Un jour, peut-être.

Chapitre 19

Christopher et moi avions toujours réussi à faire en sorte que rien de ce qu'il se passait entre nous ne gâche notre amitié. Que ce soit par rapport à notre baiser ou à notre moment intime de l'autre soir, c'était comme s'il ne s'était jamais rien passé. D'une certaine manière, ça ne me dérangeait pas de faire semblant, je ne voulais en aucun cas risquer de le faire sortir de ma vie. Mais d'un autre côté, en agissant ainsi, il me faisait très clairement comprendre que tous ses instants partagés n'avaient pas la même signification pour lui que pour moi. En effet, je n'ai pas souvent reparlé de la fois où ses lèvres avaient touché les miennes pour la première fois, mais ça m'avait énormément obsédé et ça continue même encore aujourd'hui. Lorsque j'y repensais, mon corps frissonnait comme pour me faire comprendre que je n'avais jamais rien connu de mieux avant lui et depuis ces petites vidéos, je commençais à ressentir la même chose.

Chris était parti pour son nouveau travail et même si je savais qu'il allait revenir presque tous les week-ends, je me sentais déprimée. Il n'avait pas énormément de temps pour discuter, ce qui en soit, était tout à fait normal, mais il me manquait. En réalité, j'agissais comme s'il y avait quelque chose entre lui et moi qui me permettais de ressentir son manque alors qu'en soit, nous étions simplement des « amis », non ?

Le mardi 25 juin 2019, je marchais dans une petite ruelle lorsque je décidai de m'arrêter dans le bar où Christopher et moi nous nous étions donné rendez-vous une semaine auparavant. Une fois installée, je commandai à boire et profitai de la sensation agréable que la chaleur du soleil me procurait. Peu après, je décidai de prendre mon téléphone, j'ouvrai l'application « Notes » et me mettais à écrire. Cela faisait quelques années maintenant que j'écrivais des textes, des lettres ou bien même, des poèmes. L'écriture soignait mes maux et j'avais souvent l'habitude de transformer ma tristesse en quelques chose de plus beau. Par ailleurs, j'avais toujours entendu dire que la souffrance était la meilleure des muses.

C'était un jour-où Christopher me manquait plus que d'habitude lorsque j'écrivais une sorte de petit message pour la première fois. C'était un peu insensé de lui écrire tous ces mots car je ne comptais pas les lui envoyer, mais, je savais que de poser mes pensées, mes réflexions et mes sentiments par écrit faisait office de thérapie pour moi. Je crois bien d'ailleurs que c'était à force d'écrire lorsque le manque était plus fort que tout que j'avais commencé peu à peu cette histoire.

25 Juin 2019.

Je n'arrête pas de penser à toi, tout le temps. Il n'y a pas une seconde qui passe dans ma journée sans que je ne pense à ton visage, à tes mots ou bien encore à tes yeux. Tu es si spécial mais tu ne sembles pas t'en rendre compte. Je crois que tu aurais besoin que quelqu'un te rassure et te soignes pour que tu réalises ta valeur. Au début, je n'avais aucune envie de te sauver car il fallait que je me sauve moi en premier, je sais que c'est un comportement égoïste mais si tu me connaissais vraiment tu saurais que j'étais sur le point de m'écrouler. Puis, avec le temps, j'ai compris que la clé de mon sauvetage c'était toi. La réponse à toutes mes questions, la solution à tous mes problèmes : TOI.

J'ai mis du temps à réaliser que je ne voulais rien d'autre que toi à mes côtés, j'ai tout d'abord cru à de l'attirance, une forte envie de t'avoir dans mon lit au lieu de t'avoir dans ma vie, mais le jour où tes lèvres ont touché les miennes, je réalisai soudainement que je n'avais jamais rien connu de mieux. C'est également à ce moment-là que je me suis rendu compte que c'était trop tard pour te retirer de ma vie, tu m'avais rendue dépendante de toi, ça m'effrayait déjà avant et cela m'effraye encore plus aujourd'hui.

Une fois satisfaite de ce que j'avais écrit, je partageais mon texte à Lara et Vanessa afin d'avoir un avis sincère sur l'écriture. Leur réponse me marqua.