𝗖𝗨𝗔𝗥𝗘𝗡𝗧𝗔 𝗬 𝗦𝗜𝗘𝗧𝗘

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Il avait réfléchi, il avait tant réfléchi et malgré cela aucune autre idée ne lui était venue en tête. Chan allait mettre fin à cette mascarade, l'australien le regretterait peut-être, mais il allait y mettre fin.

La porte du modeste appartement s'était ouverte brusquement et le corps du décoloré s'était crispé.

Il est là.

Chan tenu fermement le bout de verre contre la cuisse, il fallait qu'il soit le plus discret possible. Une erreur et tout était fichu. Son pouls s'accéléra sous la pression, il pensa même à ne pas aller jusqu'au bout. Mais la vision des corps de ses amis défunts qui lui vint en tête, lui donna le courage de continuer.

Je peux le faire, je dois le faire.

« Je suis revenu Channie! Regarde je nous ai ramené à manger. »

Jeongin enthousiaste à l'idée de partager un repas digne de ce nom avec son ami, s'était précipité à ses côtés. Il agita le sachet blanc remplis de nourriture au dessus de lui, mais voyant qu'il ne réagît point, il arrêta. Le plus vieux avait les yeux fermés et les sourcils froncés. Allongé sur le dos et les bras le long de son corps sous la couverture, il avait tout simplement l'air d'un mort près à partir pour la morgues.

Néanmoins, Chan restait magnifique aux yeux du noiraud. L'adolescent ne bougeait plus, observant seulement le visage du garçon qu'il aimait. Un sourire prît place sur son visage, il l'aimait tellement. Même si il avait conscience que ses sentiments n'étaient et ne serait sûrement jamais réciproques.

Le noiraud souffla avant de s'agenouiller à côté du lit. Il poussa les sourcils froncés de Chan vers le haut à l'aide de son fin doigt, afin que ce dernier arbore une expression plus sereine. Chan était tourmenté et Jeongin le savait. Mais bientôt il ne le serait plus , il n'aurait plus à l'être. Jeongin se disait que si il retrouvait enfin les autres et qu'ils les faisaient disparaître, l'esprit de Chan serait enfin en paix.

Ses yeux qui se baladaient auparavant sur l'entièreté du visage de son aîné, s'arrêtèrent sur ses lèvres. Elles avaient l'air si douces, Jeongin avait toujours voulut les goûter et cela depuis leur première rencontre. Il y pensait jour et nuit. De plus le fait que leur relation prennent une tournure amicale, voir fraternelle, n'avait en aucun cas arrangé son obsession envers le plus vieux.

Il rapprocha son visage de celui de l'australien le plus lentement possible, si Chan venait à se réveiller Jeongin allait mourir de honte. Le plus vieux utilisa cette opportunité pour envoyer son poing dans la mâchoire du noiraud, il n'aurait jamais pensé avoir a levé la main sur son protégé. Mais la vie le surprenait de jour en jours.
L'ex lycéen tomba brusquement et n'eut même pas le temps de dire quoique ce soit, qu'une immense douleur envahie son œil gauche. Il hurla à s'en détruire les cordes vocales. Chan contempla quelques secondes l'énorme bout de verre maintenant enfoncé dans l'œil du noiraud.

Et malgré la douleur qui remplissait sa poitrine, il envoya son poing en plein milieu du visage de son cadet. Ce fût l'élément déclencheur, au fur et à mesure que ses coups s'enchaînent, ses larmes coulaient. Finissant par brouiller sa vue, ce ne fût que quand il entendu cette fameuse voix qu'il s'arrêta.

« Arrête. »

Il s'immobilisa, maintenant prît d'une immense tristesse. Encore cette voix, encore Hyunjin.

Ce n'est pas lui.

L'horreur le prît quand il vit le visage de son amant remplis de sang, lui qui avait pensé se venger de Jeongin. Se trouva fort surpris de voir le visage de Hyunjin à la place de son cadet. Ce n'est pas lui. Il se répéta plusieurs fois, inspirant et expirant. Ce n'était pas lui, mais il paraissait si réel.

Il bafouilla des excuses, sa voix se perdait, tandis que des larmes dévalaient encore ses joues creuses.

J'ai fait du mal à Hyunjin.J'ai fait du mal à Hyunjin.J'ai fait du mal à Hyunjin.J'ai fait du mal à Hyunjin.J'ai

« Je suis tellement désolé Hyunjin. »

Il serra le corps inerte du noiraud dans ses bras. Pleurant de plus bel dans le creux de son cou. Mais un soudain coup à l'arrière de son crâne le ramena à réalité, il grogna de douleur avant de s'éloigner de Jeongin. L'adolescent jetta la bouteille désormais brisée au sol et arracha d'un coup sec le bout de verre dans son œil, non sans crier.

Il avait appris à accepter les coups au fil du temps, quand on vivait avec un père abusif qui prenait son enfant pour un punching-ball. On apprenait à subir et ce n'était sûrement pas les coups maladroits de Chan qui le ferait succomber. En entendant ce nom Jeongin se sentit vexé, comment pouvait-il encore penser à lui dans une situation pareille?  Jeongin avait pensé qu'avec sa mort, Chan passerai enfin à quelqu'un d'autre et il espérait que ce quelqu'un soit lui.

« Pourquoi tu parles encore de lui? POURQUOI TU PENSES ENCORE À LUI?! IL EST MORT! MORT! MORT-
- Tais-toi. »

Mais Jeongin continua, répétant ce même mot de plus en plus fort à chaque fois. Le rythme cardiaque de Chan s'accéléra considérablement, il voulait le faire taire, lui et les voix dans sa tête.

Pour toujours.

« Chan lâche moi. »

Jeongin se mît à se débattre, mais rien y fît. La pression que portait les mains de Chan autour de son cou se fît toujours plus forte. Jeongin n'avait jamais vu cette expression sur le visage du plus auparavant et pour la première fois depuis un bon moment.

Il eu peur.

« C-chan. »

Il ne répondit pas, les yeux écarquillés et la mâchoire serré, il resserra sa prise autour du pauvre cou du noiraud. L'air lui manquait alors qu'il continua à se débattre. Griffant les bras de l'australien, lui donnant des coups. Mais ces derniers devinrent progressivement faible, tout comme sa voix qui n'était devenu qu'un simple murmure. Mais chan n'entendait rien et ne voyait rien, sa vision était aveuglée par cette esprit de vengeance.

Quand il se rendit enfin compte de ce qu'il faisait, le corps de Jeongin ne bougeait plus. Son regard était vide, sa peau déjà si blanche l'était encore plus, elle avait perdu de sa couleur. Livide, Jeongin était livide.

Tu as bien fait, il le méritait.

Alors pourquoi se sentait-il aussi mal? Pourquoi se sentait-il aussi coupable?

Les mains tremblantes, il prît le visage du garçon en coupe, avant de déposer un léger baiser sur son front. Il l'avait tué et peu importe les circonstances il ne pourrait jamais se le pardonner.

「𝐀 𝐌𝐄𝐒𝐒 」     𝐒𝐓𝐑𝐀𝐘 𝐊𝐈𝐃𝐒Où les histoires vivent. Découvrez maintenant