« Dites leurs de m'envoyer les estimations le plus tôt possible. Je vais les intégrer à la présentation dès ce soir. »Il fallait décidément tout leur dire. Les compagnes n'allaient pas se créer toutes seules et les délais étaient très serrés. La réunion de demain allait être très désagréable, je le sentais. Leur réactivité en carton ne faisait qu'ajouter au stress de ce boulot et je soupirai en raccrochant.
Je me dirigeai vers ma cuisine afin de faire couler le liquide brunâtre, essentiel à tout travail nocturne et jetai un coup d'œil rapide vers le calendrier sur le frigo. J'y notais tout : des réunions professionnelles, en passant par les rassemblements familiaux jusqu'aux anniversaires d'amis et connaissances. Tout y était et autant dire qu'il était remplis, à mon grand désespoir.
Depuis quand j'ai pas pris de vacances, moi ?
J'essayai tant bien que mal de ne pas penser aux heures de sommeil perdues, aux journées de repos passées à travailler quand même depuis chez moi et au manque cruel de détente qui torturait les muscles à la base de mon crâne. Mais rien n'y faisait. Le carnet gribouillé de différentes activités et obligations était la preuve qu'il me fallait vite prendre du recul avant d'oublier complètement le sens du mot vivre.
Un vieux morceau de papier à moitié froissé, attira mon regard. Il était proprement épinglé sur une date bien précise. Aujourd'hui.
Merde. C'était il y a déjà trois ans, le même jour.
Une vague de mélancolie me submergea quand je fis courir le bout de mon index sur l'encre noir. Une simple phrase. Je vivais suspendue à deux petits mots dont je ne comprenais même pas le sens. La signature était manquante. Pas de nom. Moi seule savait qui les avait laissé sur mon oreiller.
La cafetière me signala que le café était prêt, me tirant de ma rêverie avec ce bip répétitif qui me tapa sur les nerfs instantanément. Il n'était que 17h34 et je me reposais déjà sur la caféine pour me faire tenir la moitié de la nuit qui allait suivre. J'allais faire pas mal d'aller-retour entre mon ordinateur et la cuisine ce soir.
Une fois la tasse en main, je reparti à mon bureau pour commencer cette mise en page qui n'en finirait pas.
*****
Ces incapables m'avaient envoyé les derniers éléments à 23h12, à croire que dormir c'était pour les chiens. Bien sûr, les chiens dorment aussi, mais bref c'est pas le sujet.
Je massai mes sourcils avec irritation, passant occasionnellement sur mes paupières fatigués et fixai cet écran qui me narguait. Mieux vaux tard que jamais, mais pour le coup j'aurais préféré jamais. De cette façon, j'aurais pu décharger la responsabilité de la tournure qu'aurait pris la réunion, en cas de manque d'information. De toute façon, ces incompétents n'ont pas les couilles de gérer une campagne de pubs aussi conséquente.
Pourquoi je fais ce travail déjà ? J'en savais fichtre plus rien, assise devant ce pc qui me renvoyait mon travail toujours inachevé. J'allais me lever pour prendre le sixième café du soir lorsque mon téléphone vibra.
[+33637...] :
< Je suis sûr que tu bosses encore.
Éteins ce putain d'écran et vas dormir. >... ? J'étais bloquée devant l'absurdité de ce que je lisais. Un numéro inconnu, qui savait ce que je faisais et qui ne se gênait pas pour me le dire. Il ne manquait plus que ça. Je ne savais pas si c'était dû à l'instinct, la fatigue ou encore la folie qu'on ne m'aurait pas encore diagnostiquée, mais je n'avais pas plus peur que ça. La dureté de ses mots et sa manière de les écrire me rappelaient vaguement quelque chose mais je ne pus dire ce que c'était avec certitude.
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➢ Hᴜᴍᴀɴ Sɪɢɴs [OS Cᴏʟʟᴇᴄᴛɪᴏɴ]
Fanfiction𝐸𝑛 𝑢𝑛 𝑏𝑎𝑖𝑠𝑒𝑟, 𝑡𝑢 𝑠𝑎𝑢𝑟𝑎𝑠 𝑡𝑜𝑢𝑡 𝑐𝑒 𝑞𝑢𝑒 𝑗𝑒 𝑛𝑒 𝑑𝑖𝑠 𝑝𝑎𝑠. • Lɪᴠᴀɪ x Rᴇᴀᴅᴇʀ (1ᴇʀᴇ ᴘᴇʀs.) • Rᴀᴛᴇᴅ Mᴀᴛᴜʀᴇ ( Lᴇᴍᴏɴ x Lᴀɴɢᴀɢᴇ ) • Lᴇs ᴀʀᴛᴡᴏʀᴋ ɴᴇ ᴍ·ᴀᴘᴘᴀʀᴛɪᴇɴɴᴇɴᴛ ᴘᴀs • Fᴀɴғɪᴄᴛɪᴏɴ sɴᴋ / ᴀᴜ / Cᴏᴍᴍɪssɪᴏɴs • 1 #Aᴄᴋᴇʀᴍᴀɴɴ (14/03/2...