7. Accrochés à un fil.

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Si Gon avait été impressionné par le train, l'avion le laissa complètement baba.

- Kirua on vole, on vole !

- Je sais ça fait six cent treize fois que tu le dis.

Gon regardait la terre qui était si petite en dessous, les nuages au-dessus desquels ils étaient, et il n'en revenait pas.

- On vole ! Répéta-t-il

- Six cent quatorze fois, se moqua gentiment Kirua.

Gon lui tira la langue et continua de regarder à travers le hublot. Il tira sur la manche de Kirua quand l'eau et le ciel se confondirent dans deux bleus différents.

- Regarde cette rivière, elle est gigantesque.

- Ça s'appelle l'océan, Gon.

- L'océan...

Si Gon avait pu sortir voler à côté de l'avion pour passer au-dessus de l'océan, il l'aurait fait. Son visage était écrasé contre le hublot pour ne pas louper une miette du spectacle. Kirua n'avait pas de hublot, mais ses yeux étaient rivés sur Gon, comme ceux de Gon l'était sur l'océan.

Gon se tourna alors vers lui d'un coup, et Kirua n'eut pas le temps de se détourner.

- Qu... Quoi ?

- Je regarde si tes yeux sont plutôt bleu ciel ou bleu océan.

- Quoi ? Tu te sens bien ? Est-ce que je te demande si tes yeux sont couleur terre mouillée ou sèche ?

- Tu dirais quoi ?

Kirua tourna la tête de l'autre côté. Il aurait dit chocolat. Doré. Magnifique.

- Rien. On s'en fout. Regarde l'océan et arrête de poser des questions stupides.

Gon haussa les épaules et obéit. Kirua attrapa le magazine qui était dans la pochette du siège devant lui et le feuilleta pour se changer les idées.

Gon n'avait pas oublié qu'ils étaient à la recherche de Ging, mais c'était tellement difficile de se concentrer avec tout ce qu'il découvrait. Rien qu'à l'hôtel. Pour se laver, on ne faisait pas réchauffer l'eau dans une cuve, non, l'eau chaude coulait miraculeusement de ce qu'on appelait un robinet. Gon resta au moins une heure sous la douche, s'amusant à passer de l'eau chaude à l'eau froide sans arrêt, en se demandant si tout ça n'était pas réellement magique – même si Kirua lui avait assuré que non, que ce n'était pas affaire magie, mais de tuyauterie. Les lits étaient trop moelleux et Gon continuait à dormir par terre, et Kirua le laissait faire. Gon mangeait tout ce qu'on lui proposait, il resta ébahi devant un distributeur de boissons, il trouva les balades en voiture grisante, et tenta de casser le téléphone de Kirua pour libérer Kaito quand il l'entendit parler à l'intérieur.

- Il est prisonnier de ce machin !

- Kaito n'est pas prisonnier, il communique juste au travers !

Gon piqua quand même le portable de Kirua et tenta de le secouer de toutes ses forces pour en faire sortir Kaito, en vain.

- Comment a-t-il pu rentrer dans un truc aussi petit ?

- Gon ! Il n'est pas prisonnier, je te le promets. Parle-lui, et je t'explique ensuite comment fonctionnent les portables.

Gon avait parlé à Kaito au bout du fil, qui avait l'air amusé. Ce qui était rare. Vraiment rare. Son tuteur ne lui rappela même pas son objectif. Il lui demanda s'il allait bien et s'il s'amusait, et Gon pu répondre oui aux deux questions.

CaptifOù les histoires vivent. Découvrez maintenant