez selon notre code vestimentaire pour les serveurs, pas de négociations", a-t-il déclaré. 

Je me suis forcé à sourire. J'avais un travail maintenant, qui me permettait de gagner de l'argent, mais c'était un travail de merde, et je n'avais aucune expérience professionnelle. Ça allait être intéressant.

PDV Andy

J'avais la tête qui tournait. Mille questions m'envahissaient l'esprit. Mon père était vivant ! Est-ce que j'avais imaginé ça ? Ce n'était pas possible. Ça ne semblait pas réel.

J'ai cliqué pour ouvrir d'autres e-mails. Tous les messages sur mon enfance, certains avec des photos de moi en pièce jointe. J'ai lu chacun d'entre eux.

À chaque fois, les messages devenaient moins sentimentaux, comme si, à chaque fois, il manquait moins à ma mère et l'accusait davantage.

Tout me semblait maintenant s'accorder dans ma tête. Pourquoi je n'ai jamais vu sa tombe, pourquoi elle ne pouvait pas parler de lui, toutes les pièces s'emboîtaient maintenant.

Il fallait que je le trouve. Il fallait que je rencontre mon père. Mais je ne pouvais pas partir sans aucune préparation. Il fallait que je trouve un plan solide.

J'ai recommencé à parcourir les e-mails, à la recherche de toutes les informations que je pouvais trouver sur mon père. Je n'ai trouvé que son nom, et le fait qu'il avait un travail important, je ne savais pas quel travail lequel.

The Tokyo Hotel (French Version)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant