VIII. Bᴇᴀᴜᴛɪғᴜʟ Rɪᴅᴇ • ʟɪᴠᴀɪxʀᴇᴀᴅᴇʀ AU

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So,
I just ride

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Il était là ce soir.

Il est toujours là. Je monte sur scène et il me regarde.

Au fond, seul. Dans la pénombre de sa table en coin. À chaque fois, ses yeux brillaient. Comme ce soir, ils observaient mes gestes, ma posture, mes expressions alors que je chantais l'espoir, la joie, puis la douleur ou la déchirure du cœur. Chaque note lui parvenait et il ne bougeait jamais.

I've been out on that open road
You can be my full time, daddy
White and gold.

J'étouffais. Je mourrais à petit feu dans un coin paumé qui me permettait de survivre grâce à ma voix.

La mignonne d'un bar d'à côté, c'était moi. Celle divertissant les routiers, les motards de passage, les habitués qui n'avait plus nulle part d'autre où se terrer, les femmes en manque d'amour, les veuves cherchant le réconfort et les épouses délaissées. Le temps, ici, s'arrêtait l'espace d'une chanson, chacun s'identifiant, écoutant, se baignant dans la mélodie qui m'accompagnait.

Cet homme dans son coin, lui, n'écoutait que le fond pour se concentrer sur la source.

Moi.

Singing blues has been getting old
You can be my full time, baby
Hot or cold

Il bougea, quittant l'ombre de sa chaise pour rejoindre la lumière du bar. Putain. Il était beau. L'imaginer seulement aurait été inutile et surtout, bien loin de la réalité. Ne rien laisser voir. Chanter. Gagner. Survivre. Surtout chanter. Pour toi aussi. Je ne savais pas comment m'exprimer autrement.

Il commanda un autre whisky, discrètement, comme pour ne pas interrompre mon art et un sourire parvînt à mes lèvres alors que j'entamai la partie suivante.

Don't break me down
I've been traveling too far
I've been trying too hard
With one pretty song.

L'ébène leva les yeux. Ce gris vibrant s'ancra au plus profond de moi, pour ne plus jamais me libérer de son emprise. Il buvait par intermittence, se focalisant davantage sur les longues notes qui suivirent.

I hear the birds on the summer breeze, I drive fast
I am alone in midnight
Been trying hard not to get into trouble, but I've got a war in my mind
So I just ride, just ride
I just ride, I just ride.

Ah, ces magnifiques orbes s'étaient plissées. Admiration, adoration ou désir, peu importait du moment qu'il appréciait. Son verre s'arrêta devant ses lèvres et ses paupières s'ouvrirent de plus belle lorsqu'un couplet passa, pour rejoindre le refrain d'après. Je ne pouvais regarder que lui.

Don't leave me now
Don't say goodbye
Don't turn around
Leave me high and dry

➢ Hᴜᴍᴀɴ Sɪɢɴs [OS Cᴏʟʟᴇᴄᴛɪᴏɴ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant