Sur le départ, les adversaires sont alignés et ne se ressemblent pas. Dans son couloir, il se concentre, il s'échauffe, il se prépare. Le signal du départ ne va pas tarder à être lancé. À sa droite, un homme grand, svelte. Il semble assez sûr de lui. À sa gauche, un homme plus petit, qui n'a pas les mêmes atouts que la plupart pour réussir cette course.
Mais il n'a pas le temps de se focaliser sur eux, il doit se mettre en position. Ses mains sont ancrées au sol, ses pieds prêts à faire tremplin. Pan ! Le coup de feu est donné, il s'élance dans la course. Son attention est tout de suite porté malgré lui vers son voisin de gauche. Il boite un peu, il a du mal. Son adversaire de droite, quant à lui, fonce comme une flèche et domine la piste.
Le début de la course est facile, il suffit de courir. Courir, sans ne penser à rien d'autre, se laisser guider par son instinct sous les cris de la foule qui acclame et encourage. Rien de plus simple qu'un réflexe de survie, courir pour vivre, courir pour gagner.
Il s'en sort incroyablement bien, il est même parmi les premiers bien qu'il ne soit pas en tête de ligne. Mais quelque chose se rapproche à mesure qu'il avance dans le couloir. Un obstacle. Personne ne lui avait dit qu'il y aurait des obstacles, il se s'est jamais préparé à ça. Il doit improviser, faire au mieux. Les autres devant, y compris le grand homme svelte, ont passé cet obstacle, alors pourquoi pas lui. Il prend son courage à deux mains, se concentre, et saute. Il a fermé les yeux le temps d'une seconde, et l'obstacle est passé. La course reprend de plus belle. Toujours courir, comme si sa vie était en jeu.
Le petit homme a du mal, derrière, son obstacle était tout aussi grand, et pourtant bien plus difficile pour lui. Mais ce n'est pas le temps de rêvasser, un deuxième obstacle s'annonce droit devant, il est plus haut que le premier. Quand il regarde les autres pistes, il s'aperçoit que certains coureurs devant n'ont pas d'obstacles ou que les leurs sont plus petits. C'est injuste, pourquoi ? C'est injuste, mais c'est comme ça, et maintenant que la course est lancée, il n'y a pas d'autre choix que de passer cet obstacle.
Il s'élance, il saute, l'obstacle est passé. Il a touché la barrière, mais elle n'est pas tombée. La course est maintenant plus difficile, la fatigue se fait ressentir. Les obstacles s'enchaînent les uns après les autres sans s'arrêter, tandis que d'autres n'ont que faire. Un, deux, trois, quatre, et au cinquième, la barrière tombe, et lui aussi.
La chute est douloureuse, surtout quand il voit le grand homme continuer de courir après avoir franchi sa tout petite barrière. Le petit homme est encore plus loin derrière, c'est à peine si on le voit.
De son côté, il a mal, il est fatigué. Tous ces obstacles l'ont épuisé. Il doit reprendre la course, et ce sont les acclamations de la foule qui l'aident à se relever. La course continue et les obstacles sont tout aussi grands mais il a appris à les dompter. Il les saute sans problème. Le petit homme derrière a récupéré du terrain, il a l'air mieux au point. Encore une barrière, et cette fois, aussi grande que celle du grand homme. Il s'élance, il saute, et il réussit. Le grand homme, quant à lui, est tombé avec la barrière, quelques mètres devant. Elle était trop haute. Une autre encore, de la même taille. Il réussit, et le grand homme tombe encore une fois avec la barrière.
Ça y est, il a gagné du terrain sur son voisin. Il le rattrape, il passe devant lui. Il n'est pas encore premier, mais il fonce pour un sprint final. Il s'envolerait presque tant il lui semble pousser des ailes. La ligne d'arrivée est passée. Il n'est pas premier, il n'est pas dernier, mais il a réussi à passer tousses obstacles. Il a terminé sa course, et le grand homme, toujours coincé derrière cette grande barrière, n'a qu'à se rhabiller. Même le petit homme à la jambe folle a fini, toujours un peu loin derrière mais un grand sourire aux lèvres. Ils se serrent la main.
Malgré tous ses entraînements, il n'aurait jamais pu se préparer à cette course. Elle était imprévisible, injuste et pourtant, authentique.
Personne ne peut se préparer à la course qui l'attend, il peut seulement faire de son mieux et parcourir chaque obstacle quand il se présente. Parce que chaque obstacle, chaque chute, chaque cicatrice, augmentent l'expérience du coureur, et ravivent les enjeux de la course. Chaque obstacle rend la course plus belle.
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Hey ! Comme toutes les nouvelles de ce recueil cette courte histoire a un grand sens caché. Aurez-vous trouvé lequel ? Je suis curieuse de savoir à quoi elle vous a fait pensé. Quoi qu'il en soit, je suis heureuse d'être revenue dans la course après tant de temps.
A bientôt !
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Par-delà les apparences
Short StoryJe me suis rendue compte que ce que j'écrivais de mieux était ce qui me venait à l'esprit sans même y penser. Et ces pensées sont devenues des petites nouvelles. Alors je vous propose de les découvrir dans ce recueil qui contient toutes sortes de se...