*Ceux qui sont destinés à se retrouver*

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kADIJA
Je suis partie de là presqu’en courant. Ange le pauvre il ne savait même pas pourquoi j’étais dans cet état.
- Mais attends tu vas où comme ça?
- Au toilette tu veux encore me suivre là bas?
- Ok je t’attends là dit il résigné
Je suis partie m’enfermer dans les toilettes complètement essoufflée. Bon Dieu j’ai frôlé la crise cardiaque. Mais qu’est ce qu’il fait là lui? Toujours aussi beau à ce que je vois. Oh Kadija arrête de penser à ça toi aussi. Bref j’ai pris mon téléphone les mains encore tremblantes et puis j’ai appelé Eva.
- oui choupette
- Il faut que je parte d’ici et vite. Eva il est là je l’ai vu mais...
- Hey, hey, attend mais calme toi, qu’est ce qui se passe ? Mieux, où te trouve tu? Je vais vers toi
- Dans les toilettes
- J’arrive
Deux minutes après elle était là
- qui y’a t il?
- Je l’ai vu Eva il est là
- Mais « il » qui?
- Omar...
- Aka le père de tes enfants?
- Oui, il faut qu’on parte...
- Et puis quoi encore?
- Hein?? Dis-je sans comprendre
- Tu ne bouge pas d’ici! Et puis depuis le temps que j’attendais ce jour pour lui sortir mes quatre vérités! C’est lâche de mettre en cloque une femme et se défiler comme si de rien n’était. C’est lache! Depuis le temps que tu voulais parler avec lui là tu vas le faire aujourd’hui
- Non, non... c’est pas possible
- Si ça se trouve peut être qu’il ne sait même pas. Et ça serait compréhensible vu la sorcière de mère qu’il a
- Eva, je t’en prie, je veux partir... dis je au bord des larmes
- Ohh ma petite cherie, viens là. Dit elle en me prenant dans ses bras.
Nous sommes restées ainsi un long moment.
- ne sois pas dans cet était. Je sais que tu as peur, mais tu sais dans la vie il faut apprendre à affronter ses peurs et non les fuir. Et il faut toujours donner le bénéfice du doute au gens. Ne pas juger et discuter avant de faire une conclusion. Et puis entre nous, tu n’as pas besoin de lui pour éduquer tes enfants. Tu es une femmes fortes et je suis sûre que tu t’en sortira telle une reine
- Ce... c’est pas ça... Omar je l’aime comme une dingue. J’ai peur de me retrouver encore dans la même situation tu vois être hypnotisée par lui. C’est un bel homme, riche, venant d’une famille noble. Que va t’il bien faire de moi? Rien du tout. Ce qui fait mal dans cette histoire c’est bien le fait qu’il n’y a jamais eu d’avenir pour nous deux et ça il me la montré depuis le début. Qu’est ce que j’espérais? Et qui perd à la fin?? Moi! 20 ans et deux enfants
- On se croirait dans les émissions de télé réalité « 17 ans et maman »
Elle a pouffé de rire
- on arrête soit un peu sérieuse dis je en riant aussi
- Voilà qui est mieux. Regarde tu as ruiné tout ton maquillage. Viens on y va. On va rester jusqu’à la fin de la soirée et profiter à fond. Nous rentrons demain n’oublie pas.
- Ok d’accord
Je suis sortie de là le cœur plus léger. Bah si je le rencontre à nouveau je lui parlerai... peut être.
- arrête de le chercher du regard! Rire, dit Eva après qu’on soit retournée vers la foule
- Je ne peux pas
- Amoureuse va!
Nous avons croisé une vielle amie de Eva et nous sommes rentrés dans une discussion très animée.
- Kadija? Entendis je derrière moi
Je me suis retournée vivement et j’ai croisé son regards de braise. Il avait l’air désespéré.
Il a passé sa main sur son visage comme pour être sûr qu’il ne rêve pas.
- oui répondis je calmement. Alors que dans mon coeur c’était la fête de l’indépendance
- Tu... je... c’est Omar dit il en penchant la tête pour me sonder.
C’est bien la première fois que je le voyais si troublé
- oui je sais...
Il s’est retourné vivement comme s’il partait avant de me regarder à nouveau.
- on a sûrement dû mettre quelque chose dans mon verre. Ce n’est pas possible dit il doucement.
- Kadija, tu nous présente ton ami? Dit Eva
- Ce n’est pas mon ami, dis je en le regardant dans les yeux. C’est Omar Hann, mon ex patron.
- Enchanté Monsieur, moi c’est Eva dit elle avec une note d’ironie
Le pauvre ça se voyait trop qu’il était perdu.
- On peut se parler? Dit il en reprenant sa contenance
J’ai fait un signe à Eva et j’ai commencé à marché vers la terrasse sans un regard vers lui. Non je suis trop une femme fatale pensais je rire
Il m’a suivie.
- je t’écoute dis je brève lorsqu’il est arrivé
- Je dois t’avouer que je suis surpris de te voir ici, jamais je n’aurai deviné que tu te retrouverai...
- Dans la cours des grands? Parmi les riches? Dans un autre pays?
- Non ce n’est pas ça que je voulais dire. Excuse moi. Tu as l’air si... différente dit il en me regardant intensément
- C’est parce que je le suis.
Il a fait sa moue craquante là. Oh giflez moi pardon.
- tu voulais qu’on parle non? Dis je en me retournant
- Et bien c’est ce qu’on fait non?
- C’est vrai...
- Qu’est ce qui s’est passé Kadija?
- Comment ça quest qui s’est passé?
- Je suis un peu confus et je vais te dire pourquoi. Tout se passait bien entre nous et puis je pars en voyage. Je reviens et aucune trace de toi aucune nouvelle. Je t’appelle et ton numéro ne passe pas. Ma mère me raconte une histoire. Et entre nous je n’arrive pas à y croire. Je viens à Abijan et je te croise ici comme une déesse de la mode complètement différente de la posture à tout le reste...
Je me suis retournée vivement
- Tu me déçois Omar!
- Quoi? Mais qu’ai je fait?
- C’est toi même qui l’a dit. Tu ne crois pas à ce que ta mère t’a dis
- Excuse moi, mais te retrouver ici à Abidjan est bien une preuve réelle que ce qu’elle m’a raconté est faux!
J’ai pensé à mes enfants et la gifle est parti toute seule.
- si tu la fait, c’est que je l’ai mérité dit il tout doucement. Maintenant tu veux bien me dire ce que j’ai fait de mal?
- Tu n’es qu’un lâche, tu n’as pas de coeur! Bilaye toi et ta mère vous êtes sans coeur! Vous n’avez pas peur de Dieu. Lache moi ne me touche pas!! Criais je
- Chut calme toi, viens là. C’est bon c’est fini...
Je me suis mise à pleurer comme un bébé sur lui en pensant à tout ce que j’avais enduré. L’accouchement, l’abandon à l’hôpital, le rejet de la mère de Omar, ma vie dans la rue, ces jour où je n’avais rien à manger. Je pleurais tout ça.
- comment as tu pu nous faire ça, nous abandonner comme ça.. comment peut on avoir un coeur aussi noir??
- Nous?? Demande t’il intrigué
J’ai sursauté avant de le regarder choquée
- non. Non.... murmurais je
- Qu’est ce qui se passe Kadija, dit il tout d’un coup angoissé
- Ce n’est pas possible. On ne peut pas être sorcière à ce point...
- Mais parle bon sang!!
- Qu’est ce que ta mère t’a dit ?
- Que tes parents sont venus te chercher car ils t’avaient mariée au village et que tu devais absolument retourner dans ton foyer
Je me suis laissée tomber par terre
- Kadija!! Dit il en s’asseyant au sol également
- Ça veut dire que tu ne sais pas..
- Que je ne sais pas quoi?
J’ai levé les yeux et je me suis noyée dans les siens totalement hypnotisants. J’ai tendu la main et j’ai commencé à caresser tendrement chaque trait de son visage
- ils te ressemblent tellement. La peau comme du lait et des yeux qui donnent la vie.
- ...
- Tout ça n’est qu’une grosse incompréhension Omar... j’ai rêvé tellement de ce jour où on en parlera et là, je ne sais pas comment te dire
- Essai toujours
- Je sais que tu as compris
- J’attends que tu me le dises
- La nuit où tout a basculé était la nuit où j’ai donné naissance à tes fils Omar
- Mes??
- Oui, des jumeaux...
- Oh mon Dieu dit il en se tenant la bouche...comment est ce possible
Je lui ai alors tout raconté... tout...
Nous sommes restés comme ça un bien long moment. A quoi pense t-il?
- je suis désolé Kadija murmure t il
- Ne le sois pas, tu ne savais pas.
- Maintenant je suis là. Et j’assumerai mes responsabilités. Je vous protégerai et vous mettrai bien. Je t’élèverai là où est ta place. Je ferai de Toi mienne et t’honorerai comme il se doit
- Ne te sens pas obligé dis je touchée par ses propos
- Ce n’est pas une obligation mais ce que me dicte mon coeur. Je t’aime Kadija et je ne passerai pas une seconde plus sur cette terre sachant que tu te bas seule pour élever nos enfants
- Tu as dit...
- Que je t’aime! Oui et c’est vrai. Il m’a fallu du temps pour m’en rendre compte mais c’est bien tout ce qu’il me fallait. Tu m’apaise et me complète. Jamais une femme ne m’a fait cet effet, ne m’a procuré ce bonheur. Quand j’ai su que tu étais partie j’ai cru devenir fou et là encore quand je t’ai revue je crois que j’ai frôlé la folie. Et même si tu ne m’aime pas, ce n’est pas grave. Tu as été patiente. Je le serai aussi. Je t’apprendrai à m’aimer. A m’apprécier, à voir que dans cette carapace d’homme fort...
- Ce cache un coeur de lait très fragile. Dis je pour terminer sa phrase
Il a sourit.
Moi aussi.
- voilà c’est cela. Pardonne moi
- Ce n’est pas de ta faute
- Pardonne ma mère
- ...
Je me suis levée.
- attend dit il en me prenant la main
Je me suis laissé faire le cœur battant la chamade
- par respect parce que c’est TA mère je ne te dirais pas toute ces choses atroces qu’elle m’a dites. Je ne suis pas une mauvaise personne. Je lui avait pardonné depuis le jour où j’ai mis les pieds hors de chez elle comme elle me l’a ordonné. Je ne suis pas rancunière. Et entre toi et moi, ce qu’elle a fait ce n’est pas à moi qu’elle l’a fait mais à la chair de sa chair qu’elle a préféré renier. Dis je la voix cassée.
Il m’a prise dans ses bras. Je n’en pouvais plus. Il m’a enveloppé entièrement me faisant me sentir... petite... fragile..
- je suis désolé dit il en soulevant mon visage vers le sien
Vous ai je dis combien cet homme était beau?
- tu m’en voudrai si je goûtais à ces lèvres ?
- Oui je t’en voudrai dis je en souriant
- Alors souffre à m’en vouloir dit il avant de capturer mes lèvres intensément
Je me sentais revivre, renaître. Ses caresses dans mon dos nu, me procurerai des frissons qui s’amplifiaient au rythme de nos respirations. Il m’avait manqué. J’en voulais plus. J’ai tenu sa joue ma main tremblante et lui me rapprochant encore plus comme si nous n’étions pas si proche.
Une lèvre tirée, l’autre mordillée. Nous respirions à l’unisson. J’ai senti tout l’amour qu’il me portait. Là à cet instant
- Kadija!! Entendis je
Nous nous sommes séparés brusquement comme pris en flagrant délit. C’était Ange. Omar m’a rapproché protecteur.
- je t’ai cherché partout dit Ange le visage visiblement contrarié
- C’était pour? Dis je encore à bout de souffle
Il s’est approché dangereusement.
- tu as oublié ? J’étais sensé te montrer une place fabuleuse et ensuite te ramener chez toi
- Ses plans ont changés dit Omar d’une vois calme... beaucoup trop calme...
- Et bien elle a une bouche pour répondre, n’est ce pas?
- C’est bon Omar, je m’en occupe... dis je à ce dernier qui s’est crispé.
- Tu viens qu’on parle Ange?
Il m’a suivi à côté
- mais à quoi tu joue? Dis je avec le peu de contenance qu’il me restait.
- Tu avais l’air si inaccessible avec moi et là je vois en train de manger la bouche d’un autre?
- Je ne te permet pas dis je calmement. tu ne le connais pas, et ma vie tu ne la connais pas non plus! Donc s’il te plaît respecte moi!
- Je suis désolé
- Il faut croire que vous êtes tous désolé. Bref...
- Quoi? Tu vas retourner avec lui?
- Regarde moi bien dis je en partant vers Omar
....
- hey, dis je dans un murmure.
- Hey...
- Désolé
- Ne t’inquiète pas. Je sais que tu es une très belle femme et qu’il y aura toujours des vautours autour.
- Rire c’est un peu comme toi
- Viens là dit il en prenant ma main
On s’est encore embrassé
- tu m’avais manqué murmure t il
- Toi aussi...
- J’espère que je ne dérange pas! C’était Eva
Je l’ai regardée en souriant.
- Nous devons rentrer. Demain on retourne à Conakry
- Ah déjà? Dit Omar
- Oui...
- Moi j’en ai encore pour une semaine, tu vis où ?
- Chez Eva. Mais avant chez elle j’étais dans la rue... dis je avec une touche d’humour
- Ne dit pas ça, dit Omar
- Pourtant c’est vrai. C’est mon parcours et il fait partie de moi
- J’aurai tellement aimé que les choses se passe autrement
- Je sais mon Amour.
Nous avons encore échangé nos contacts. Et il a promis de passer me voir dès qu’il atterri.
Nous nous sommes encore embrassés avant de se quitter pas sans peine.
OMAR
Le lendemain j’ai appelé ma mère. Je n’arrive pas à croire qu’elle a fait toute ces choses ignobles.
- Maman?
- Oui fils comment tu vas?
- Ça ne vas pas Maman. Quand est ce que tu comptais me dire la vérité sur Kadija?
- Mais quelle vérité ? Et puis, pourquoi il faut il a chaque fois que tu la ramène cette histoire? Hmmm Omar je ne suis pas ta copine hein
J’ai soupiré d’agacement. Je crois que cette discussion je ne vais pas l’avoir au téléphone.
- oublie Maman. Je voulais juste avoir de tes nouvelles au revoir.
Puis j’ai raccroché. Je me suis couché sur mon lit et j’ai fixé le plafond.
Mère HANN
- oui je crois ce que c’est qu’il y’a de mieux à faire. Vu qu’il m’a laissé le soin de proposer la dote. On peut le faire le plus tôt si la période est propice. Comme ça après il feront leurs festivités quand ils voudront.
- ....
- Vous savez Omar est très impulsif il pourrait changer d’avis du jour au lendemain.
- ...
- Bien. Alors donc c’est mieux de le célébrer demain. Il rentrera bientôt. Il a lui même donné son consentement.
- ...
- Nous enverrons notre délégation In Sha Allah
J’ai raccroché le téléphone.
Dans mon salon nous nous sommes regardées avec des yeux complices. Voilà qui est réglé. Nous ferons enfin partie de cette famille et nous doublerons nos richesses. ils n’ont qu’une fille et pas d’homme. Mon Omar sera donc celui qui va hériter et gérer toute cette richesse...

A SUIVRE.....demain dans l'épisode 13....

KADIDJA Où les histoires vivent. Découvrez maintenant