Chapitre 27

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Ce matin-là, je me réveillai dans ma chambre aux alentours de dix heures. Bizarrement, au lieu de trouver, comme je le pensais, Christopher à mes côtés, je trouvai les filles toujours endormies dans ma chambre. J'étais prise de panique et je n'avais pas tout de suite compris ce qu'il se passait quand, tout d'un coup, je me rendais enfin compte du problème. Tout ceci n'était qu'un rêve. Tout ce que j'avais cru être réel depuis hier soir n'était en fait qu'un rêve pathétique. Je sentais les larmes me monter aux yeux, mais je ne souhaitais pas réveiller les filles. Je n'avais pas envie de passer pour une idiote. Et puis, c'était sûrement ce que j'étais, une idiote. Tout me semblait pourtant tellement plus réel que dans mes rêves habituels. Malheureusement, dans la vraie vie, je n'avais pas reçu de message de sa part, je n'étais pas allé en rendez-vous avec lui, nous n'avions pas couché ensemble et pire que tout, il ne m'avait pas avoué vouloir me rendre heureuse. A ce moment précis, tout ce que je souhaitais était de me recroqueviller sur moi-même et arrêter toute douleur, quel qu'elle soit. Je me retournai donc de sorte que les filles ne voient pas mon visage et laissais couler quelques larmes, tout doucement.

Je faisais semblant de me réveiller en même temps qu'elles afin de leur éviter ma tristesse, encore une fois. Jamais je n'aurai cru dire ça un jour, mais heureusement pour moi, elles décidèrent de partir assez tôt et me laissèrent seule. Après avoir pris un long bain pour essayer de me changer les esprits, je prenais un stylo et une feuille et je me mettais à écrire, encore et encore.

07 septembre 2019

« J'ai lu des centaines de romans dans ma vie, la plupart traitant d'histoires d'amours. J'ai également vu un nombre incalculable de films portant sur le même sujet. Le point commun pour la majorité de ces histoires, c'est qu'elles ont une fin heureuse, mais personne ne nous parle de ce qu'il se passe réellement lorsque la fin n'est pas telle que celle que nous aurions espéré. Comment survit-on quand l'autre est indifférent ? Comment sommes-nous censés faire pour passer à autre chose ? Personne ne nous l'apprend, nous devons nous débrouiller seul, car nous sommes toujours seuls. J'aurai tellement voulu que tu vois en moi ce que moi j'ai toujours vu en toi. J'aurai tellement souhaité que tu ressentes si ce n'est que le quart de ce que je ressentais pour toi, mais je savais au fond de moi que c'était impossible. Ça l'a toujours été, mais je me voilais la face. Je t'ai aimé de toutes mes forces mais même cela n'était pas suffisant pour te faire rester. Je voulais croire que toi et moi ça aurait pu se produire et qu'on aurait pu être heureux, peut-être pas pour toujours mais au moins nous aurions existé. Je te désirai comme jamais je n'ai désiré quelque chose, quelqu'un, mais aujourd'hui je le sais, je sais que tout cela ne se résumera jamais à autre chose qu'à ce rêve. Le plus beau de mes rêves. »

Avec du recul, en aucun cas je regrette de l'avoir rencontré, au contraire. Il avait été un des épisodes les plus lumineux de ma vie. Je dirai juste que si c'était à refaire, connaissant mes sentiments actuels, je ne le referai pas. Ou alors, oui, mais dans un monde parallèle. Un monde où je n'aurai pas eu besoin de tous ces mots pour me délivrer de cette souffrance.

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Décembre 2019

Nous étions enfin arrivés à la meilleure période de l'année. Noël. Rien ne me rendait jamais aussi heureuse que l'ambiance de fête qui régnait pendant tout le mois de décembre. J'allais fêter Noël avec les personnes les plus proches de mon cœur, tout ceux qui avaient toujours été présents dans ma vie et qui faisaient désormais plus que jamais partis de ma famille. Non, je ne comptais pas Christopher parmi ces personnes. En ce qui concerne cette histoire, il m'avait fallu un certain temps pour m'habituer définitivement à son absence. La dernière fois que j'avais eu de ses nouvelles c'était lors de mon anniversaire, en septembre. Depuis, je l'avais supprimé de mes contacts, de tous mes réseaux et petit à petit de mon cœur. J'avais puisé à l'intérieur de moi une grande source d'inspiration et avait eu l'idée de créer un petit recueil de poèmes et de textes que j'avais écrit et qui m'avaient nettement aidé. Je ne mentirai pas en disant que c'était une épreuve facile, au contraire. J'avais été à mon tour terrifiée et à vrai dire, même si je lutte pour ressentir le contraire, je le suis toujours. Lui dire aurevoir avait été une des expériences les plus douloureuses pour moi et je travaille encore sur ça pour éviter de trop me laisser submerger par toute cette tristesse. Laisser partir quelqu'un que nous aimons plus que tout au monde c'est une chose horrible, mais ce qui me faisait le plus peur ici, c'était l'impression que je n'allais plus jamais ressentir ce que je ressentais en sa présence.

Un jour, peut-être.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant