Chapitre 4 Rouge feu

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Nous arrivions devant une porte avec trois gardes devant, dont Erwin. Elle s'y arrêta mis sa main sur mon omoplate et me poussa à l'intérieur sans que je n'aie eu le temps de cligner des yeux. Je perdis l'équilibre et me retrouvai à quatre pattes dans une pièce inconnue. Je relevai les yeux pour y voir un brasero qui illuminait la pièce, mon regard glissa ensuite sur un lit qui semblait être terriblement confortable. Des draps de soie bleus et blancs s'y trouvaient ainsi que des coussins à broderies d'or. 

Mon attention fut ensuite portée à un grognement de chat. Le même félin blanc se trouvait maintenant sur une table avec plusieurs rouleaux de papyrus. Une plus petite table contenait un plateau avec des coupes, une carafe, des fruits et un couteau. Plus loin, une arche voilée permettait d'aller sur un balcon extérieur, je regagnai la force de mes jambes et marcha vers celle-ci. Le vent y était plus frais, sûrement parce que le soleil avait laissé place à la lune, la chair de poule s'installa sur ma peau dénudée. Il était là, les bras appuyés sur la balustrade, son regard de mercure se perdait dans le vaste royaume qui lui appartenait.

- On ne t'a jamais appris qu'il est dangereux de dévisager un Pharaon.

Son visage se tourna vers moi et le miens vers me pied, ma tête bougeant de gauche à droite lui répondant silencieusement par la négative. Des pas s'approchèrent de moi, une main froide remonta mon menton, ses orbes fixaient les miens. Quelque chose de métallique se colla à ma lèvre inférieure, puis un liquide coula dans ma bouche, il était amer et fruité à la fois.

- N'avale pas tu me serviras de coupe.

À ses mots mon visage devenait un vrai brasier, ses doigts caressaient mes lèvres pour enlever les quelques gouttes d'alcool qui s'y trouvaient. Je reculai jusqu'à m'adosser au mur encore chaud du soleil de la journée. Sa main n'était plus sur moi, un petit sourire goguenard était présent sur sa bouche rose. Il venait de m'insulter. Je n'étais pas un objet sexuel, j'avala la gorgé de vin et son sourcil s'arqua.

- Tu viens d'oser? Sais-tu as qui tu appartiens désormais?

Il s'avançait vers moi, mes mains qui étaient appuyées sur le mur cherchaient l'entrer vers ses appartements, vers la gauche, je me tassai et tombai encore un fois par terre. Je reculai ne quittant pas son regard qui était désormais furieux. Ses douces mains se refermèrent en poings, il s'avançait vers moi alors que je reculais encore.

- Tu m'appartiens, tu te dois de m'obéir ou tu subiras ma colère. As-tu envie de voir ce dont je suis capable lorsque je suis en colère petit morveux.

- N-non, m-mais ...

- Mais quoi!

- J-je ne suis pas un objet sexuel.

Ma course venait de se terminer contre le pied de son lit. Il parut surpris par le denier mot que je venais de chuchoter. Un sourire se peigna sur ses lèvres, il se mit au-dessus de moi, ses mains n'étaient plus en poing. Il approcha l'une d'elle vers mon visage et caressa ma joue.

- Alors, tu es vierge n'est-ce pas? Personne n'a touché à ces jolies lèvres ou mis sa queue dans ton délicieux petit postérieure.

Ma tête bascula à l'affirmative avec ses propos plus que gênants. Je vis une lueur dans la brume de ses yeux, mon visage était toujours aussi écarlate, mes mains moites s'agrippaient au sol, mes jambes ramenées à ma poitrine me poussaient encore plus contre le pied du lit du roi.

- Tu n'es qu'une petite allumeuse, tu t'amuses à les exciter et avant de la prendre au cul, tu te caches derrière le blond qui t'accompagnait n'est-ce pas? N'espère pas qu'il vienne te sauver ici. Tu es mon jouet maintenant, obéis moi et tu seras la catin la plus choyée d'Égypte, refuse ce que je te demande et mes crocodiles se feront un festin de toi.

- Qu-que désirez-vous votre majesté?

- Si tu es une allumeuse, excite-moi. Voyons de quoi tu es capable. Échoue et nous savons tous deux ce qui t'attend.

Le pharaon lâcha brusquement mon visage et se redressa pour aller s'asseoir sur son lit. Son affect de marbre était de retour et il balaya la chambre de sa main m'indiquant que c'était à moi de jouer. Je logeai mon regard sur mes jambes, respirant un bon coup, je mordis ma lèvre. Cet homme me met dans tous mes états. 

La force revenait dans mes jambes, je me levai pour me mettre à quelque mètre de dos devant lui. Sans musique je débutai. Je commençai à faire balancer mes hanches de gauche à droite les tournant légèrement puis, glissa mes mains de mes fesses vers mes épaules pour finir les mains dans les aires à dessiner des cercles avec mes poignets. Mon visage était tourné de profile vers mon possesseur, mes yeux étaient légèrement entrouverts ce qui me permettaient de voir son regard. Je me retournai vers lui tout en faisant des vas et viens avec mes hanches et fit glisser mes mains sur mon visage, cou, torse pour se terminer à mon bas ventre tout en gardant les lèvres entrouvertes. Je terminai à genoux par terre et me mis à avancer tel un chat vers lui. 

Mes mains se déposèrent sur ses chevilles pour remonter sur ses cuisses, mon regard d'azur était planté dans celui de mercure. Le roi arqua un sourcil mais ne fit rien de plus face à mon toucher. Je m'agenouillai sur le lit faisant glisser mes mains sur le torse du pharaon, j'approcha mon torse vers le sien et embarqua à califourchon sur lui. Mon visage devenait écarlate face à l'audace dont j'avais fait preuve. 

Je mordis ma lèvre, pris les mains froides du souverain dans les miennes et les glissèrent sur mon torse pour les déposer à mes hanches que je roulais juste au-dessus des siennes. Je lui retirai sa coiffe que je laissai tombée derrière moi, j'avança son visage tout près du miens, nos lèvres uniquement à quelque millimètre de distance. Je sentis ses mains se déplacer vers mon postérieur, qu'il serra, ce qui me fit échapper un petit gémissement. 

J'avais chaud, il me donnait chaud. Ses larges épaules, ses bras musclés, ses abdominaux sculptés, son visage parfais, ses yeux clairs, ses cheveux d'ébènes, ma tête était dans les nuages. Cet homme froid et vulgaire avait réussi à me charmer. Comment? Je ne le comprenais pas. Il y avait seulement quelque instant j'étais effrayé. Je retirai ses mains de mes fesses pour les déposer sur les draps du lit. Mon visage toujours aussi magenta, s'éloigna du sien et je lui fis un petit sourire victorieux.

- On ne touche pas sans consentement votre majesté.  

Courtisant d'azurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant