PARTIE QUATORZENÉNÉ & OZ
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— Et le regard des autres,
t'en as pas parlé.— Honnêtement, les regards de pitié,
c'était vraiment le dernier de mes soucis. Grand bien leur fasse, qu'ils éprouvent
de la compassion, franchement,
qu'est-ce que je m'en fout. C'est trop
facile d'écrire sur ce genre de regards.( Silence )
— Moi, c'est pas ce type de regard
qui m'a fait souffrir.Ce qui fait mal, c'est de voir dans les
yeux des gens qu'ils te perçoivent différemment. Tu sais à leurs actions,
leurs paroles, la manière dont ils te sourient,
à la lueur dans leur pupille,
tu sens que quelque chose est différent.Ce quelque chose, c'est la manière
dont ils te voient désormais.Ils font attention à ne pas te bousculer,
ils viennent te faire la bise alors qu'avant
ils t'adressaient à peine un "salut", ils font
tous le même petit air gêné avant de te demander comment tu vas. Et tu
vois dans leurs yeux que leur regard
sur toi a changé.Ce n'est pas de la pitié, ni de la
compassion. C'est juste la manière
dont ils te perçoivent. Tu n'es plus
« une personne », tu es devenue « une personne avec le cancer ».À force, t'en arrives à te demander si
c'est toi que les gens regardent ou si
c'est plutôt la maladie. À penser, quand quelqu'un s'abonne à toi sur Instagram :
est-ce qu'il veut me suivre parce
qu'il sait que je suis malade ?Tu peux même pas en vouloir aux gens
d'avoir changé, parce que tu sais
bien très bien qu'ils le font
inconsciemment.
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La rousse & le blanc-bec
NouvellesIls se sont assis sur un toit et ils ont parlé. Des études, des soirées, des potes, de l'alcool, de grandes pensées philosophiques, de Stranger Things, des mathématiques, de la vie à la fac, de la vie tout court. Du cancer de Néné et du grand-père d...