VI. Wᴇʙ ᴏғ Sɪɴ • ʟɪᴠᴀɪxʀᴇᴀᴅᴇʀ OS

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Lemon
(4374 mots, Oh My Godness. o.o)

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« Vous allez finir par vous écrouler. Personne n'est assez fort pour gérer ça. »

Ces mots sonnaient bien plus dramatique que je ne l'aurais voulu mais c'était plus fort que moi. Je hais la paperasse. Et cela n'avait pas l'air de l'enchanter non plus.

« Ils vont pas se remplir tous seuls. Parles moins, écris plus. »

Je n'osais même pas répliquer et me concentrai sur les rapports en face de moi. J'avais moi-même suggéré qu'il ' embauche ' une autre paire de mains pour les tâches qui ne demandaient pas de discrétion particulière. J'avais raté une occasion de me taire puisque c'est moi qu'il avait pointé la seconde d'après pour l'assister. La pile était sans fin, et je me souvenais l'avoir dévisagé avec effroi en m'apercevant qu'il n'y avait presque plus de place sur la surface de son bureau.

Je m'étais retrouvé en tailleur sur son lit, à retranscrire les rapports de mission au propre pour la hiérarchie de la Capitale, pendant que lui s'attardait sur les missions sensibles que les simples Cadets comme moi n'avaient pas à savoir.

Ses iris dilatées de fatigue se posaient sur moi de temps à autre, ce à quoi je répondais par un léger sourire compatissant, devant la tâche gigantesque qui n'en finissait pas. Au final, je me disais que j'étais mieux ici à l'aider, que dans mon lit froid à rien faire. Je me fais chier le soir, ça tombe bien. C'est pas le paradis, mais c'est déjà quelque-chose. Sa compagnie n'était pas la pire non plus, bien qu'il ne parlait presque pas. Cela faisait plusieurs semaines que ma routine s'était installée : dîner, douche, café, rapports, dormir. Tous les soirs.

« Celui-ci requiert votre signature. »

Je me levai pour me diriger vers son bureau. Il leva le nez de celui-ci pour me regarder et ses paupières s'abaissèrent. Je portai un haut blanc cassé ample, assez large pour montrer une de mes épaules si je ne prenais pas le temps de le redresser et dans ma concentration, le vêtement s'était penché vers la gauche pour dévoiler ma clavicule. Ah, ce soir aussi ?

Je déposai le document devant lui et il ne bougea pas, observant toujours la parcelle de peau maintenant dévoilée. Il a plusieurs jours, j'aurais remonté le tissu mais la gêne était passée depuis. Il avait vu bien plus que ça entre-temps et je faillis glousser en y repensant.

« Monsieur ? J'en ai d'autres à remplir et je n'ai pas toute la nuit devant moi, j'en ai peur. » ris-je, en plaçant une main sur ma hanche.

Cette posture informelle était devenue une habitude. Nous nous sentions isolés par la simple porte en bois de sa chambre et je m'étais détendue en sa présence après quelques soirées. Il n'était pas aussi coincé qu'ils le disaient tous. Loin de là. S'ils savaient.

« Tu peux pioncer ici ce soir, si tu veux. »

« Juste pioncer ? »

Sa langue claqua et il détourna les yeux de mon épaule pour signer le papier. Il me le rendît et continua sa tâche, ignorant ma question. Je pouffai et me jetai sur son lit pour reprendre la mienne.

*****

« J'ai pas besoin de toi ce soir. »

Bizarrement, mon cœur s'alourdit d'un coup à l'entente de ses mots. Il les avaient lâché par dessus son épaule, sans un regard et cette soudaine distance était inhabituelle. Nous n'étions pas les meilleurs amis, mais nous n'étions pas les pires ennemis non plus.

➢ Hᴜᴍᴀɴ Sɪɢɴs [OS Cᴏʟʟᴇᴄᴛɪᴏɴ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant