Journal d'un harcelé

chapitre dix journal

Bonjour Stiff. Je viens juste de rentrer de l'hôpital. Tu te demandes pourquoi ? Tu sais, vendredi je suis rentré chez ma grand-mère en pleurant et en grimaçant. Elle s'est précipitée vers moi et m'a demandé de lui dire ce qui s'était passé. Je n'osais pas lui dire la vérité. J'avais peur qu'elle parte voir le directeur. Qu'elle lui crie dessus. J'aurais eu encore plus de problèmes. Je me suis contenté de lui dire que j'étais tombé. Le problème, c'est qu'elle n'est pas aussi aveugle que mes parents. Elle a donc expiré un grand coup avant de me demander d'une voix posée ce qui s'était réellement passé. Je n'ai pas pu me retenir. Je lui ai tout déballé en pleurant. Elle s'est contentée de m'écouter en hochant la tête. J'avais l'impression que cette situation n'était pas nouvelle pour elle. Je serais prêt à parier qu'elle a déjà été victime de harcèlement.

La douleur était si forte que je n'arrivais plus à la cacher. Ma grand-mère s'est rendue compte que j'avais bien plus mal que je n'osais l'admettre et m'a conduit aussitôt à l'hôpital. Là-bas, ils m'ont fait une radio. Des médecins ont parlé plusieurs minutes avec ma grand-mère et tout ce que j'ai compris c'est que j'avais le bras cassé. Plusieurs fractures.

Et voilà. J'ai maintenant un plâtre autour de mon bras droit. C'est horriblement gênant. J'ai l'impression d'être paralysé. J'ai beaucoup de mal à écrire. Je fais donc de mon mieux mais ma main n'est pas très stable. Je passe donc mon weekend à me reposer, à t'écrire. Je n'ai pas hâte de retourner à l'école. En tout cas encore moins que d'habitude. Je ne veux pas devoir expliquer l'état de mon bras. Voir le bonheur sadique de Killian et Roxane quand ils me verront arriver. J'ai toujours aussi peur. Je suis toujours aussi faible qu'avant. Je suis toujours aussi inutile. Je n'en peux plus. Presque plus.

Désolé si ce chapitre est un peu trop court.
poulpy-styx