À Cause D'un Journal

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Hermione marchait d'un pas furieux dans les couloirs de Poudlard. Ron l'énervait. Oh Merlin, ce qu'il pouvait l'énerver. Il était collé à cette dinde de Lavande toute la journée et il s'étonnait qu'elle s'en agace…qui aimait les voir s'embrasser comme si leurs bouches n'étaient que deux grosses ventouses ? C'était insupportable.

Mais ce qui l'était encore plus, c'était que tout le monde pensait qu'elle était jalouse. Ce mot lui donnait envie de vomir. Jalouse. N'importe quoi. Elle n'avait aucunement envie de sortir avec Ronald, et voir comment il embrassait ne la dégoûtait qu'encore plus. Il faisait des bruits affreux et parfois, il avait de la bave sur son menton. La sienne, celle de Lavande…elle préférait ne pas savoir.

Mais d'accord, elle l'admettait. Elle était jalouse, parce que Ron et Lavande s'affichaient – aussi répugnant que ce soit – et elle aurait aimé faire de même avec l'objet de ses fantasmes. Mais bien sûr, elle ne pouvait pas. Déjà parce que le concerné n'était pas au courant, ensuite parce que leur relation aurait été tout bonnement impossible. Une lionne et un serpent, une sang-de-bourbe et un sang pur, une miss-je-sais-tout et du je-m'en-foutisme…tout était parfait pour tuer leur relation. Si tant soit peu qu'elle soit envisageable.

Hermione secoua la tête en soupirant et continua de monter les escaliers vers le septième étage. Elle passa devant le mur en souhaitant trouver la salle des objets cachés, ou elle dissimulait son journal intime. Elle ne pouvait surtout pas le laisser dans son dortoir…qu'aurait-on pensé d'elle si on savait à quoi elle s'abandonnait le soir, quand tout le monde dormait ? Rien qu'au souvenir de son dernier orgasme de la veille, Hermione rougit. Elle se rappelait encore du scénario qu'elle s'était imaginé dans sa tête et qui l'avait conduite au septième ciel.

La porte de la Salle-sur-Demande se dressa devant elle et Hermione la poussa pour entrer. Il faisait toujours un peu sombre, dans cette salle. Mais ça ne dérangeait pas trop la jeune lionne. Elle déambula entre les étagères jusqu'à atteindre l'une d'entre elles dans le fond de la salle. Elle avait déjà son stylo en main pour y écrire ses dernières émotions – à savoir que Ron était un profond idiot, malgré l'affection qu'elle lui portait en tant qu'ami, et aussi son dernier fantasme érotique à propos de son serpent. Mais elle s'arrêta brutalement à quelques mètres de l'étagère et ouvrit la bouche de stupeur.

Quelqu'un d'autre se trouvait déjà là. Hermione sentit son cœur s'affoler en reconnaissant ses cheveux blonds, malgré le peu d'éclairage. Il était de dos, mais elle savait que c'était lui.

« Malefoy ?! » S'exclama-t-elle.

Il se retourna et elle vit qu'il arborait son rictus moqueur habituel. Il la déshabilla du regard quelques secondes et elle s'empourpra de plus belle, avant de plonger ses yeux gris dans les siens. Hermione sentit son souffle se couper, et ses mains devinrent moites. Elle se dépêcha de rompre le contact avant de perdre tous ses moyens.

« Granger… » Répondit-il presque avec un ricanement. « C'est très intéressant, ce que j'ai trouvé là. »

Il se rapprocha un peu d'elle, ne laissant qu'un petit mètre entre eux et agita un carnet sous son nez. Hermione reconnut avec horreur son journal intime. C'était une catastrophe. Il y avait là toute matière pour se moquer d'elle, pour l'humilier, la rabaisser et l'enterrer jusque sous terre. Elle n'oserait plus jamais sortir de cette salle. Il allait falloir qu'elle se prépare à y habiter sérieusement.

« Cher journal. »

Hermione releva les yeux et voulut lui arracher son journal des mains, mais il la repoussa gentiment avec un sourire moqueur. Elle frissonna à son contact et se traita d'idiote. Il l'avait juste touchée – poussée – à travers sa cape, son pull, son chemisier, son débardeur, son soutien-gorge, Merlin. Il était à mille kilomètres de sa peau.

recueil dramioneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant