Part 20

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Un silence s'installe, un silence très pesant mais je n'ai pas envie d'en dire plus et je pense qu'elle non plus.
Je roule en direction du repère en pensant à mon plan.

- Je sais ce que tu veux faire et c'est très idiot et surtout très dangereux mais, je t'aiderai...

Je rentre directement au repère et balance l'argent à Polo. J'attends qu'il vérifie avant de prendre congés de lui.
Il essaye de me retenir pour me refiler de l'argent mais je ne l'écoute pas, je n'ai pas besoin de son argent sale, l'argent n'est pas ma motivation.
Une fois chez moi, je me laisse tomber sur le canapé et repense à mon plan. Alia a raison, c'est totalement insensé mais ça me permettrait de faire d'une pierre deux coups. Si ça marche, Alia et Wendy seront vengées au même moment et je n'aurai même pas à me salir la main. Au pire, je me ferai tuer mais ce n'est plus bien grave vu que je rejoindrai les deux femmes de ma vie.

- Tu as un fils je te rappelle.

Je ne sursaute même plus à ses arrivées intempestives, je m'y suis même habitué. Je sais que je suis bon pour l'asile à parler avec des personnes mortes mais je ne vais pas me plaindre de la chance que j'ai de les avoirs encore un peu avec moi.

- Je sais mais il a sa mère aussi.

- C'est une raison pour en faire un orphelin ? Tu es complètement malade de projeter des choses pareilles.

- Je sais mademoiselle mais s'il te plaît épargne moi la morale pour ce soir stp. Vas y, raconte moi comment s'est de ton côté.

- C'est calme et très beau. En fait, le décors change selon l'endroit où je veux être. Je peux être à Paris puis à Madrid l'instant d'après. C'est très pratique comme moyen de transport. Ajoute-t-elle en riant. Je crois que je suis au paradis.

- J'imagine. J'aimerais tellement que tu sois ici pour de vrai, que je puisse te toucher et t'embrasser. On a même pas assez profité l'un de l'autre avant que ce type ne t'arrache à moi.

- Je sais. J'aimerais arriver à te toucher moi aussi mais c'est déjà bien qu'on puisse se parler. Je ne sais même pas comment c'est possible mais je ne vais pas me plaindre.

Je rigole en me rappelant que j'ai pensé la même chose.
Je ne sens pas le temps passer et je m'endors là, dans le canapé.

J'emerge doucement de mon sommeil et regarde mon téléphone pour voir l'heure mais il est déchargé. Je me lève donc et regarde une de mes montres et me rend compte qu'il est déjà plus de 7h30. J'ai un rendez-vous avec Booba au studio pour un son et je sais qu'il va peter un câble si je suis en retard. Je me dépêche donc de me préparer avant de filer à la cuisine pour manger quelque chose.
Je suis entrain de chercher quelque chose à boire quand une furie se jette sur moi.

- Papaaaaaaaa. J'avais envie de te voir.

Je me retourne avec un grand sourire pour le prendre dans mes bras. C'est vrai que ça fait longtemps que je ne l'ai pas vu, à croire qu'il vit ailleurs. Cette histoire de vengeance m'a tellement pris la tête que j'en ai oublié certaines choses importantes.

- Ça va bien champion? Tu as grandi ou c'est moi qui suis devenu trop petit ?

Il éclate de rire et je le suis sous le regard attendri de sa nounou.

- Tu n'as pas école aujourd'hui?

- Papa, on est samedi. Dit-il en se moquant de moi.

- Oh c'est vrai. Je me fais vieux. Ok , je te kidnappe pour la journée. On va au studio et après on fait ce que tu veux.

- Chouetttte ! Je vais chercher mon sac.

Je rigole devant son excitation. C'est vrai que j'ai besoin de relâcher la pression et rien de mieux qu'une journée avec mon fils pour y arriver.
Une quinzaine de minutes plus tard nous nous mettons en route. Nous chantons à tue-tête dans la voiture et je souris en sentant une présence avec nous. J'aurais aimé qu'ils se connaissent ses deux là, on aurait formé une incroyable famille.
Cette pensée me rend triste mais je la relègue rapidement dans un coin de ma tête, bien décidé à profiter de cette journée de répit qui s'offre à moi.

Plus tard, dans la soirée.

Nous enlevons nos chaussures dans le hall avant de 'nous précipiter dans la salle de cinéma pour continuer ce que nous avions commencé ce matin.
Après le studio, nous sommes allez faire du skateboard, du shopping et pleins d'autres choses. Là, 'nous avons décidé de regarder Gemini man devant un grand bol de pop corn.
J'avoue que cette journée m'a fait du bien et qu'elle m'a permise de revoir tous mes plans.
J'aime Alia et j'ai très envie de la retrouver mais elle n'est plus là et mon fils a besoin de moi. Aujourd'hui, il m'a confié qu'il se sentait seul dans cette grande maison et que, souvent, il attendait que je rentre pour pouvoir me voir au moins une fois dans la journée. Il m'a fait tellement de peine et je me suis rendu compte que je perdais de vue l'essentiel.
J'ai donc décidé d'en finir le plus vite possible et de me consacrer à mon' fils.

Pvd externe.

Tapis dans l'ombre, deux spectres observait d'un œil attendri la scène qui s'offrait à eux; un père et son fils se retrouvant le temps d'une soirée. Ils savaient que ça ne durerait pas mais ils étaient sûrs que ça ferait ouvrir les yeux au père sur la nécessité de se débarrasser de ses desseins insensés.
Ces spectres, deux jeunes femmes, décidèrent de passer à l'offensive afin de décharger l'être aimé d'un fardeau bien trop lourd à porter.
Ce soir là, un certain captif se vit infliger la plus intense des tortures psychique. La scène de l'assassinat de sa belle se rejouait en boucle dans son' esprit et hurler ne lui suffisait plus. Il s'infligeait lui-même des châtiments physiques en se triturant le cou et les yeux. Si il avait eu une arme, il en aurait fini avec sa vie tant la douleur était immense. La culpabilité le rongeait déjà et revoir cette scène incessamment n'arrangeait rien à sa situation. En plus, voir cette fille dont il était tombé fou amoureux lui répéter qu'elle ne lui pardonnerait jamais ajoutait à son mal être.
Ce soir là, Wendy et Alia se déchaînèrent sur MHD qui était au bord de la folie. Elles y mettaient tout leur coeur et toute leur haine. Plus vite ce type deviendrait fou, plus vite leur amour commun serait libéré de sa vengeance et retournerait à une vie plus calme.
Au même moment, Manu reçu un message qui 'n'allait pas arranger la situation déjà précaire de son captif.

"Commence à l'affamer. Il est temps qu'on en finisse avec lui."

Welcome to the sale... Où les histoires vivent. Découvrez maintenant