quatre

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je ne sais où tu m'as entraîné, mais nos mains ne se sont plus jamais lâchée. ta peau était douce contre la mienne, et même si on finissait toujours par avoir les mains moites on restait. notre contact était imbrisable. insaisissable. le flot d'émotions qui circulait vivement entre nous était intarissable.

j'étais bien.

- dis, c'est quoi ton ptit nom ?

c'est seulement une fois assises sur un coin d'herbe d'un parc que tu m'avais posé la question. je n'y avais même pas pensé. c'était comme si je te connaissais depuis toujours. pourtant on ne parlait pas. du moins pas vraiment. celle ta présence me suffit, nos corps se parlaient quelque part dans le néant. j'avais besoin de quelqu'un, d'un corps sur qui flancher, d'un cœur sur qui tout lâcher.

pourquoi toi ? aucune idée.

- isilde. et toi ?

nous étions face à face, en tailleur. à l'entente de mon prénom tu as souris. encore une fois, et je crois que plus tu souriais plus j'avais envie de retrouver le goût du bonheur. et je crois aussi qu'il était sur tes lèvres. si tu savais comme j'avais peur. peur de tout perdre, d'un coup, comme une liberté enchaînée, une vie avortée. tu m'attirais irrésistiblement. mais j'attendai que l'orage que je craignais ne passe.

- louise. j'aime pas mon prénom, mais on fait avec écoute.

tu riais. un rire léger et si agréable à entendre. un rire doux comme de la soie. un rire qui donne envie de vivre et d'aimer. j'aurai crevé pour entendre ton rire partout, même en enfer.

- si tu pouvais avoir le prénom que tu voulais, ça serait quoi ?

tu allongeas tes jambes et je pris conscience que tu étais pieds nus. ça ne m'étonnai pas. je t'adorais. et pour la première fois je te regardai vraiment, en détail. tes cheveux bruns et courts étaient en bataille, cet air désordonné sur ta tête me fit sourire. en fait, tout en toi redressait les comissures de mes lèvres. ton t-shirt jaune, ton short en jean avec des dessins sûrement faits par tes soins, les boucles d'oreilles rouges qui frôlaient délicatement ton visage. tout.

- le tien.

surprise, j'avais senti ma peau chauffer légèrement.

- pourquoi ?

- parce que tu es si belle que tu le rends incroyablement beau.

et cette fois j'étais persuadée d'être encore plus rouge que l'amour lui même. je souriais à m'en déchirer les lèvres. ces mêmes lèvres que tu viendrais bientôt réparer.

est ce possible de tomber amoureuse en quelques heures ?

adieu nos corps fanésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant