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Comme je voudrais assassiner Alice sur place...! Pourtant, lorsque je pose mon regard sur elle, je suis comme éblouie par le bonheur que je peux y lire. Elle a l'air tellement heureuse de m'avoir ici ! Je me radouci immédiatement et souffle un bon coup. Après tout, un dîner ne peut pas me faire de mal. Avec un peu de chance, vu le fric qu'ils ont, je risque de manger l'un des meilleurs repas de ma vie !

- Viens, je vais te montrer ma chambre.

Je hoche la tête et commence à la suivre lorsque Catherine nous interpelle. Merde ! Moi qui croyais pouvoir m'enfuir... Je réprime un soupir de frustration.

- T-t-t, jeune fille. Toi, tu vas m'aider à finir le déssert pour ce soir.
- Mais... et Noa ?
- Je vais vous aider !
- Non, allez plutôt demander à l'un de mes fils de vous faire visiter la maison.
- Euh...
- Mais maman !
- Il n'y a pas de mais ! Il va bien falloir qu'elle se familiarise avec les autres, non ? Comment elle fera quand tu ne seras pas là ? Tu oublies tes leçons de piano le mardi, celles de chant le jeudi et celles d'équitation le samedi.

D-d-de quoi ?! Je ne savais même pas qu'Alice faisait autant de trucs ! Maintenant, je commence à comprendre pourquoi elle refuse toujours de sortir après les cours. Je la vois s'excuser du regard alors que l'inquiétude commence à courir dans mes veines. À peine arrivée, je me retrouve déjà toute seule. Mon amie disparaît dans la cuisine avec sa mère et c'est le cœur battant que je traverse le hall pour rejoindre ce qui me semble être le salon.

Je pousse la porte du bout des doigts et reste un instant figée, frappée par la décoration de la pièce. Bordel, la télévision est énorme ! Là encore, un immense lustre pend au plafond mais c'est la vieille cheminée qui attire toute mon attention. Comme dans tous les vieux films de Western, une peau de bête se trouve devant. Je me demande si cet ours est un vrai.

- Vas-y, entre !

Je lève les yeux et reconnaît la petite tête blonde qui vient s'asseoir sur le canapé. Il attrape sa manette des deux mains et relance son jeu qui était sur pause. Je reconnais immédiatement Fortine. Décidément, les gamins d'aujourd'hui ne jouent plus qu'à ça.

- Ça te plaît Fortine ?
- Tu connais ?!
- Évidemment. Tout le monde joue à ça en ce moment.

Il semble surpris, comme si une nana de 21 ans ne pouvait pas connaître ce jeu. Un petit sourire mutin vient étirer mes lèvres alors que je m'approche du placard sous la télévision pour regarder toutes les consoles de jeu. Une XBOX one, une Wii, une Nintendo Switch et même une Gamecube. La vache, le rêve !

- Elles sont à toi toutes ces consoles ?
- Oui. Celles du salon sont toutes à moi.
- ...Celles du salon ?
- Mes frères en ont aussi dans leur chambre.

J'ouvre grand les yeux et manque d'avaler ma salive de travers. À quoi ça sert d'avoir plusieurs consoles ?! Quand je pense à toutes ces fois où je me suis battue avec mes frères et sœurs pour jouer à la PS3... Dégoûtée par tout ce luxe, je me redresse et demande poliment à Louis.

- Tu veux bien me faire visiter la maison ? Ta sœur est occupée en cuisine.

Il s'empourpre et se gratte nerveusement la tête avant de laisser échapper un "Ok suis-moi". Maintenant que sa mère n'est plus à ses côtés, j'ai l'impression qu'il est un peu plus cool au niveau du langage. Peut-être qu'il voulait juste faire bonne allure...

