Chapitre 20 :

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Un mois... un mois que tout s'est terminé. Un mois... ces mots tournent en rond dans ma tête sans répit. Un mois que j'ai rompu tout contact avec l'extérieur. Plus aucun lien qui pourrait me lier avec quiconque de l'extérieur. Chaque jour est une nouvelle souffrance. On croit que si on n'a pu tenir un jour aussi douloureux le prochain sera plus facile à vivre. C'est tout le contraire. Chaque jour suivant est beaucoup plus douloureux que le précédent. Les journées sont si longues lorsque le sombre silence de sa souffrance explose dans chacune de nos respirations. Chez chaque être humain il y a un mal et un bien. Mon mal est prédominant. Il recouvre la plus grande parti de mon être. J'ai toujours l'impression qu'une ombre noire me hante et me tire vers le bas au moindre effort qui me permet de survivre dans ce monde. Cette ombre c'est mon mal et elle est plus robuste que moi. Elle me tire vers le bas depuis un mois ... depuis la disparition soudaine de ma mère. Enfaite les seuls moments où je me suis senti plus légère c'était en présence de Finn. Il était mon bien et j'étais son mal. Alors oui j'ai dû prendre mes distances, revivre dans la souffrance, et une survie ténébreuse mais c'est un sacrifice que je dois faire. Trop de gens ont souffert par ma faute. Et Finn est ma dernière victime. Je sais qu'il souffre. Je le ressens parce qu'au fond de moi j'ai toujours su qu'on avait une sorte de connexion. Il savait toujours ce que je ressentais et vice versa. C'est dur de ce dire qu'une personne est tellement proche de vous que vous êtes le facteur qui détermine son bonheur ou sa destruction. Je suis à chaque fois le facteur de la destruction. Mais Finn ne le voit pas de ce point de vue-là. Il a foie en moi et ce que je perçois dans son regard enfin ce que je percevais c'était de l'espoir. C'était la première personne qui voyait de l'espoir dans chacun de mes défauts et dieu sait que j'en ai. Et en ce moment même il en a encore. C'est ça qui causera sa destruction. S'accrocher à cet espoir et s'accrocher à cette relation qui était vouée à l'échec depuis le début. Comment ai-je pu être aussi naïve de croire que je pouvais avoir droit au bonheur comme une personne normale. Rien de ce qui m'arrive n'est normal. Chaque jour est un calvaire à supporter. De vivre dans la solitude n'est pas la chose la plus dur, non, c'est de vivre dans la solitude avec la souffrance du manque d'une personne que l'on aime. Parce que oui, j'aime Finn. Je n'arrêtais pas de me convaincre du contraire mais les sentiments sont toujours présents pour nous le rappeler. Je l'aime et ça me détruit de voir à quel point je suis incapable de l'accepter. Je m'étais promis de ne jamais m'attacher à quiconque pour ne jamais vivre tout ça. C'est trop dur de voir partir la personne que l'on aime et de savoir qu'elle ne reviendra jamais. Cette situation est atroce à vivre et je suis en train de la faire vivre à Finn. Je suis tout simplement un monstre. Je me dégoute toute seule.

Voilà presque deux heures que je suis dans la salle de bain devant le miroir tenant des lames de rasoirs dans mes mains ensanglantées ne sachant si je dois approfondir les coupures pour essayer de masquer la vraie douleur. Mes joues sont creuses à cause de ma perte de poids fulgurante. Mon teint est grisâtre, mes yeux sont cernés avec des poches en primes. Je ne ressemble plus à rien et mes coupures n'arrangent pas les choses. Mais la douleur m'empêche de dormir, de manger, de vivre. Je me sens vide, tellement vide et ce que je trouve d'extraordinaire c'est qu'on a beau être mort à l'intérieur, l'extérieur persiste à vivre. Surement pour nous montrer l'ampleur des dégâts. Mon estomac se sera et je sentis la douleur d'au moins d'une vingtaine coups de couteaux, mes jambes commençaient à trembler et mes larmes s'apprêtaient à sortir quand la sonnerie retentit. Elle retentit deux fois par semaine à la même heure depuis un mois. D'habitude il y a mon père a la maison mais pas aujourd'hui. Je sais que c'est lui, je sais que c'est Finn. Il persiste encore et encore en vin.

Quand il a sonné la première fois, j'ai cru que j'étais en pleins cauchemars. Il suppliait mon père de me voir et à chaque sonnerie mon cœur se brisait. Il se brise à chaque son et chaque son amplifie la douleur. Je me suis recroquevillé contre un coin de la salle de bain. Ma tête enfoncée dans mes jambes et mes mains bouchant mes oreilles afin d'essayer de ne plus entendre cette maudite sonnerie. Mais rien n'atténue le son de la sonnerie ! Rien ! A chaque renouvellement c'est une amplification qui s'imprègne dans mon corps. Qui traverse chacun de mes membres et me fait sentir plus misérable que je ne le suis déjà. Lorsque je l'entends crier mon prénom mes larmes explosent littéralement dans un cri de douleur.

I was nothing before we metOù les histoires vivent. Découvrez maintenant