Je ne sais plus ce que je dois faire, c’est encore la nuit noire, je ne sais pas dans combien de temps nous arrivons. J’ai peur qu’il se réveille alors que je suis encore là. J’ai aussi peur de descendre de ce camion et rester seule.
Qu’est-ce que je dois faire ? me demandais je à moi-même.
Le camion roulait beaucoup trop vite, je ne pouvais pas me permettre de sauter. Ce n’est juste pas possible à moins que je veuille me tuer. Nous avons roulé ainsi la peur dans le ventre près de 30 minutes. J’ai senti que le camion ralentissait. Mon bourreau était toujours inconscient. je me suis hissée entre les barres de fer. j’ai pris mon courage à deux mains en bloquant ma respiration j’ai sauté du camion. la peur et l’adrénaline ont fait que je me suis mise à courir immédiatement. j’ai couru près de 10 minutes avant de voir des lumières allumées. je voyais bien que c’était des femmes qui vendaient en bordure de route, leurs tables éclairées par des lampes à huile.
j’étais épuisée et essoufflée, je sentais mes forces me lâcher. je n’arrivais plus à contrôler ma respiration. Avec un effort surhumain je me suis glissée jusqu’à elles.
- ca va petite ? disait l’une qui avait le regard inquiet
- oh mon Dieu elle n’a pas l’air bien, il faut l’aider.
Je ne sais pas ce qui s’est passé après parce que je me suis écroulée comme une masse la seconde qui a suivie.*** Le Lendemain ***
je me suis réveillée le corps complètement endolori. j’ai regardé autour de moi. J’étais dans une maison de fortune…
- ah tu es enfin debout, me dit une vieille dame assise à l’autre bout de la maison
- ….
- Tiens, bois ça, ca te fera du bien
Elle me tendit une calebasse remplie d’un liquide brun. j’étais un peu hésitante, mais j’ai fini par le boire.
- Comment tu t’appelles ?
- Kadija, dis-je doucement.
- tu nous a fais très peur Kadija, dit elle le visage doux
j’ai essayé de me relever, mais la douleur sur la tète m’a forcée à rester sur place
- reste tranquille voyons. je ne sais pas ce qui s’est passé mais tu es arrivée hier complétement vidée de force.
au même moment une autre jeune fille d’à peu près le même âge que moi est rentrée dans la chambre tenant un bol..
- ah voilà la bouilli, tu devrai la boire tant qu’elle est encore chaude, ca te fera du bien
Mon ventre a même commencé à chanter l’hymne nationale. Ca va faire 3 jour que je n’ai pas mangé.
elle a posé le bol près de moi et est sortie. la vielle m’a tendu une cuillère. j’ai attaqué mon plat. c’était une bouilli de riz. la meilleure que j’ai eu à manger depuis ma naissance. c’est pace que je suis affamée vous me direz. Oui peut être aussi. En tout cas ça se sentait bien de par ma façon de manger que j’étais morte de faim. j’étais déjà à la moitié du bol
- c’était quand la dernière fois que tu t’es mise quelque chose sous la dent
- il y’a trois jours…
- mais d’où sors tu mon Dieu… dit elle en se tenant la bouche le visage voilé de tristesse.
je n’ai pas répondu à sa question. j’ai fini de manger et j’ai poliment dit merci à cette femme qui m’a pratiquement sauvé la vie.
- qu’est ce que tu fais là Kadija…
- là c’est où ?
- Nous sommes à Coyah
j’ai hoché la tête comme si je savais ce que cela voulait dire
- je.. je veux partir à Conakry, dis je doucement
- et tu vas y faire quoi là bas ?
- je veux travailler Néné (Maman)
- et tu sais déjà où est ce que tu vas travailler ?.
- non…
- et tu connais quelqu’un là bas ?
- non….
- décidément… ta vie est bien mystérieuse
- tout ce que je veux c’est avoir un travaille noble que je pourrais exercer
- et qu’est ce que tu sais faire.
- je sais faire toutes les corvées de maison. je sais cuisiner, m’occper d’une maison, m’occuper des enfants, et tant d’autres taches.
elle fit mine de réfléchir.
- Peut être que si tu me raconte ton histoire je vais t’aider à trouver quelque chose
je me suis assise immédiatement.
- pour de vrai ?
- oui… je connais plein de famille qui cherche des aides ménagère. Je pourrais vous mettre en contact. c’est juste que j’ai besoin de savoir qui tu es avant de te mettre en relation avec eux. Ceci me permet de me rassurer que tu es une bonne personne même si je le sens déjà.
C’est alors que je lui ai raconté toute mon histoire depuis là. J’étais un peu hésitent, car j’ai cru qu’elle allait me juger mais non. elle m’a écouté religieusement jusqu’à la fin. Tout ce qui es sorti de sa bouche après mon récit c’était « Ça va ?»
- je n’arrive pas à croire que l’être humain est aussi mauvais
- …
- bon, je vais t’aider à trouver quelque chose, pour l’instant il te faut reprendre des forces
- oh merci, mille merci dis je les larmes aux yeux.
Deux semaines plus tard, j’étais dans un car en partance pour Conakry c’est la première fois que je venais ici. J’ai tellement entendu parler de cette ville. Que j’en rêvais des fois. Il y’avait beaucoup voitures, beaucoup de bruits aussi. Les gens étaient pressé, personne ne se saluait. Nous avons débarqué dans un endroit où se trouvait d’autres voitures garées. La vieille Binta m’avait fait comprendre qu’une de ses nièces viendra me récupérer. J’ai vu une dame venir vers moi. Elle portait un pantalon tellement serré qu’on aurai dit qu’il allait se déchirer au moindre mouvement. Elle avait une chemise blanche et avait au bout du bras un sac avec beaucoup de couleur.
- Hey, c’est toi Kadija ?
- oui tanti
- Franchement je vais arrêter de prendre des gens avec la vieille là. Regarde comme elle est, se dit elle à elle-même comme si je n’étais as en face
- bon vient on s’en va
je l’ai suivi tant bien que mal car j’avais encore mal aux pieds à force d’avoir marché des km. nous sommes arrivées devant une petite voiture. Elle l’a déverrouillée et est rentrée. Je ne savait pas trop. Comment faire
- mais attend toi tu viens de quelle Galaxy ? tu ne sais pas comment ouvrir une portière ?
dit elle en l’ouvrant de l’intérieur. je ne suis pas sortie de l’auberge pensais je.
- tu as déjà travaillé pour quelqu’un
- non Tanti
- et pourquoi est-ce que Néné Binta t’a recommandé ?
- je suis courageuse tanti, peut importe le travail, je vous promet de ne pas vous décevoir
- Hum tu es motivée, j’aime ça.
Le reste du trajet s’est fait dans le silence. Nous sommes arrivées devant un immeuble. Je l’ai suivi dans son appartement. Son téléphone a sonné
- va t’assoir labas
- Bonjour Madame Hann, oui ça va.. Non ne vous inquiétez pas Madame je vous ai trouvé quelqu’un je suis sur qu’elle va vous convenir. dit elle en me regardant
- …
- D’accord Madame, je vous l’envoi tout de suite.
- Merde ! dit elle après avoir raccroché
- bon écoute moi très bien. je t’envoi chez une de mes bonnes clientes. tu vas travailler en tant qu’aide-ménagère. Dans cette maison il y’a déjà d’autres bonnes tu sera la 3e et tu sera chargé des affaires de son fils.
- D’accord Tanti
- Tu parles français au moins
- oui un peu tanti, je suis partie à l’école durant un certain temps
- bon, tu vas te débrouiller, maintenant viens prendre une douche et m’enlever ces vieux habits que tu portes là.
j’ai pris une douche et elle m’a donné une robe bleu ciel à mettre. Je me sentais nouvelle… fraiche.
- tu sera payé à 800 mille francs Guinéen. mais à chaque fois que tu récupère ton salaire, tu dois me verser 100.000.. le jour où tu arrêtera de faire le versement tu sera licenciée, tu m’a comprise ?
- Ne vous inquiétez pas tanti, dis je encore sous le choc suite à l’annonce de mon futur salaire.
il va falloir que je me donne à fond pour ce travaille. j’en ai besoin pour vivre.
nous sommes arrivées devant une immense maison. Elle devrait faire la taille de mon village tellement elle est grande. Mon Dieu c’est là que je vais vivre ? un monsieur est venu nous ouvrir la porte nous faisant un petit contrôle dans la même occasion. Nous avons été accueillies par une jeune dame dans un uniforme bleu marine.
- Bonsoir Aissatou
- Bonsoir Tanti Mouna, comment tu vas depuis là
- oh les temps sont durs mais on s’accroche.
- ca va aller, madame vous attends dans le salon
j’étais émerveillée par la beauté de l’intérieur de la maison. Tout était en noir et blanc. C’était de loin le plus bel endroit que j’ai vu depuis là. La villa est immense.
- Bonjour Mouna, je devais te faire venir immédiatement car mon fils rentre ce soir. il fallait que je vois la fille en question avant
- oui biensur Madame Hann, je vous comprends parfaitement. je vous présente Kadija c’est la fille d’une de mes tantes. elle est très brave et dévouée. je suis sure que c’est elle qu’il vous faut
- mais qu’est ce qu’elle peut faire déjà ? demande-t-elle en me toisant du regard.
Madame Hann est une très belle femme. Malgré son âge elle a su conserver sa beauté et sa classe. Elle avait les traits fins et je voyais en elle qu’elle n’était pas une méchante femme.
- je peux tout faire madame. et même ce que je ne peux pas faire, je pourrais l’apprendre très rapidement, dis je dans un français bancale.
- hum, d’accord dit elle en fixant Tanti Mouna
Cette dernière n’a pas tardé à se retirer.
- Aissatou ? appelle Ma patronne
- oui Madame, s’est empressé de répondre la fille qui est venu nous ouvrir.
- accompagne Kadija dans vos locaux. elle va occuper le lit près de la fenêtre. Merci de lui remettre 5 uniformes et lui faire le brief de comment nous fonctionnons ici. Je vais chercher Oumar, j’aimerai qu’à mon retour vous ayez rangé sa chambre et fini le diner.
- Bien Madame
elle s’est levée et est sortie..
- salut ca va ? dit elle. viens que je te montre notre chambre
je l’ai suivi calmement.
- toi tu reste sur ce lit. tu as la plus belle vue
effectivement la fenêtre donnait sur la piscine.
- Tu es très calme c’est très bien. Car Monsieur Hann est une bête noire
- hein, tu parle de ton patron comme ca ?
elle a sourit.
- Pourquoi tu ris, dis je simplement
- parce que je sens que tu sera celle qui va dire ça très bientôt.
- quoi ? vous avez peur d’un petit garçon ?
- petit ? dit elle en pouffant de rire. Oumar est l’unique fils de la famille Hann et il est loin d’être petit. bon on y va ? on va ranger la chambre de ce maniaque du contrôle.
Pourquoi j’ai un mauvais présentiment ?
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KADIDJA
HumorC'est l'histoire d'une jeune fille du nom de Kadidja qui malgré les difficultés qu'elle ait connu dans sa vie, arrive à les surmonter tout en construisant sa vie.