Nous quittons le salon pour rejoindre les fameux escaliers que je rêvais de monter. J'effleure l'un des équidés du bout des doigts avant de suivre Louis qui monte les marche 3 par 3 comme si de rien était. J'ahane une fois tout en haut ce qui semble amuser mon hôte qui m'accorde une petite pause. Il faut vraiment que je me mette au sport... Il me fait visiter chaque pièce, même celles qui sont complètement vides. J'y découvre deux salles de bain, 4 chambres et même une salle de sport ! Je suis complètement médusée.

- Tes parents dorment en bas ?
- Oui, ils ont une chambre à côté du salon.

Lorsque nous arrivons devant la chambre de son frère, Antoine, il ne prend même pas la peine de toquer et ouvre la porte sans prévenir. Visiblement habitué à ce genre d'intrusion, le jumeau d'Alice ne sursaute même pas !

- Là c'est la chambre d'Antoine.
- Tu pourrais toquer avant d'entrer...

Curieuse, je jette un coup d'oeil depuis le couloir et avise une énorme collection de livres en tout genre. Je n'avais encore jamais vue ça dans une chambre.

- Mais... c'est un télescope ?! dis-je, ahurie, mon regard figé sur l'appareil qui permet de contempler les étoiles au bord de la fenêtre.
- Haha, oui. Tu n'en avais jamais vu un ?
- Non. Faut dire que ça coûte super cher !!!

Merde, je vais passer pour une pauvre ! Ils me regardent tous les deux avec un sourire et je retourne dans le couloir pour tenter d'effacer ma honte. Raah, ce n'est pas comme si je pouvais cacher le fait que je n'ai clairement pas autant d'argent ! Après tout, c'est moi qui vais travailler ici.

Louis me rejoint et, après m'avoir fait visiter la chambre d'Alice, me montre la sienne. Cette fois-ci, j'ose entrer à l'intérieur. Sa chambre est tout aussi immense que les autres et je retiens un cri lorsque je découvre une télévision ainsi qu'une PS2. Mais combien est-ce qu'il possède de consoles ?! Mes prunelles fouinent chaque recoin de la pièce et s'attardent sur le gros Pikachu qui trône fièrement sur le lit.

- Ooooh trop mignon ! Tu dors encore avec une peluche !! Dis-je avant d'attraper la souris électrique que je serre contre ma poitrine.
- N-non ! On me l'a offert quand j'étais petit... a-alors je l'ai gardé, voilà tout...!
- Ne t'en fais pas, moi aussi je dors avec toutes mes peluches ! Bon elles sont souvent par terre parce que je bouge la nuit... Mais j'ai toujours mon gros cheval que j'avais quand j'étais petite. Il a même un trou dans le dos.
- Je ne dors pas avec...!
- Mais ouiiiiiiii...

Il fronce les sourcils et je lui tire la langue. Bizarrement, Louis me fait penser au petit-frère que je n'ai jamais eu. J'ai envie de le taquiner et de prendre soin de lui comme le ferait une grande sœur. Mais nous ne sommes pas de la même famille. D'ailleurs, ses joues qui rosissent lorsque mes fesses s'appuient moelleusement contre son matelas me le rappellent. Je repose le Pikachu à sa place et me lève de son lit pour quitter sa chambre.

- On devrait peut-être retourner en bas, comme ça tu me montre la cuisine !

Hochant timidement la tête, Louis referme la porte derrière lui et traverse tranquillement le couloir. Pourtant, mon attention est attirée par une porte que nous n'avons pas encore ouverte et je m'arrête devant celle-ci, coupant le blondinet dans son élan.

- Y'a quoi ici ?
- C'est la chambre de Charles mais elle est toujours fermée à clé.
- Ah bon ?
- Oui. Personne n'a le droit d'entrer.
- ...Oooook.

Vraiment bizarre, ce "Charles." Louis hausse les épaules et nous descendont les marches pour rejoindre la cuisine. Je demande ce qui se cache dans cette fameuse chambre...

La famille MontfortOù les histoires vivent. Découvrez maintenant