Il avait juré, juré qu'il ne lui ferait pas de mal, qu'il ne lui briserait pas le cœur. Et il n'avait pas tenu sa promesse. Il n'avait pas menti il n'avait tout simplement pas prévu que les choses se passeraient ainsi, qu'il perdrait son frère pendant la guerre, qu'il s'éloignerait d'elle, tout à son deuil.
Non, Ronald Weasley n'avait pas menti. Il avait seulement occulté qu'ils étaient en guerre. Et que tout pouvait basculer, du jour au lendemain.
Elle comprenait, bien sûr. Elle ne lui en voulait pas. Elle savait pourtant qu'il ne reviendrait pas, aussi difficile que s'avère cette décision. Parce que se remettre en couple avec elle, c'était faire revivre les fantômes du passé. Et il désirait avancer. Oh, comme elle le comprenait. Et comme elle aurait voulu faire abstraction de cela, de son côté. Elle aurait voulu l'oublier. Et elle ne pouvait pas.
La chute de Voldemort l'avait finalement amenée à effectuer son année des ASPIC à Poudlard. Mais elle avait mal, mal à en crever. Alors ses sourires rassurants, ses regards voilés, ses habitudes ennuyeuses pour beaucoup reprenaient le dessus. Et elle cachait ce qu'elle ressentait. Elle ne pouvait en parler à personne : il était temps que Harry soit épargné, qu'il puisse se reconstruire sans qu'elle vienne l'embêter avec ses histoires de cœur. Ginny, elle aussi, portait le deuil de Fred.
Il avait tout pris, son amour, sa virginité, sa vie, et il n'avait rien donné, rien laissé.
Alors elle prit l'habitude de monter, le soir venu, sur la Tour d'Astronomie, pour admirer les étoiles et se confier à la lune, à voix haute, frissonnant sous le vent.
Sans le savoir, deux yeux argentés la regardaient faire, à minuit passée. Deux yeux, et deux oreilles entendaient ses plaintes, sa solitude, son deuil.
Car lui aussi il souffrait.
Et il l'aimait.
.
Ce soir-là, elle était assise au sol, bras noués autour de ses jambes, et elle confiait au ciel combien les morts lui manquaient, et combien Ron la désolait.
On vint s'asseoir à ses côtés.
Elle leva des yeux un peu humides, étonnée, et détailla sans discrétion celui qui venait de s'approprier son espace. Il ne la regardait pas. Il était brun et avait de beaux yeux noisette. Il était beau et respirait la douceur. Finalement, il se tourna vers elle, et lui offrit un timide sourire empli de bienveillance.
-Belle soirée, n'est-ce pas ? Il fait doux pour la saison.
Elle allait répliquer de façon assez cavalière, mais il reprit.
-Moi aussi, j'aime venir ici de temps en temps, la nuit tombée. Pour me vider, faire le point, dire ce que je ne peux pas confier à mon entourage...
Cela correspondait tellement à ce qu'elle ressentait qu'elle détourna les yeux pour fixer la voûte céleste. Ils restèrent ainsi un long moment, sans se parler, puis elle se tourna vers lui.
-Qui...qui es-tu ?
-Ah, je suis désolé, je me dérobe à la plus élémentaire des politesses, affirma-t-il d'un air navré. Je suis à Serdaigle...je m'appelle Paul. Paul Tedson.
Elle regarda la main tendue et la serra avec un petit sourire.
-Hermione Granger. Gryffondor. J'admire beaucoup ta Maison, confia-t-elle. Le Choixpeau a failli m'y envoyer. Mais je suis très heureuse à Gryffondor.
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recueil dramione
أدب الهواةRecueil de dramione que j'aime beaucoup et que je voulais vous faire partager ! 😍 Bonne lecture ! Ces histoires ne m'appartiennent pas.